Avec Alban Lenoir, Stefi Celma, Nicolas Duvauchelle, Pascale Arbillot, Quentin D'Hainaut, Anne Serra, Gérard Lanvin.
Balle Perdue 3 est une petite tromperie et une réussite sur le plan de la cinétique des masses. Qu'avions-nous aimé dans Balle Perdue (2020) du même Guillaume Pierret ? Alban Lenoir, avec son charisme minéral, sa mâchoire de butor qui va jusqu'au bout, et qui trimbale une forme de mystère. Il y avait aussi une forme d'humour, ne serait-ce que visuel avec la mise en avant de voitures ringardes, la Renault 5 et la Renault 21, mais qui possèdent une signature visuelle unique. Nous en avons des éléments d'ici (l'appartement de Stefi Celma, le personnage de Julie Tedesco, par exemple). Et bien sûr la tôle froissée et les séquences de combats sous des formes variées pour composer un ensemble jubilatoire qui confère à la symphonie.
Dans ce troisième de franchise, il n'y a pas beaucoup d'Alban Lenoir (à ce titre l'affiche est trompeuse, même si elle fleure bon les affiches à l'ancienne), c'est une déception. L'arc dramatique principal est calé sur Nicolas Duvauchelle, toujours très bon, mais son personnage n'avait pas suscité d'empathie jusqu'à maintenant, et c'est toujours le cas ; ce qui lui arrive ne nous intéresse pas. Stefi Celma est un peu sacrifiée (cela commence par sa coiffure), c'est-à-dire secondaire, dans ce troisième, après sa mise en avant que nous avions apprécié dans Balle Perdue 2 (2022).
Nous apprécions deux personnages qui sont mis en avant dans ce troisième de franchise, qui sont bien vus : Julie Tedesco, que nous avons envie de revoir, en garagiste magicienne qui sait manipuler l'ironie ; et Quentin D'Hainaut, qui est mis en avant et dont la contribution dans le dernier quart du film laisse imaginer que nous pourrons le revoir dans un quatrième...
Sur la signature principale de la franchise, le film est une réussite. Poursuites, bagarres, séquences d'actions phénoménales qui de plus ne sentent pas le CGI porn à plein nez. Sur ce plan-là, le film est une réussite impressionnante. Motos, voitures, camions, hélicoptère, tramway, une multitude de vecteurs d'actions sont utilisés, mais aussi fusillades et combats corps à corps. Sur le corps à corps, il y a une belle séquence dans un tramway, qui se rapproche de la séquence d'anthologie du bus de Nobody (2021, Ilya Naishuller) sans l'égaler (elle contient de l'humour que nous n'avons pas ici). Il y a aussi les extensions prodiguées aux véhicules qui sont toujours impressionnantes et contribuent à des éléments visuels originaux qui rendent le film unique.