samedi 11 janvier 2025

Riposte (Trirgger Warning, 1h46, 2024) de Mouly Surya

Avec Jessica Alban, Mark Webber, Anthony Michael Hall, Alejandro De Hoyos, Tone Bell, Jake Weary, Gabriel Basso, Kaiwi Lyman, Nadiv Molcho.

Nous sommes ici dans le patron standard qui consiste à avoir un ancien militaire des forces spéciales champion dans les combats et les maniements des armes qui rentrent au bercail pour une raison X ou Y dont on se moque et qui se retrouve à devoir faire justice lui-même parce que quelqu'un de proche est mort par exemple. Le patron de scénario à la John Wick à encore frappé.

 Il va faire face à la corruption locale à des anciens amis qui n'en sont plus ou inversement peu importe. Le il ici et Jessica Alba qui s'en sort très bien à la fois dans les scènes d'action et dans les scènes dramatiques. Le film se déroule dans un décor de désert qui peut faire penser à western rempli d d'analphabètes. Ainsi que d'adepte des armes et de l'extrême droite très à la mode en ce moment aussi. 

Au total cette série B est très correcte et ne dépareille pas dans le lot de film standard identique. Le personnage de Jessica Alba étant justicier qui tue sans préoccupation de la légalité. Au total il n'y a aucune généralité. Mais c'est plutôt sympathique de voir Jessica Alba, c'est bien écrit (trois scénaristes crédités...) et l'utilisation des décors est plutôt réussi.
 
Bande-annonce Riposte

mercredi 8 janvier 2025

Le Miraculé (1h28, 1987) de Jean-Pierre Mocky

Avec Michel Serrault, Jean Poiret, Jeanne Moreau, Sylvie Joly, Jean Rougerie, Roland Blanche, Sophie Moyse, Marc Maury, Hervé Pauchon, Georges Lucas, Jean Abeillé, Dominique Zardi.

Évidemment avec un tel sujet nous ne pouvions avoir que du grand Jean-Pierre Mocky. Jean Poiret, couvert de croûtes et sale fait semblant d'être en fauteuil roulant pour toucher une assurance et veut faire croire en allant à Lourdes qu'un miracle le fera marcher. Il est suivi à la culotte par Michel Serrault en enquêteur d'assurance muet qui suspecte l'arnaque et qui le suit jusqu'à Lourdes. Dans les accompagnants il y a Jeanne Moreau en bonne sœur aidante de tout et n'importe quoi. Et l'abbé Humus interprété par Marc Maury que malmène le scénario. Jean-Pierre Mocky en profite pour montrer toute l'exploitation commerciale faite des bondieuseries de Lourdes. Et un anticléricalisme primaire jubilatoire.

Le bestiaire de Jean-Pierre Mocky est bien là, acteurs plus ou moins amateurs au visage que personne ne ferait tourner (si ce n'est Bruno Dumont), des séquences graveleuses pas du tout politiquement correct et donc indispensables. Il y a souvent des fesses et des nichons chez Jean-Pierre Mocky. Et cela va très vite : il se passe énormément de chose et le spectateur ne peut pas louper une scène, qui sont presque toutes d'anthologie. Pas de perte de temps pour expliquer, le montage est très rapide et cela fonctionne.

  Le Miraculé [Blu-Ray]

lundi 6 janvier 2025

Saints & Sinners (In The Land Of Saints And Sinners, 1h46, 2023) de Robert Lorenz

Avec Liam Neeson, Kerry Condon, Desmond Eastwood, Conor MacNeill, Seamus O'Hara, Bernadette Carty, Ciarán Hinds, Niamh Cusack. Michelle Gleeson.

Liam Neeson revient sur ces terres ancestrales de l'Irlande. Il a son trauma usuel que nous avons déjà oublié. Il y a l'IRA et son terrorisme. Ces terroristes vont croiser Liam Neeson qui est un tueur local qui travaille sur de petits contrats. Bien évidemment, il ne faut pas embêter le Liam Neeson qui se retrouve donc à devoir tuer tous les méchants qui embêtent les autres. Le film possède de magnifiques décors naturels qui donnent un climat et une ambiance au film. Même dans ces paysages désertiques de l'Irlande il se passe des choses horribles et assez incroyables. Liam Neeson à l'air de croire à son personnage.

Robert Lorentz est un produit des films de Clint Eastwood (producteur, assistant), il sait comment se fabrique un film. Et son deuxième était déjà avec Liam Neeson (The Marksman, 2021), ils se sont bien entendus.

Une production honnête, sans révolution, mais qui convient à la tristesse et au poids que porte le personnage de Liam Neeson. Liam Neeson n'est pas un des Saints du titre. Il s'agit donc d'une cuvée légèrement au-dessus de la moyenne des productions Liam Neeson standards.

Bande-annonce Saints & Sinners

Histoire D'Un Crime (Crime Diaries: The Celebrity Stylist, 1h30, 2023) de Jacques Toulemonde Vidal

Avec Diana Belmonte , Ernesto Benjumea, Nelson Camayo , Camilo Colmenares , Myriam De Lourdes, Juana del Rio, Laura Alonso Escobar, Ana Maria Gomes.

Le film est inspiré d'une histoire vraie c'est-à-dire le meurtre d'un styliste et de sa mère. Ce styliste étant celui de certains noms de stars locales en Colombie. Et il est retrouvé mort avec sa mère. Une procureure enquête, en particulier sur son frère qui paraît être un bon suspect.

Le film possède son propre climat notamment avec des personnages légèrement décalés, avec une interprétation plutôt subtile notamment le frère et la procureure, les deux personnages principaux. Décalé aussi par le fait que le film utilise peu de musique extra diégétique.
Le film à l'avantage d'être assez court, c'est-à-dire 80 minutes de durée, alors qu'il est relativement dense. La structure dramatique est très standard pour les productions Netflix, c'est-à-dire que il y a un événement initial puis ensuite une série de flashbacks pour un certain nombre de petites séquences dramatiques où nous voyons le background de certains personnages et leur vie domestique. C'est une maladie typique de ces protections Netflix. Comme si cela était forcément intéressant d'avoir ses états d'âme ou de connaître la situation familiale de l'enquêteur principal par exemple. Au total ne retiendrons l'interprétation des acteurs principaux ,plutôt subtils et légèrement décalés, ce qui donne un peu de sel et de piment au film.
 Crime Diaries: The Celebrity Stylist | Rotten Tomatoes
 

dimanche 29 décembre 2024

La Methode Williams (King Richard, 2h24, 2021) de Reinaldo Marcus Green

Avec Will Smith, Aunjanue Ellis-Taylor, Jon Bernthal, Saniyya Sidney, Demi Singleton, Tony Goldwyn, Mikayla Lashae Bartholomew, Daniele Lawson, Layla Crawford, Erika Ringor, Noah Bean.

Dans la boîte à outil des productions Netflix il y a l'histoire vrai, la vie de vrais gens qui ont existé. Quelque soit le domaine. Et quelque que soit la renommé du personnage. Ici il s'agit du sport et en particulier sur tennis.  Le film conte l'histoire de la famille Williams, qui a donné deux joueuse au tennis mondial. L'histoire de leur père et son obsession du tennis et de ses filles. Le film raconte comment leur père a préparé ses filles à être des championnes de tennis.

Il s'agit donc d'un film historique donc ainsi que l'histoire d'un personnage qui a vraiment existé. Le film raconte l'adolescence jusqu'à la première victoire. 

Le film se laisse regarder, sans être passionnant, mais il nous tient l&légèrement en haleine car nous souhaitons savoir comment elles vont arriver à la compétition compte tenu de la manière dont le père est dépeint. Sa croyance et sa foi dans le talent de ses filles est à la limite du surnaturel. Et il faut reconnaître que Will Smith s'efface bien derrière le personnage. Et il n'est pas nécessaire de pratiquer ou aimer le tennis pour suivre l'histoire.

Bande-annonce La Méthode Williams

vendredi 27 décembre 2024

Messagères De Guerre (The Six Triple Eight, 2h07, 2024) de Tyle Perry

Avec Kerry Washington, Ebony Obsidian, Milauna Jackson, Kylie Jefferson, Shanice Shantay, Sarah Jeffery, Pepi Sonuga, Moriah Brown, Jeanté Godlock, Dean Norris, Sam Waterston.

Dans le genre du film sur la Seconde guerre mondiale, donnez-moi l'histoire des femmes noires qui se sont engagées et qui sont traitées de manière abjecte par les blancs dominants racistes et phallocrates.

Il est dur de dire du mal de ce film. Et en l'occurrence il n'est pas nécessaire de le faire. Cette histoire de trieuses du courrier de l'armée étatsunienne pendant la guerre est inspirée d'une histoire vraie. Un bataillon de femmes noires, très peux considéré du fait de leur genre (femme) et de leur couleur de peau (noire), bien que membres de l'armée, il leur est confié la tâche de trier et faire acheminer le courrier aux militaires sur leur théâtre d'opérations. Chose impossible à faire. Et grâce à la misogynie et au racisme, il va leur être demandé de le faire, en espérant qu'elles n'y arriveront pas.

Une de thématique qu'aborde le film est la complexité de la logistique du courrier  qui doit arriver vers chaque soldat, qui sont par définition sur des théatres d'opération qui bougent : comment faire suivre le courrier postal ?

Bonne histoire où l'on aime détester les racistes et misogynes. Mise en image réussie, et tous les éléments de forme sont au top du technique. La distribution est réussie, avec Kerry Washington possédée par son personnage. Le canevas dramatique est prévisible, mais nous suivons les aventures de ces soldates.

Bande-annonce Messagères de guerre

mardi 24 décembre 2024

Trap (1h45, 2024) de M. Night Shyamalan

Avec Josh Hartnett, Ariel Donoghue, Saleka Shyamalan, Alison Pill, Hayley Mills, Jonathan Langdon, Mark Bacolcol, Marnie McPhail, Kid Cudi, Marcia Bennett.

Un gentil papa emmène sa fille au concert de sa star de la musique pop préférée. C'est Josh Hartnett dans le rôle du papa qui fait tout pour plaire à sa fille. Par ailleurs nous apprenons qu'un tueur en série commet ses crimes et qu'il y a un lien avec ce qui se passe au concert. Vu le titre du film, nous imaginons qu'il y a un piège quelque part. En l’occurrence, il y en a plusieurs, de différents niveaux, c'est à dire que chaque piège va concerner une ou plusieurs personnes, jusqu'au dernier moment, c'est à dire jusqu'à l'épilogue du film. Le film et son scénario nous révelle progressivement les informations, par petites touches, tout en restant dans la salle de concert. Pourquoi y a t il autant de policier pour la sécurité du concert ? Pourquoi le réalisateur nous montre progressivement toutes les sorties possibles de la salle de concert ? M. Night Shyamalan distille progressivement les informations par petites touches, ce qui maintient en permanence l'attention du spectateur.

L'unité de lieu est respectée pendant une bonne partie du film : il se déroule dans la salle de concert. Dans la dernière partie du film, nous sortons de ce lieu favorisant le suspense avec des milliers de personnes, avec des issues bloquées par la police, et avec un tueur qui a compris ce qui se passait. Il va passer une partie du film à trouver comment sortir de la salle, pour ensuite aller à l'intérieur d'une maison.  Cette dernière partie casse le ton du film, mais elle permet des explications sur tout ce que nous venons de visionner.

Bande-annonce Trap

lundi 23 décembre 2024

La Famille Asada (2h07, 2020) de Ryôta Nakano

Avec Kazunari Ninomiya, Satoshi Tsumabuki, Haru Kuroki ,  Masaki Suda .

Un curieux film, qui nous capture progressivement, petit à petit, qui fait sourire avec un arrière-plan dramatique. L'arrière-plan est l'après-tsunami de Fukushima. Le film suit une famille de gentils rigolos, qui ont un de ses fils qui dispose d'un appareil photo, et qui fait des photos de sa famille dans des situations dont ils rêvent ensemble (par exemple être une écurie Formule 1, ou être des pompiers). Celui est oisif et vit aux crochets de ses parents. L'autre est autonome et travailleur. Pendant la première partie du film, nous suivons cette famille. Puis le fils photographe part. Il ne sait pas ce qu'il veut faire, mais il va se retrouver à travailler sur les photos des personnes disparues suite à la catastrophe, c'est-à-dire montrer les photos trouvées dans les décombres pour que les gens qui recherchent des proches puissent au moins retrouver des photos. Ces photos viennent des habitations dévastées par le tsunami, recueillies, nettoyées, triées et exposées. Puis dans la troisième partie du film, le fils essaie d'exposer ses photos et puis il revient vers sa famille avec son nouveau statut et une chérie.

Cet ensemble est traité avec de petites touches, avec beaucoup de subtilités, le film faisant beaucoup sourire, avec toujours un drame sous-jacent.  Une famille avec de gentils légèrement excentriques qui finalement profite au maximum d'une vie qu'ils ne pourront avoir, qu'ils effleureront, tout en sachant quelle pourra disparaître très vite, avec une future catastrophe.

 poster du film La Famille Asada

 

 

mercredi 18 décembre 2024

Trouble (1h38, 2024Anders Niska) de Jon Holmberg

Avec Filip Berg, Amy Deasismont, Eva Melande, Måns Nathanaelson, Dejan Cukic, Joakim Sällquist,  Sissela Benn, Björn Skifs, Peter Gardiner.

Cette comédie suédoise est très rafraichissante. Dans le tout venant des production Netflix les aventures de Filip Berg sont amusantes dans le bon sens du terme. Vendeur de produits électronique, qui par un quiproquo se retrouve accusé de meurtre et condamné. Il se rendra vite compte qu'il ne doit compter que sur lui même pour prouver son innocence et devra composer avec des braqueurs, des dealers, son ex-femme, le nouveau mari de son ex-femme, sa fille, des policiers, divers policiers.

La réussite du film de Jon Holmberg et Tapio Leopold est d'agrémenter chaque scènes d'éléments légèrement décalés qui confère à la scène une dimention légèrement saugrenue, ridicule voire absurde, et réaliste à la fois. Le physique et le visage de Jon Holmberg y son pour beaucoup pour donner une crédibilité certaine à cette histoire, c'est à dire à sa descente aux enfers progressives.

Le tout n'est pas traité comme un film noir ou un film à suspense mais sur le ton de la comédie involontaire. Et de plus le film tient sa durée de 1h38, ce qui est a priori long pour une comédie.

Trouble

Julie (en 12 chapitres) (2h08, 2021) de Joachim Trier

Avec Renate Reinsve, Anders Danielsen Lie, Herbert Nordrum, Hans Olav Brenner, Helene Bjørneby, Vidar Sandem, Maria Grazia Di Meo, Lasse Gretland, Karen Røise Kielland, Marianne Krogh, Thea Stabell, Deniz Kaya.

Julie et sa vie sentimentale, contée à travers les différents hommes qui traversent sa vie. Cette coproduction norvégienne, française, suédoise et danoise, se déroule à Oslo où Julie (Renate Reinsve, parfaite) ne sait pas ce qu'elle veut, croise différents hommes avec qui elle passe du temps, mais ne sait toujours pas ce qu'elle veut à la fin du film. Les hommes avec qui elle vit ont tendance à ne pas la mettre en avant ; elle ne semble pas en être satisfaite. Elle est confrontée à la maternité et au désir d'avoir un enfant de manière régulièrement, pas ses hommes ou ses parents. Mais elle restera toujours insatisfaite sur ce qui la motive et qu'elle souhaite faire. Elle est dans cet état là au début du film. Mais, elle sera toujours dans cet état là à la fin du film, elle n'évoluera pas. C'est ce qui fait que le film peut paraître long car l'empathie avec son personnage est limité.

La voix off réjoutée par moment n'apporte rien si ce n'est un point de vue extra-diégétique, comme pour nous indiquer que les scénaristes observent un animal dans son environnement.

 Bande-annonce Julie (en 12 chapitres)

La Belle Verte (1h39, 1996) de Coline Serreau

Avec Coline Serreau, Vincent Lindon, James Thierrée, Samuel Tasinaje, Marion Cotillard, Claire Keim, Catherine Samie, Paul Crauchet, Didier Flamand, Michel Lagueyrie, Patrick Timsit, Denis Podalydès, Philippine Leroy-Beaulieu, Francis Perrin, Yolande Moreau.

Un film ambitieux qui dénonce l'exploitation de la planète, le capitalisme, la pollution, l'individualisme, en 1996. Film politique donc. Et relativement en avance sur ces thématiques et par rapport aux préoccupations qui apparaîtront plus tard sur l'avenir de la planète. Avec un argument de science-fiction : les habitants d'une planète non identifiée, une communauté adepte de la non violence, de la culture, du sport et qui vie en communauté. Ils et elles ont quelques pouvoir (par exemple de se transporter dur terre) et le pouvoir de faire un redémarrage du cerveau des gens quand ils sont sur terre. Cela donne sont lot de choses énormes. Choses énormes qui sont liées au contraste entre ces habitants d'une autre planète, présentés comme très évolués, qui regarde les terriens, et en particulier les parisiens comme s'ils étaient des arriérés et hystériques.

Le scenario de Coline Serreau contient quelques bonnes idées de gags. Le film évoque des sujets qui sont devenus maintenant publics et connus de tous le mondes (ce qui ne veut pas dire acceptés de tous...). 
Certains scènes sont peut être peu subtiles, peut être au détriment des messages que Coline Serreau souhaite faire passer. Mais les message sont compris.

Bande-annonce La belle verte

Conclave (2h00, 2024) de Edward Berger

Avec Ralph Fiennes , Jacek Koman , Lucian Msamati , Stanley Tucci , John Lithgow , Bruno Novelli , Thomas Loibl , Brían F. O'Byrne , Isabella Rossellini , Rony Kramer , Sergio Castellitto, Valerio Da Silva.

Excellente surprise que ce film a suspense qui se déroule pendant l'élection d'un nouveau pape. Nous n'avions, à priori, aucune appétance pour cette problématique et ce sujet. Mais le scénario et la mise en scène embarquent le spectateur.

Le film contient un arc dramatique qui maintient la tension de manière permanente. Cette tension est liée à l'élection d'un nouveau pape, le précédent venant de mourir. Cet arc dramatique est ponctué de surprise à intervalles réguliers qui réorientent l'histoire et rajoutent des couches de suspense . C'est bien écrit. Peter Straughan a fait du bon boulot à partir du livre de Robert Harris.

Nous savons pas si ces bonnes idées viennent du roman original et cela nous importe peu. Cela fonctionne parfaitement et le film est relativement jubilatoire. Il convie de multiples thématiques très actuelles dans le cadre de l'élection d'un nouveau pape. Nous notons aussi une très bonne musique de Volker Bertelmann qui est utilisée à bon escient. D'ailleurs le film contient beaucoup de moments de silence où l'on entend surtout les bruits d'ambiance et la respiration des personnages. Avec à l'appuie une photographie extrêment sombre, par moment à la limite de la lisibilité, mais qui contribue pleinement à l'ambiance. Voilà un film qui n'est pas pensé pour être visionné sur ordiphone ou tablette.

Du coté de la distribution, le personnage principal est Ralph Fiennes, qui réalise une interprétation magnifique digne d'une nomination aux Oscars et qui arrive à faire passer à travers son visage les tourments intérieur qui l'animent. Son personnage est celui de la personne qui organise le concave qui va élire le nouveau pape. On peut dire aussi qu'il s'agit d'un film politique à travers les différentes thématiques qui sont évoquées jusqu'au dernier moment. Le film contient différentes surprises dont une majeure vers la fin qu'il ne faut absolument pas savoir et le film se savoure au mieux lorsque l'on ne sait rien sur l'histoire, son sujet et sur ses articulations.

 Bande-annonce Conclave

Sans Filtre (Triangle Of Sadness, 2h27, 2022) de Ruben Östlund

 Avec Thobias Thorwid, Harris Dickinson, Charlbi Dean, Vicki Berlin, Dolly De Leon, Timoleon Gketsos, Alicia Eriksson, Woody Harrelson, Zlatko Buric, Sunnyi Melles, Hanna Oldenburg, Carolina Gynning, Iris Berben.

Voilà en film qui est très réfléchi. Pendant sa première moitié il contient différentes scènes qui maintiennent l'intérêt. Mais au bout d'un moment nous comprenons où veut en venir Ruben Östlund.

Le pivot étant la scène de tempête au cours de laquelle le capitaine divague ainsi que son copain russe tous les deux très alcoolisés. Si tout ce qui précède, bien que grotesque, paraît réaliste et plausible, cette scène pivot avec le commandant et le milliardaire russe alcoolisés qui délire fait plutôt basculer le film dans le grotesque, même si celui-ci était déjà présent avant.

Et même cela fait basculer le film dans le convenu et le prévisible ce qui lui ôte beaucoup d'intérêt. Si nous pouvons parler ainsi, le début de film contenait une finesse certaine ou une plutôt une certaine finesse ce qui n'est pas du tout le cas à partir de la tempête et tout ce qui s'en suit. Le réalisateur perd le spectateur qui est conscient de voir un spectacle qui essaie de faire passer des messages à travers ses scénettes. Donner une palme d'or à un tel film questionne sur quels étaient le niveau de médiocrité de autres films qui n'ont pas eu de prix...

Savoir faire une comédie satirique est un un savoir-faire justement. Ce n'est pas donné à tout le monde et c'est très dur à réaliser. Peut mieux faire.

 Bande-annonce Sans filtre

dimanche 1 décembre 2024

Adoration (1h38, 2019) de Fabrice du Welz

Avec Thomas Gioria, Fantine Harduin, Benoît Poelvoorde, Anaël Snoek, Gwendolyn Gourvenec,  Peter Van den Begin,  Charlotte Vandermeersch, Laurent Lucas, Martha Canga Antonio, Sandor Funtek

Belle réussite que cette histoire, très bien écrite (trois scénaristes), où un adolescent, Thomas Gioria, qui vit en autarcie avec sa maman, qui travaille dans un hôpital psychiatrique, ce qui va lui permettre de croiser une nouvelle pensionnaire, Fantine Harduin, qui va bouleverser sa vie. Elle va provoquer l'adoration du titre : il est fasciné par cette jeune fille.

Fabrice du Welz compose avec brio des séquences atmosphériques, par moment en suspension, avec des scènes très brutes et violentes, égrenées tout un long d'un voyage qu'entreprennent nos deux amoureux. Voyage qu'ils vont principalement effectuer sur l'eau, et au cours duquel ils vont croiser différents personnages. Leur dernière rencontre sera décisive pour la suite du récit. Parmi ces personnes qu'ils vont croiser, il y a l'apparition d'un personnage interprété par Benoit Poelvoorde dans une courte apparition, mais puissante et mémorable, pour un personnage lui aussi en suspension et à fleur de peau.

Un beau film et une curiosité.

Bande-annonce Adoration 

samedi 30 novembre 2024

Lifeforce (1h41, 1985) de Tobe Hooper

Avec Steve Railsback, Peter Firth, Frank Finlay, Mathilda May, Patrick Stewart, Michael Gothard, Nicholas Ball, Aubrey Morris, Nancy Paul, John Hallam, John Keegan.

Avec Lifeforce le réalisateur Tobe Hooper compose une histoire de vampires de l'espace où se mêlent science-fiction, film d'horreur et films de zombies. Nous y retrouvons les qualités des œuvres de Tobe Hooper : un sens des décors, multiples ici eu égard au budget dont à bénéficié pour le film ; une bonne direction d'acteur pour une interprétation à la serpe, peu subtile, qui fonctionne, servie ici pas de bons acteurs, les personnages donnant l'impression en permanence que la destinée du monde est en jeu, parfois à la limite du ridicule. Et le film a le mérite d'introduire le plus bel effet spécial qu'il puisse être, Mathilda May dans sa première apparition à l'écran, inutilement nu pendant une bonne partie de ses apparitions, mais nécessaire à l'hystérésis du film. Comme ces vampires de l'espace qui viennent aspirer la force de vie des hommes (celle du titre donc), ils ont besoin d'un hameçon adapté.
Le scénario aménageant de multiples personnages secondaires autour de Steve Railsback et Peter Firth qui donnent une chair certaine à cet ensemble. Avec des apparitions de Frank Finlay et Patrick Stewart.
Rajoutons que la musique, signée Henry Mancini, est extrêmement lyrique. Et le mélange de maquillage, matte painting, maquettes, et effets visuels de John Dyrkstra, donnent une patine unique au film.
Le film est aussi un jalon historique pour la Cannon Group qui le finance, société indépendante qui travaillait en dehors des grands studio : le film est un exemple de superproduction indépendante comme les années quatre vingt en ont produit.

Lifeforce, l'Etoile du Mal

dimanche 17 novembre 2024

L'Ombre Rebelle (The Shadow Strays, 2h24, 2024) de Timo Tjahjanto

Avec Aurora Ribero, Hana Malasan, Taskya Namya, Agra Piliang, Andri Mashadi, Kristo Immanuel, Adipati Dolken, Ali Fikry, Arswendy Bening Swara, Kin Wah Chew, Daniel Ekaputra.

Il s'agit d'un film d'action indonésien. Exposition : des tueurs professionnels font leurs boulots, à base d'armes blanches, de combats et d’un peu d'armes à feu ; ce sont des mercenaires entraînés pour le combat et le meurtre. Avec un renfort de beaucoup de sang et de gore (grâce des lames bien aiguisées). Rien de nouveau sous le soleil. Puis une de tueuses fait sécession sous un prétexte d'un trauma antérieur lié à sa maman (bâillements), trauma qui nous est présenté sous la forme de flashbacks progressifs, et à un jeune garçon pauvre maltraité. Cela la conduira à tuer tout le monde, y compris ses anciens coéquipiers. Et ceci pendant plus de deux heures à base de séquences d'actions très longues (en durée),  interminables (narrativement), plutôt bien découpées, extrêmement sanguinolentes et gores (merci CGI porn). L'exotisme (cela se déroule à Djakarta) joue peu. Il faut dire que pour ce genre de film conçu pour le streaming, le concept de durée n'a pas de sens : ce sont des films visionnés par petits bouts avec de multiples interruptions ou de retour en arrière, selon qu'ils soient visionnés dans son salon, ou sur ordiphone ou tablette si l'on est en déplacement, en visions fractionnées où le schéma dramatique doit être extrêmement simple pour que l'on se rappelle de quoi il en retourne lorsque l'on reprend la vision.

Pour ce qui est de ce film indonésien, il n'y a rien de déshonorant dans l'ensemble. Les actrices et acteurs sont impressionnants au niveau des combats. Mais ils et elles sont ridicules au niveau de l'interprétation : c'est un ensemble de grimaces, provenant d'une direction d'acteur à la serpe (nous imaginons). Il faut dire que l'histoire n'est qu'un prétexte aux combats. Au total : cela est spectaculaire et trop long. Mais pour ce qui est de la jambe levée, de la gerbe de sang et de la symphonie pour sabres, cela répond au cahier des charges. Pour amateurs éclairés.

Bande-annonce L'Ombre rebelle

dimanche 10 novembre 2024

Jusquau Bout Du Monde (The Dead Don't Hurt, 2h09, 2023) de Viggo Mortensen

 Avec Vicky Krieps, Viggo Mortensen, Solly McLeod, Garret Dillahunt, W. Earl Brown, Danny Huston, Shane Graham, Rafel Plana, Luke Reilly, Alex Breaux.

Viggo Mortensen est très impliqué dans ce projet, réalisateur, scénariste et acteur, entre autres.

Ce western prend son temps pour développer sa dramaturgie : si vous adorez les plans qui durent qu'une seconde et un montage hystérique à partir de cinq caméras, passez votre chemin. Viggo Mortensen caresse ses décors et ses acteurs. Ce sont eux le sujet, avec bien sûr l'histoire du personnage de Vicky Krieps et qui est le cœur de cette histoire.

Viggo Mortensen a créé un western où une histoire d'amour est interrompue par la guerre de Sécession. Mais l'histoire est racontée du point de vue de la femme, de sa condition, de la manière dont elle est traitée. Le réalisateur en profite pour filmer ses scènes avec des arrière-plans magnifiques, des décors réels de toute beauté au sein desquels s'inscrit cette histoire.

L'histoire est une agrégation de plusieurs flashbacks, où les personnages sont vus à différents moments de leur vie : ces différents flashbacks rendent le film dynamique, et c'est bien vu, car les choix de Viggo Mortensen sont à l'opposé : quasiment aucune musique, de longs plans avec peu de dialogues, une certaine langueur dans les mouvements au sein des scènes. Et chemin faisant, le film contient beaucoup d'ellipses. Un magnifique western, moderne.

Bande-annonce Jusqu'au bout du monde

dimanche 3 novembre 2024

Road House (1h54, 1989) de Rowdy Herrington

Avec Patrick Swayze, Kelly Lynch, Sam Elliott, Ben Gazzara, Marshall R. Teague, Julie Michaels, Red West, Sunshine Parker, Jeff Healey, Kevin Tighe.

Le film possède un charme désuet. Voici un film très symptomatique des années 80, où les femmes sont traitées comme des objets, où les coupes de cheveux paraissent ringardes. Les femmes semblent être des objets, des bouts de viande, heureuses de l'être pour certaines. Une vision très misogyne donc.

Le scénario est plutôt bon. Les deux scénaristes (R. Lance Hill et Hilary Henkin) possèdent un savoir-faire, et la progression de l'histoire maintient l'attention. Le méchant est de qualité, avec un Ben Gazzara qui incarne bien son rôle de méchant, avec jubilation, que nous adorons détester. Patrick Swayze est à son aise dans ce personnage, et possède un magnétisme certain.

La musique de Jeff Healey, l'univers alcoolisé des boîtes et bars à musique, est intéressante. Même s'il est toujours étonnant d'imaginer qu'une fois alcoolisés, certains deviennent des crétins, et que cela semble normal. D'où le métier qu'exerce Patrick Swayze. Un film tellement années quatre-vingt qu'il en devient attachant.

Bande-annonce Road House

Braquage (1h53, 2024) de Michal Gazda

 Avec Olaf Lubaszenko, Jedrzej Hycnar, Wiktoria Gorodecka, Magdalena Boczarska, Miroslaw Haniszewski, Nel Kaczmarek, Stanislaw Linowski, Lukasz Szczepanowski,  Dariusz Toczek.

Il s'agit d'une enquête policière consécutive à un braquage, dans la Pologne des années quatre-vingt-dix. Le braquage ne se déroule pas comme prévu et des meurtres en résultent. L'argument du film est d'utiliser un ancien policier de l'époque communiste, déchu et à la retraite forcée, pour trouver au plus vite les coupables, les nouvelles autorités faisant appel à son intuition, ses méthodes et son réseau. La qualité du film est sa description de la période, les décors, l'ambiance, avec l'arrière-plan de la Pologne, la cohabitation avec les méthodes héritées de la période communiste, et un arrière-plan social et économique pas au mieux.

Le scénario nous présente vite les braqueurs, et les intègre à l'histoire. Cela est aussi requis, car la dramaturgie est basée sur le fait que le policier à la retraite à très vite une idée des coupables et essaie de les pousser à l'erreur pour confirmer son intuition. Tous les personnages possèdent une face sombre ou disposent de leur propre charge mentale liée à leur histoire personnelle. C'est donc une histoire assez sombre.

Un très bon film Noir.

Bande-annonce Braquage

samedi 2 novembre 2024

Spontaneous Combustion (1h37, 1989) de Tobe Hooper

Avec Brad Dourif, Cynthia Bain, Jon Cypher, William Prince, Melinda Dillon, Dey Young, Tegan West, Michael Keys Hall, Dale Dye, Dick Butkus.

Le style de Tobe Hooper est pleinement à l'oeuvre ici. Une direction d'acteur à la serpe avec des personnages attachants. Avec un sens de la distribution, riche de multiples personnages secondaires. Avec en tête ici, une interprétation fiévreuse, dont Brad Dourif a le secret.
Il est à noter aussi que le sujet est très ambitieux du côté des effets spéciaux : le personnage de Brad Dourif prend feu lorsqu'il s'énerve. Cela est traité avec des superpositions, du maquillage et des prothèses, ce qui donne une patine particulière, mais cela fonctionne grâce à l'interprétation de Brad Dourif.
La photographie granuleuse donne un style particulière au film. Le film prend une bonne partie de son temps à installer le sujet, à l'expliquer, avec un prologue dans les années cinquante et les essais nucléaires, ce qui rend plausible (à défaut d'être crédible) cette histoire dramatique, qui va inexorablement vers de plus en plus de drames. Le scénario, signé Tobe Hooper, contient une multitude de personnages secondaires, qui donnent de la chair à l'histoire malgré le côté brut de l'ensemble.
Combustion spontanée / Spontaneous Combustion (1990) [ Origine Espagnole, Sans Langue Francaise ] (Blu-Ray)