mercredi 29 mai 2013

Un taxi pour Tobrouk (1961) de Denys de La Patellière



Étonnant de revoir ce film d'actualité. D'actualité car il y est question de la guerre, et de son absurdité. Cela est donc un film actuel car nous sommes toujours et encore en guerre (Irak, Afghanistan, Mali, pour être très rapide). Bien qu'ici nous sommes pendant la seconde guerre mondiale, ces français et cet allemand qui doivent cohabiter dans le désert est édifiante et tragique (la fin surtout, abrupte, brutale et bienvenue pour un rappel à la réalité).
Le casting est bien sur impeccable et les dialogues assez mémorables et remplis d'ironie.
Un film fait avec peu de moyens: le désert comme décors, un camion pour les transporter, et quelques plans d'ensemble pour marquer les paliers.

mardi 14 mai 2013

Camille redouble (2012) de Noémie Lvovsky



La force du film, une fois accepté le postulat invraisemblable (notre héroïne, en cours de divorce, quarantenaire, alcoolique, dans un coma peut être éthylique se retrouve à revivre son adolescence dans son corps d'adulte) est de ne pas être larmoyant, d'éviter les pathos lourds et de ne pas finir le film sur une fin heureuse (du genre ils ne divorcent pas par exemple).

Le film est servi pas de bons acteurs bien dirigés, au service d'une histoire simple qui fonctionne bien. Ce n'est pas renversant mais la tonalité (pas d’esbroufe et de gros gags lourds) et le sujet interpelle les spectateurs qui se demandent eux aussi comment ils revivraient leurs adolescences. 
Il est amusant d'imaginer un remake états-uniens où ils vont mettre le paquet sur la reconstitution (décors, coupes de cheveux, costumes) pour crédibiliser le retour dans le temps, alors qu'ici, bien qu'il y ai un effort dans ce sens (voitures d'époques, décorations des appartements) ce n'est pas ça qui rend réaliste l'histoire.

Voisins du troisième type (2012) de Akiva Schaffer



Le film commence par un pastiche de la préoccupation communautaire. Ben Stiller interprétant un père la communauté dans une petite ville états-unienne où il n'y a rien à part le centre commercial et le stade de base ball (ou est-ce autre sport, peut être le football…).
Cette communauté insipide est perturbée par un extraterrestre qui tue (pour manger) et qui prépare l'invasion de la planète (pourquoi ici, ce n'est pas précisé, et on s'en moque).
Cette histoire est un prétexte à faire cohabiter Stiller avec trois décallés et barjots (Vince Vaughn, génial en débile, Jonah Hill en adepte des armes et de l'auto défense, et le troisième est inconnue mais plane bien).
Tout ça abouti a un mélange de science fiction (Rencontre du Troisième Type comme matrice), d'horreur (Super 8 comme patron) et de comédie assez en dessous de la ceinture (type Stiller, Farrelly, Ferrell and co). 
C'est bien écrit, avec un happy end bien sur (ils repoussent les extraterrestres, avec l'aide de l'un deux qui a goutté aux plaisirs de l'échangisme!). C'est quelque part le même patron que Battleship, à part qu'ici c'est beaucoup plus rigolo.

Les grandes personnes (2008) de Anne Novion



Un beau film reposant, qui progresse à son rythme, pour cette histoire de grandes personnes, effectivement (voir le titre), au milieu desquelles une jeune fille cherche sa place et son existence.
Un film tout en petites touches, tout en finesse, pour peindre ces personnages tous un peu paumés et ébréchés.
Un beau film, simple. Ce n'est pas inoubliable, mais il possède un ton personnel.

Savages (2012) de Oliver Stone



Oliver Stone assure le minimum syndical dans ce film de série sans invention et déjà vu des dizaines de fois. Il y a un beau casting mais très classique (Benicio Del Toro encore dans le même rôle, idem pour John Travolta qui nous refait un ripoux, sans parler de Taylor Kitsch qui est en train de se Nicolas-Cage-iser à faire toujours le même personnage - Battleship, John Carter et Savages; il fait le même personnage).
C'est efficace. Cela respecte le cahier des charges sur l'échelle de la violence et du cul.
On ne sait pas si c'est bien documenté et si c'est réaliste (cartels de la drogue, production de la drogue), mais pour le coup on s'en moque (le spectateur en est plutôt désintéressé).
La seule originalité est peut être l'utilisation de Salma Hayek en patron de cartel sans état d'âme. A noter une belle scène entre elle et Blake Lively, quand Lively vient manger à sa table. Le seul moment où le film intrigue un peu.

Moi, député (2012) de Jay Roach



Un bon sujet pour ce Will Ferrell où il donne de l'espace à son délire et au délire de Zach Galifianakis.
Will Ferrell campe encore un personnage comme dans tous ses films: lâches, misogyne, poltron, crétin, imbu de lui même. Il fait ça avec le génie qu'on lui connaît. Ici au service d'un candidat à la députation démocrate, qui doit affronter un candidat républicain parachuté et cul cul la praline (Galifianakis).
Le film décortique donc une campagne avec les meetings, les sondages, les serres louches, les rencontres avec les médias (et l'effet de ceux-ci).
Le film fonctionne plutôt bien sur la durée et la fin heureuse (pour ne pas dire mièvre) est aussi typique des Will Ferrell. Une bonne livraison pour Ferrell donc.