dimanche 29 juillet 2018

Soigne ta Droite! (1987) de Jean-Luc Godard

avec Jean-Luc Godard, Jane Birkin, Jacques Villeret, François Périer, Michel Galabru, Les Rita Mitsouko, Philippe Khorsand, Pauline Lafond, Dominique Lavanant, Rufus, Bruno Wolkowitch, Eva Darlan.

Bande-annonce Soigne ta droite
Comme dans tous Jean-Luc Godard il faut décrypter ici les enjeux et les messages qui cherchent à nous faire passer. Dans une forme familière de la période (charnière entre les années 80 et années 90), c'est-à-dire avec un mélange de dialogues, de musiques, de découpages, de hachages, de surcharges et de superpositions. Ici, nous comprenons que ce qui est attaqué ou présenté comme médiocre ce sont la télévision et ce qu'elle diffuse, et accessoirement le capitalisme (ce n'est pas nouveau). Nous apprécions les passages avec Jean-Luc Godard lui-même dans le rôle à la fois de l'Idiot et du Prince se mettant lui-même en scène dans des petits éléments humoristiques qui font mouche. Nous retrouvons les Rita Mitsouko en pleine création artistique.
C'est donc comme à son habitude un mélange d'éléments légèrement narratif, de structure expérimentale (surtout dans le montage et les superpositions), dont le résultat perçu, en partie hermétique, en partie limpide, est soit grossier, soit subtil, mais au total plutôt intéressant.
Nous percevons aussi ici une dose de je-m'en-foutisme et de bâclage. Probablement que le film ayant été une commande avec un budget limité, nous y trouvons des éléments de remplissage, par exemple les scènes avec les Rita Mitsouko, ou les plans de coupe sur le ciel ou sur les fenêtres, à la fois plastiquement très beaux oui, à la fois support à des dialogues, mais donnant une impression de paresse (une analyse des juxtapositions, des collages que produit le montage, doit peut être donner des éclairages, mais c'est la sensation primaire que nous privilégions pour cette forme artistique qu'est le cinéma). C'est aussi une impression qui transparaît avec le fait que les différents acteurs, sans être des stars, mais des acteurs confirmés, apparaissent que ponctuellement et très rarement tout au long du film. Nous nous demandons quel cachet ils ont touché pour ces prestations (minimum syndical ou gratuit). Au total l'impression est celle d'un film mineur pour son auteur.

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