La grammaire de Brian de Palma est déjà très présente: images fragmentées, jeux sur la profondeur de champ, plans extrêmement composés, ses fétiches - écrans, escaliers -, exploitation du décor, le De Palma de Redacted ou de Carlito's Way (L'Impasse) est déjà là, mais sans le brio de ces deux chefs d'oeuvre. Ici le film est daté (musique ridicule, sujet daté) et sent la naphtaline.
L'interprétation inexpressive de Cliff Robertson est payante sur la durée: d’abord fade et ridicule, puis benêt, il finit, par son obstination, à devenir non pas attachant ni touchant, mais intriguant: il est probablement cinglé, mais le fantastique affleure par moment.
Là où le film s'en sort bien, est sa navigation sans trancher entre le fantastique et l'intrigue policière version arnaque. On devine assez vite le double jeu de John Lithgow (le type casting opérant à fond, il est impossible de ne pas deviner sa duperie).
A travers une bonne gestion des climats, le film emmènerait presque le spectateur dans un univers fantastique, irréel.
Au total, un film pas déshonorant, flirtant souvent avec le ridicule, mais sauvé par la mise en scène.
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