Avec Al Pacino, Paul Sorvino, Karen Allen, Richard Cox, Don Scardino, Joe Spinell, Jay Acovone, Randy Jurgensen, Barton Heyman, Gene Davis, Arnaldo Santana, Larry Atlas, Allan Miller, Sonny Grosso, Ed O'Neill, Michael Aronin, James Remar, William Russ, Powers Boothe.
Nous savons que William Friedkin n'a pas froid aux yeux. William Friedkin est à la croisée du documentaire et de la fiction. Il est intéressé par le réel. French Connection (1971), L'Exorciste (1973), Le Convoi De La Peur (1977), par exemple sont des fictions avec un arrière-plan réaliste, documenté, tourné sur les lieux et pas dans des décors factices. Avec Cruising, il applique le même principe. Un tueur en série sévit dans la communauté homosexuelle sadomasochiste et le pauvre Al Pacino, flic sans envergure, se retrouve à infiltrer cette communauté pour attirer le tueur, car il a le même physique que les victimes.
William Friedkin aime l’ambiguïté. Il y va franchement ici, car la narration nous indique clairement qu'il y a plusieurs tueurs (le même acteur est tueur dans une scène et victime dans une suivante) et que peut-être le tueur pourrait être le flic qui fait l'enquête, ou un des flics qui harcèle les travestis (Joe Spinell dans un rôle de malade comme il savait si bien le faire).
William Friedkin y va franco pour les séquences dans les boîtes de nuit avec des arrière-plans sans équivoques et bien documentés.
La bande-son et la musique, très travaillés, texturent bien la tension que véhicule le film.
L'interprétation d'Al Pacino, en permanence dans les roulements d'yeux et les clignements de paupières est au total peu expressif (il s'agit sûrement de l'interprétation où il en fait le moins, et parait bon), et donne soit de la profondeur au personnage et amplifie l’ambiguïté, soit donne l'impression qu'il ne comprend pas ce qui se passe, mais les séquences ultérieures peuvent invalider cette hypothèse. William Friedkin illustre un grand scénario de l'ambiguïté, comme il l'adore.
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