dimanche 20 septembre 2015

Sabotage (2014) de David Ayer

Avec Arnold Schwarzenegger, Sam Worthington, Olivia Williams, Terrence Howard, Joe Manganiello, Harold Perrineau, Max Martini, Josh Holloway, Mireille Enos, Gary Grubbs.

Voilà un film sévèrement viril. Rempli de testostérone. Même pour les personnages féminins: la toujours impressionnante Mireille Enos; et la toujours magnétique Olivia Williams, qui ici tient la dragée haute à toute la distribution masculine.
Arnold Schwarzenegger montre des talents d'acteurs plus développés qu'à l'accoutumée. Et se complaît dans ce rôle de mauvais garçon à l'hygiène déplorable: lui comme les autres, hommes ou femmes, passent leur temps à boire ou fumer. Et à jouer avec des armes... Tautologie.
Le film enchaîne des séquences d'action brutales et sanguinolentes, avec de temps en temps des pauses: le film devient gore et digne d'un Saw (pour les foetus) ou d'un Seven (pour les vétérans).
Enfin un film où Sam Worthington est méconnaissable et ne refait pas son personnage d'Avatar. Bravo.
Ce film enquête, mélangeant tueur en série avec Expendables, est une bonne série B teigneuse, légèrement confuse par moment, mais efficace dans la distillation des doses d'actions et de gore.

Jersey Boys (2014) de Clint Eastwood

Avec Christopher Walken, John Lloyd Young, Vincent Piazza, Erich Bergen, Michael Lomenda, James Madio, Steve Schirripa, Michael Patrick McGill.

Clint Eastwood continue d'aligner ses films: un sujet dur, un sujet léger, une Histoire des USA, une Histoire de violence, une Histoire de la musique, une Histoire de la corruption. Ici c'est léger. Historique. Musical. Et jubilatoire: la séquence finale où tout le monde danse (le matériau initial est le roman et la comédie musicale).
Une page de l'histoire de la musique populaire à travers l'histoire des ce groupe The Four Seasons et leurs aventures dans le milieu discographique, les concerts, leurs histoires internes et leurs histoires sentimentales.
Du beau travail, très appliqué et léger.

Gemma Bovery (2014) de Anne Fontaine

Avec Gemma Arterton, Fabrice Luchini, Jason Flemyng, Isabelle Candelier, Kacey Mottet Klein, Niels Schneider, Edith Scob, Mel Raido.

Gemma Bovery, c'est Fabrice Luchini, boulanger, qui voit en sa voisine l'incarnation de Madame Bovary. Ce qui l'emmène à espionner sa voisine, et à suivre ses aventures sentimentales, dont il ne fera pas partie, bien que l'espérant. Ceci finira tristement, par un accident de pain, où le mari, les deux amants et notre boulanger ne pourront que constater leur tristesse.
Tout ceci est sympathique, sans être insignifiant, et tient ou ne fonctionne que grâce à Fabrice Luchini, son interprétation, où il est nos yeux, et nous fait du Fabrice Luchini. Le film aurait été probablement bien plat et morne s'il n'était pas là.
Belle distribution et bonne direction d'acteurs. Avec une Gemma Arterton crédible.

Les Voies du destin (The Railway Man, 2013) de Jonathan Teplitzky

Avec Colin Firth, Nicole Kidman, Jeremy Irvine, Stellan Skarsgård, Hiroyuki Sanada, Sam Reid, Tanroh Ishida, Tom Stokes.

Rien à sauver de ce pudding (coproduction entre l'Australie, le Royaume-Uni et la Suisse) sans point de vue, sans personnalité. On imagine que cette chose a été conçue en vue de prix pour des festivals ou des compétitions à récompenses.
Une distribution riche en acteurs confirmés et de renom. Mais qu'est venue faire Nicole Kidman dans cette galère? Servir la soupe à Colin Firth? A-t-elle besoin d'argent pour payer ses impôts? Colin Firth à l'air d'y croire, mais nous nous en moquons - de lui comme de son personnage -, bien qu'il a l'air de souffrir. Mais ce que le spectateur perçoit est la souffrance, l'ennui, provoqué par la vision de cette chose.
Le reste de la distribution fait semblant d'y croire aussi.
Les concepteurs de cette chose ont dû penser que du fait que c'est une histoire vraie, et que l'on a quelques acteurs de renom, cela devrait marcher. Un conseil: changer, modifier la réalité, pour rendre l'histoire intéressante. Véracité et dramaturgie ne sont pas nécessaires.
Aucune hystérésis pour ce produit qui sera vite oublié.

Bande de filles (2014) de Céline Sciamma

Avec Karidja Touré, Assa Sylla, Lindsay Karamoh, Mariétou Touré, Idrissa Diabaté, Cyril Mendy.

Beau film sur une bande de filles. Le titre du film est explicite. Bande de filles, d'une banlieue, avec leurs préoccupations: attirée par l'argent facile ou alors par le besoin d'appartenir à un groupe, mais aussi leur existence dans un monde masculin ou leur relation avec leur famille.
Un film pas larmoyant ni donneur de leçon. Qui nous présente plutôt un état de fait et qui laisse le spectateur en tirer les conclusions qu'il souhaite.
Belle brochette d'actrices avec en tête Karidja Touré qui porte le film, littéralement.

Zulu (2013) de Jérôme Salle

Avec Orlando Bloom, Forest Whitaker, Natasha Loring, Tanya van Graan, Patrick Lyster, Inge Beckmann, Conrad Kemp, Lise Slabber.

Bonne surprise que ce policier. Belle brochette d'acteurs et de personnages, au service d'une enquête et une intrigue dans l'Afrique du Sud et ses castes. Des ghettos aux riches blancs. Avec au milieu des flics pas du tout exemplaires, mais attachants.
Le film mène sa barque dans cet univers très sombre, pourri. Tout en ménageant la progression de l'enquête avec des éclairs de violence qui subitement font sortir le film du déjà vu pour ce genre de produit. Et ce n'est pas le cas justement: le film trouve son intérêt dans son arrière-plan (l'Afrique du Sud et ses inégalités) et dans sa distribution, de haut niveau et réussie.
Du bon dosage dans cette coproduction franco-africaine. Du beau travail.

lundi 7 septembre 2015

3 coeurs (2014) de Benoît Jacquot

Avec Benoît Poelvoorde, Charlotte Gainsbourg, Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Patrick Mille, André Marcon, Cédric Vieira.

Le cinéma français possède aussi ses nanars.
Comment  peut ont croire à cette histoire invraisemblable de sœurs qui sont unies et qui se pourrissent la vie pour un gros laid. En plus il ne suffit pas de répéter, comme monsieur Coué (Emile, de la Châtaigneraie), que "ma soeur est ce qui compte le plus au monde" pour qu'on le croie. Il faut le conter par la mise en scène, le montage. Il faut rendre les choses crédibles.
Tout comme cette ridicule voix off, qui confirme que le réalisateur ne maîtrise pas sa mise en scène: il confirme qu'il ne sait pas raconter son histoire en images. Étonnant.
Surtout quand c'est interprété par Charlotte Gainsbourg, qui interprète encore une fois le même personnage de film en film: elle en est ridicule; les mêmes vêtements, la même coupe de cheveux, les mêmes expressions, les mêmes gémissements. Nous lui recommandons de changer d'agent, à minima.
Côté distribution, Chiara Mastroianni est plus fraîche, donc plus passable. Benoît Poelvoorde lui, sauve les meubles par son professionnalisme. C'est probablement le futur Gérard Depardieu (tout terrain, tout personnage, toute incarnation).
Mais qu'est venue faire Catherine Deneuve dans cette galère? Mémère qui passe son temps à servir les plats, à boire, et à manger. Sans une ligne de dialogue substantielle. Une figuration. Pas trop chère nous espérons (coproduction France, Allemagne, Belgique).
Et quant au subplot avec le maire, il ne sert pas à grand-chose, à part rallonger le métrage; Poelvoorde n'en a pas besoin.
Quel bric-à-brac!
La musique, intéressante de prime abord, essaie de stresser cette diégèse, pour nous faire croire que ça va mal tourner; et on se plaît que cela soit le cas; un suicide, si possible collectif, eh bien non, pas un mort, pas un assassinat. On s'attend à l'apparition d'un tueur en série. Jason, viens nous sauver. Eh bien non. Bizarre. Bizarre.

vendredi 4 septembre 2015

Un baiser s'il vous plaît (2007) de Emmanuel Mouret

Avec Virginie Ledoyen, Emmanuel Mouret, Julie Gayet, Michaël Cohen, Stefano Accorsi, Frédérique Bel, Melanie Maudran.

Une comédie sentimentale sur les couples, l'amour, l'amitié, sur les garçons, sur les filles. Qui débute en frôlant le ridicule. Mais finalement en poussant à fond ses partis pris, et ce sur la durée, avec des personnages qui sont souvent à côté de leur plaque (sentimentale), qui sont aveugles à la réalité qui les entoure, le film finit par emporter l'adhésion.
Un bel exercice de style, très casse-gueule, dont se sort très bien le réalisateur-acteur.
Une réussite.







American Sniper (2014) de Clint Eastwood

Avec Bradley Cooper, Sienna Miller, Luke Grimes, Jake McD, rman, Kevin Lacz, Cory Hardrict, Navid Negahban, Keir O'Donnell.

Eastwood est en forme et signe un film sans donner de leçon et en présentant les faits. La bêtise et les horreurs de la guerre. Les effets de la guerre sur les soldats qui en reviennent. Les effets sur la population irakienne. Les effets sur notre personnage principal qui ne revient pas indemne de ses séjours en Irak. Le film parle bien sûr de patriotisme. Et aussi du rôle du sniper, qui doit tuer, pour permettre à d'autres de survivre: c'est-à-dire qu'en tuant il protège ses camarades. Là est l’ambiguïté: il peut tuer, même un enfant, s'il met en danger la troupe. Le film présente bien tout ceci et ne prend pas parti. Il suffit de voir comment notre héros, littéralement une légende au sein des troupes, revient détruit et s'en remettra que très doucement. Et comble de l'ironie, finira assassiné par les armes (pas surprenant) mais sur le territoire étasunien par un soldat passé lui aussi par l'Irak.
Le film rappelle, par ses accès de brutalité, un des chefs d’œuvre d'Eastwood, Un Monde Parfait (A Perfect World, 1993).
Côté distribution, Bradley Cooper est impeccable, sans être mémorable. Mais c'est Sienna Miller qui impressionne plus pour son interprétation subtile de la femme de notre héros.
La structure du film est parfaite: enchevêtrement de séquences de différentes époques avec flash-back (saut en arrière), flashforward (saut en avant), qui rendent le film passionnant.

Caramel (2007) de Nadine Labaki

Avec Nadine Labaki, Yasmine Elmasri, Sihame Haddad, Joanna Mkarzel, Aziza Semaan, Gisèle Aouad.

Cela fait du bien une histoire avec des personnages, leurs joies, leurs déceptions, leur vie, leur recherche de sentiments. Ici ce sont des Libanaises qui travaillent ou gravitent autour d'un salon de coiffure. Leur principale préoccupation étant les hommes ou autour des hommes.
Beau film.

Copacabana (2010) de Marc Fitoussi

Avec Isabelle Huppert, Lolita Chammah, Aure Atika.

Un film sur le travail précaire, sur les sans-domiciles fixes, sur l'immobilier. Une espèce de mélange, réussi de film social, de comédie de caractères.
Avec Isabelle Huppert  qui s'improvise agent immobilier, mère paumée, mais débrouillarde.
La réussite du film est dans ses petites touches, comico-dramatique, par petits bouts, qui incarnent bien et vite tous les personnages, et surtout sans donner de leçon. Au spectateur d'en déduire ce qu'il doit en tirer.
De la belle ouvrage.



jeudi 3 septembre 2015

Quand Vient La Nuit (The Drop, 2014) de Michael R. Roskam

 Avec Tom Hardy, Noomi Rapace, James Gandolfini. Matthias Schoenaerts, John Ortiz.

L'auteur de Bullhead se la joue film policier mélangeant mafia et polar. Mickael Roskam passe de l'élevage des animaux doppés de la campagne belge batave au film de mafia new yorkaise, un sous genre en soi, bien fréquenté (Martin Scorcese, James Gray pour faire court).
Belle distribution: les acteurs sont tous dans le haut du panier.
Et le sujet du film, le rôle de simple d'esprit interprété par Tom Hardy qui se revèle un dangeureux tueur froid, sans conscience, débile. C'est là où le film prend sa dimention, jusque là parfaitement exécuté, mais sans élément mémorable. Et le film bascule dans une folie qui fait froid dans le dos.
Ce n'est pas mémorable, mais c'est suffisamment bien exécuté dans le sens on ne devine pas dans quel sens le film va évoluer.

Terminator Renaissance (Terminator Salvation, 2008) de McG

Avec Christian Bale, Sam Worthington, Anton Yelchin, Bryce Dallas Howard, Moon Bloodgood, Common, Michael Ironside, Helena Bonham Carter.

Ce Terminator n'est pas exempt de qualités. Notamment sa direction artistique, qui en fait le plus réussi de la franchise: décors, costumes, véhicules, machines, aéronefs, armes, photographie. Du beau travail.
Ensuite dans la distribution, nous avons là encore du faux bon choix. Sam Worthington, héros torturé, nous refait le même personnage qu'Avatar. C'est lui la salvation. Est-il déjà une caricature de lui même? Il faut que ses choix futurs de films évoluent, sinon il va vite lasser.
Autre faux bon choix: Christian Bale, qui incarne tellement son personnage qu'il en est ridicule. C'est une série B voyons, pas un traité philosophique ou un film à message. Il joue ça comme s'il interprété le Christ. Il incarne ses films depuis quelque temps de la même manière: mâchoire serrée, regard pensif, voire vide. Ce n'est qu'une série B fichtre!
Le personnage de Sam Worthington est une bonne idée. Le film est d'une manière générale de très bon niveau. Sa fin, le combat à mains nues contre un squelette de métal, même si l'on comprend l'ancrage dans la franchise qu'il porte, est ridicule et ennuyeux. En plus, Christian Bale est tellement ennuyeux que l'on a envie que le robot gagne. On regrette par contre la disparition de Worthington.
Le film étoffe la franchise en ajoutant beaucoup de personnages secondaires, expliquant un peu plus les histoires parallèles. Mais certains sont inutiles (Bruce Dallas Howard, Helena Bonham Carter), d'autres pas assez développés (Michael Ironside). Ce qui n'en fait pas un film concentré, one-track mind comme les autres.
Donc une réussite technique, mais qui sort le film de la franchise.