lundi 26 décembre 2016

The Thing (2011) de Matthijs van Heijningen

Avec Mary Elizabeth Winstead, Joel Edgerton, Adewale Akinnuoye-Agbaje, Ulrich Thomsen, Eric Christian Olsen, Trond Espen Seim, Kristofer Hivju, Paul Braunstein, Kim Bubbs, Jo Adrian Haavind, Carsten Bjornlund, Jorgen Langhelle.
The Thing 
La qualité du film est de construire et d'alimenter tout ce que l'on trouve dans le film de John Carpenter (The Thing, 1982). C'est-à-dire que le film prépare tout ce qu'il faut et explique comment on est arrivé à l'état de la station norvégienne quand les Américains vont la visiter dans le film de John Carpenter.
Ainsi il explique bien toutes les choses qu'il y a en entrée du fil de Carpenter. Par contre, ce film est beaucoup plus explicite sur la représentation du monstre et ceci probablement grâce à l'utilisation des effets numériques qui permettent de le décrire plus facilement. C'est d'ailleurs intéressant decomparer cette créature numérique, quelque part beaucoup moins impressionnante que les créatures et les effets de Rob Bottin dans le film de John Carpenter qui étaient faits devant la caméra.
Le film n'est par contre pas du tout intéressant sur sa distribution qui est archétypique: le casting type marche à fond et nous savons dès leur première apparition tous les personnages qui vont disparaître.
Le film n'est pas réussi non plus avec son utilisation de personnages américains, au nombre de trois,  personnages inexistants dans le film de 1982. Quant à Mary Elizabeth Winstead, elle à l'air d'y croire.
Au total, le film ne brille pas par sa mise en scène, mais survit grâce à sa filiation avec le film de 1982.

dimanche 25 décembre 2016

Jason Bourne (2016) de Paul Greengrass

Avec Matt Damon, Tommy Lee Jones, Alicia Vikander, Vincent Cassel, Julia Stiles, Riz Ahmed, Ato Essandoh, Scott Shepherd, Bill Camp, Vinzenz Kiefer, Stephen Kunken, Alexander Cooper, Gregg Henry, Neve Gachev.

Nous ne pouvons qu'être déçus par ce nouvel épisode de la franchise avec Jason Bourne. Nous y retrouvons la même chose que les précédents épisodes. Le chef de la CIA corrompu. L'atout indestructible (Vincent Cassel) et qui fait tout pour détruire Jason Bourne et que Jason Bourne achèvera (beau combat violent dans les sous-sols à la fin entre Vincent Cassel et Matt Damon). Nous y retrouvons Julia Stiles, mais malheureusement elle est vite éliminée, alors qu'elle apportait des éléments intéressants dans les épisodes où elle apparaissait. Et bien sûr on retrouve ensuite les scènes d'action donc: poursuites à pied, courses automobiles, qui tout en étant efficaces, sont un peu ennuyeuses. 
Encore une fois parce que nous avons déjà vu ce genre de chose dans les trois épisodes de la franchise et qu'ici il n'y a rien de nouveau. Même si les séquences sont plus lisibles que les deux précédents du même réalisateur. Et bien sûr, il y a Matt Damon, dans son meilleur rôle pour une très bonne interprétation, encore une fois dans cette franchise.
Jason Bourne [DVD + Copie digitale]Ce quatrième de franchise s'intéresse au commencement: comment Jason Bourne s'est enrôlé et quel a été le rôle de son père. Mais  tout ceci est convenu, déjà vu, et ennuyeux il faut le reconnaître.
Les scénaristes et le réalisateur se sont contentés de reconduire ce qui avait déjà été fait peut-être pour faire oublier l'épisode avec Jeremy Renner. Mais il ne suscite que l'ennui et le déjà vu. Il vaut mieux donc pour l'instant rester sur la plutôt bonne impression laissée par la trilogie initiale qui a donné à Matt Damon ses meilleurs rôles.
Côté distribution nous restons sur notre faim. Tommy Lee Jones fait le minimum syndical et manque de substance. Vincent Cassel dans le rôle de l'atout fait son job, là aussi très typé, très fonctionnellement. Seule Alicia Vikander s'en sort et fournit un peu de matière nouvelle.
Par contre, là où le film est peut-être plus intéressant, est dans sa tentative de le ramener à des préoccupations numériques avec le lien vers le réseau social.
C'est donc une impression mitigée, voire à peine passable. Voyons voir s'il y a une suite. Mais il fallait peut-être changer de point de vue ou de metteur en scène. Et peut-être revenir au premier de franchise, à Doug Liman.

Les Premiers Les Derniers (2015) de Bouli Lanners

Avec Albert Dupontel, Bouli Lanners, Suzanne Clément,  Michael Lonsdale, David Murgia, Aurore Broutin, Philippe Rebbot, Serge Riaboukine, Max Von Sydow.

Les premiers les derniers DVDLe moins que nous puissions dire est le ton personnel du film. Le tout dans une ambiance de fin du monde, une atmosphère irréelle, effectivement originale et assez prenante. Nous ne comprenons pas forcément les motivations des personnages. Mais ce n'est pas grave. C'est une des forces du film: que des non-dits.
Il y a plusieurs histoires en parallèle qui a certains moments se recoupent. Les deux fuyards qui ont volé un téléphone portable, et qui sont recherchés par deux chasseurs de prime (Albert Dupontel et Bouli Lanners). L'histoire d'amitié entre nos deux chasseurs de primes. Il y a aussi l'étrangeté des personnages rencontrés au cours de ce cheminement. Mais aussi cette femme rencontrée par le personnage d'Albert Dupontel. Où le groupe dirigé par Serge Riaboukine qui amène une violence certaine.
C'est donc au total un objet filmique qui possède sa propre atmosphère, avec son propre ton, et une certaine originalité.
À la fin du film nous restons un petit peu dubitatifs sur ce qui s'est passé et surtout pourquoi. Cela reste quand même une curiosité certaine.









Prometheus (2012) de Ridley Scott

Avec Noomi Rapace, Logan Marshall-Green, Michael Fassbender, Charlize Theron, Idris Elba, Guy Pearce, Sean Harris, Rafe Spall, Emun Elliott, Benedict Wong, Kate Dickie.


Prometheus Combo Blu-ray 3D + 2D + DVDPrometheus est à la fois classique, sans invention  dans son histoire, ses sous-intrigues et son déroulement: il est possible de  deviner dès le début qui va mourir, que les deux qui se séparent du groupe vont disparaitre, que l'architecture et les enchainements ne sont pas surprenants voire prévisibles.
Nous sommes par contre devant une direction artistique phénoménale, des moments poétiques (la visualisation des galaxies et des planètes, l'enregistrement des ingénieurs qui courent dans les coursive de leur vaisseau) .
le prologue n'est pas sans rappeler l'ouverture de Shining ou le final de 2001 L'Odysse de L'espace - Ridley Scott ne se cache pas d'avoir été traumatisé par Stanley Kubrick -.
On trouve par ailleurs bien des éléments de la série Alien: beaucoup de coursives sombres, de l'humidité, du gore, des vilaines bestioles pas du tout amicale, des bestioles que l'on montre frontalement, ou que l'on suggère (pénombre, écran).
Un film somme en quelque sorte. Qui n'est pas une prequel. Ni un reboot. Mais qui pourrait être un film dérivé (un spin-off).
Un film explique d'où viennent les créatures de la franchise Alien que nous connaissons déjà. Il explique aussi qui les a créés et pourquoi. Des humains cherchent à savoir d'où vient la race humaine et le film fait des hypothèses là-dessus. Le film nous laisse entendre que les humains ont été créés par des extraterrestres, mais aussi qu'ils essaient ou vont tenter de détruire la Terre. Nous imaginons que la suite de ce film sera de tenter de savoir pourquoi ces créatures veulent faire ça.
Une des autres qualités du film est sa distribution. Noomi Rapace, Charlize Theron, Idris Elba et Michael Fassbender. Ce film prend un peu le contre-pied de la franchise Alien: Michael Fassbender est le robot de ce film, pas forcément malfaisant vis-à-vis des humains, car il permet de sauver à la fin un des personnages. Mais néanmoins il est celui qui sème la discorde et introduit les virus extérieurs au sein de l'équipe. Michael Fassbender excelle dans ce personnage au physique lisse et au comportement ambigu.


samedi 24 décembre 2016

Les Inconnus Dans La Ville (1955, Violent Saturday) de Richard Fleischer

Avec Victor Mature, Richard Egan, Stephen McNally, Virginia Leith, Tommy Noonan, Lee Marvin, Brad Dexter, J. Carrol Naish, Ernest Borgnine, Sylvia Sidney, Billy Chapin.

Le premier élément surprenant ce sont les pelles mécaniques que l'on voit au début du film et qui rappelle, le Soleil Vert (1972) du même Richard Fleischer.
Les Inconnus dans la ville - Édition CollectorEnsuite ce sont les magnifiques couleurs signées De Luxe et l'utilisation d'un format Cinémascope qui à l'époque était une nouveauté, mais qui ici ressemble à une forme artistique, presque irréelle avec ces couleurs. Ce format large permet de composer des plans qui peuvent rappeler des toiles d'un Edward Hopper. Avec à la fois l'utilisation des décors, de la largeur du plan, de la profondeur de champ et des mouvements d'avant en arrière.
Ensuite c'est une direction d'acteur qui permet de mettre en évidence toute la population de cette ville et tous les personnages que nous suivons de près. Ces personnages vont se rejoindre à un moment donné dans le film, mais nous ne le savons pas pendant un certain temps. Il y a un ingénieur des mines, il y a le directeur de la banque, il y a le patron de la mine, il y a sa femme, il y a les inconnus dans la ville (ceux du titre), qui, l'on comprend petit à petit, sont en train de préparer l'attaque de la banque. Il y a aussi une infirmière, et une bibliothécaire, qui contribuent aux éléments dramatiques.
La mise en scène utilise beaucoup la largeur du Cinémascope. Il y a beaucoup de plans d'ensemble,  de plans américains et au fur à mesure que l'intensité entre les personnes il cadre de plus en plus près jusqu'à quelques plans rapprochés; mais le film ne contient aucun gros plan. Le Cinémascope est utilisé aussi pour mettre en évidence les décors et pour avoir en permanence dans le champ visuel une ligne, un cadre, quelque chose qui tire un trait et qui attire l'oeil: une fenêtre, un escalier.
Nous sommes aussi étonnées de cette scène d'intimité en pyjama où Lee Marvin qui n'arrive pas à dormir viens voir le patron de la bande, le réveille, pour parler de son ex-femme; scène étonnante où l'on a l'impression que deux vieux copains qui parlent, ou en fait surtout un seul, Lee Marvin, avec l'autre qui écoute et qui se dit qu'il doit en passer par là (il est visiblement habitué).

Chinese Zodiac (2012) de Jackie Chan

Chinese Zodiac Blu-RayAvec Jackie Chan, Oliver Platt, Shu Qi, Daniel Wu, Laura Weissbecker, Stephen Chang, Caitlin Dechelle, Xingtong Yao.

C'est bien une superproduction de Jackie Chan. Nous y retrouvons toutes les caractéristiques de ses superproductions: tournage international dans de multiples pays (Vanuatu, Chine, Australie, la France pour l'exotisme). Le film contient son lot de séquences spectaculaires et amusantes en même temps comme savent si bien le faire Jackie Chan et son équipe de cascadeurs. Ici on ne devine pas trop l'emploi de doublure. Même si on détecte bien les fils de sécurité qui ont été enlevés numériquement. Comme à chaque fois avec ses productions chinoises, l'humour est balourd, mais le film est sauvé par sa dimension d'aventure où les séquences sont enfilées sans temps mort et avec régularité: cela se passe sur l'eau dans les airs sur un volcan ou dans la jungle. C'est très varié. Avec une perte du sens de l'ensemble, mais ce n'est pas grave, car la scène suivante contient son lot de spectacle, d'action et d'aventure et qui ne nous laisse pas beaucoup de temps pour réfléchir, car ce n'est pas nécessaire.
C'est plutôt une bonne livraison de spectacle familial pour Jackie Chan.

lundi 12 décembre 2016

Le Convoi (2015) de Frédéric Schoendorfer

Avec Benoît Magimel, Reem Kherici, Mahdi Belemlih, Tewfik Jallab, Amir El Kacem, Léon Garel, Foëd Amara, Alain Figlarz.

Le ConvoiC'est un road-movie (nous suivons quatre voitures, go fast, qui transportent du cannabis depuis le sud de l'Espagne vers Paris) qui mélange à la fois des séquences presque sans dialogue et des scènes de dialogues entre les couples de conducteurs, qui sont par moment hilarants. L'ensemble garde une partie de son mystère jusqu'à la fin où l'on comprend que les choses ne vont pas se dérouler comme prévu, bien évidemment avons-nous envie de dire. Le film est assez peu explicatif, ce qui est très bien. Par exemple, le personnage de Benoît Magimel garde sa part de mystère. Les autres semblent motivés par l'argent facile. Un autre pour sauver son frère. Le film bénéficie aussi d'un beau travail sur la photo avec des couleurs qui donnent au film un ton, une ambiance de fin, une ambiance de fin de période.
Le film contient des scènes d'action, sèches, bien troussées. Une des réussites du film est d'adopter complètement le point de vue des trafiquants, et de ne jamais donner le point de vue de la police ou de ceux qui les poursuivent. C'est une bonne posture qui permet de garder certains effets de surprise.
Le film apporte aussi une dimension documentaire, probablement basée des informations réalistes, avec par exemple l'utilisation des bidons d'essence, les changements de téléphones portables; tout ceci donne un côté documentaire.
Le personnage de la fille qui est prise en otage, mais qui finit par s'identifier à eux (quelque part probablement via un syndrome de Stockholm): nous ne saurions pas dire si cela est réaliste ou si cela est purement d'un intérêt scénaristique; mais ce personnage paraît un peu ajouté de force. Seul bémol d'un bon film par ailleurs.