Avec Roy Scheider, Bruno Cremer,
Amidou. Francisco Rabal, Ramon Bieri, Peter Capell, Karl John, Friedrich von Ledebur, Chico Martínez.
William Friedkin signait encore un coup-de-poing avec ce film dépressif. Tout le monde meurt à la fin
du film. William Friedkin se permet même de faire croire que le seul
survivant, est tué (voir le coup de feu dans la bande-son au début
du générique de fin). Ou pas. Dans l'esprit des années soixante-dix, c'était le cas.
Une de ses forces est d'installer tout
doucement la séquence des camions qui ne débute qu'après une heure
de film. William Friedkin passe son temps à brosser l'arrière-plan des
personnages dans leur pays respectif (France, Mexique, Israël, USA),
les raisons pour lesquelles ils se retrouvent dans ce « paradis »
d'Amérique du Sud. Puis leur vie dans cet endroit, leur travail, les
contraintes de l'administration locale.
C'est aussi un film avec peu de
dialogues, ou seuls la mise en scène et le comportement racontent
l'histoire. Seule la mise en scène fait progresser la dramaturgie. Le film peut se visionner sans son (ce qui serait regrettable vu le travail de William Friedkin et Tangerine Dream sur la bande-son). C'est un film muet. Avec la musique Tangerine Dream qui est bien
utilisée, qui n'inonde pas le film, qui contribue pleinement au climat et à l'ambiance du film;.
Il est curieux que cette histoire n'ait
pas encore été refaite. Épreuves à passer (un peu dans l'esprit
des jeux vidéo de plateforme), personnages typés, montée
progressive de la tension, explosions brutales (le film contient
quelques surprises), ironie entre la situation initiale des
personnages et celles qu'il vivent dans ce paradis d'Amérique du
Sud. Mais aussi ironie quant aux lots d'épreuves qu'ils subissent
pendant le transport en camion et aussi si l'on considère la
conclusion finale.
Et bien sûr il ne faut pas oublier la séquence démente, d'anthologie, monstrueuse (les camions ressemblent à des monstres) de travers du pont en bois sous la pluie et avec la rivière en crue.

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