dimanche 27 octobre 2024

Road House (2h01, 2024) de Doug Liman

Avec Jake Gyllenhaal, Daniela Melchior, Conor McGregor, Billy Magnussen, Jessica Williams, B.K. Cannon, Joaquim de Almeida, Post Malone, Lukas Gage, Dominique Columbus, Arturo Castro, JD Pardo, Beau Knapp, Hannah Love Lanier, Kevin Carroll.

Doug Liman signe une nouvelle version du scénario de Road House (Rowdy Herrington, 1989) avec probablement des actualisations sociétales (les femmes sont moins considérées comme des objets) et sociologiques (le méchant est un jeune, dont le père est en prison). Ici les compétitions de MMA : Jake Gillenhaal est un tas de muscles, toujours souriant, qui se retrouve videur en chef d'un bar qui fait office de salle de concert, conviée par des méchants.

Le sourire permanent qu’arbore Jacke Gyllenhaal donne curieusement de la substance à son personnage, que des flash-back nous expliqueront par petits bouts.

Il est possible aussi de s’interroger sur la vacuité de ces individus qui s'énervent une fois alcoolisés et qui ne savent résoudre les conflits qu'en se battant. Nonobstant le fait que l'alcool semble rendre crétin.

La caméra de Doug Liman filme les scènes de combats, souvent à main nue, à l'épaule, comme des montagnes russes. Cela sent la sueur et le sang. Les combats sont furieux. Et l'utilisation de Conor McGregor y est pour quelque chose, son personnage étant clé dans la deuxième partie du film. D'ailleurs le film bénéficie de trois méchants : le jeune, plutôt souriant et fier d'être méchant, le père que nous voyons peu, mais qui va convier Conor McGregor pour faire le ménage. Une réussite dans son genre.

Bande-annonce Road House


samedi 26 octobre 2024

La Crise (1h35, 1992) de Coline Serreau

Avec Vincent Lindon, Patrick Timsit, Zabou Breitman, Maria Pacôme, Michèle Laroque, Yves Robert, Annick Alane, Christian Benedetti, Nanou Garcia, Clotilde Mollet, Isabelle Petit-Jacques.

Très beau travail de scénario que cet enchaînement de crises qui n'arrêtent pas. Crises mises en scène autour de diverses thématiques : couples qui se séparent, licenciement, médecine, politique, immigration entre autres. Crises enchaînées qui confinent à l'hystérie. Coline Serreau signe aussi un ensemble de dialogues mémorables. Nous ne sommes pas forcément dans des choses très subtiles, avec des scènes très appuyées, mais l'enchaînement permanent ne laisse pas le temps au spectateur de se poser ce genre de question. Le film conducteur principal est Vincent Lindon qui est accointé à la majorité des crises. Et qui se retrouve accompagné par Patrick Timsit, un sans domicile fixe qui finit par le suivre de partout. Évidemment le personnage de Vincent Lindon va évoluer et prendre conscience de sa relation aux autres, femme, ami, collègue de travail. Le film s’apaise dans sa dernière partie, tout en restant virulent, notamment avec la rencontre du politique.

Sur la forme, peu de musique, si ce n'est une utilisation de la musique de chambre. Il faut dire que le brio des dialogues laisse peu de place à de la musique.

Bande-annonce La Crise

Un P'Tit Truc En Plus (1h39, 2024) de Artus

Avec Artus, Clovis Cornillac, Alice Belaïdi, Céline Groussard, Théophile Leroy, Ludovic Boul, Stanislas Carmont, Marie Colin, Gad Abecassis, Sofian Ribes, Arnaud Toupense, Boris Pitoëff,  Marc Riso, Mayane Sarah El Baze.

Un canevas d'histoire classique, basé sur le rachat et la rédemption, traité ici dans le monde d'un groupe d'éducateurs qui accompagne des handicapés mentaux pendant leur séjour de vacances d'été.

Le groupe se retrouve infiltré à l'insu de son plein gré par deux braqueurs en fuites, ce qui leur apporte une bonne couverture, en tout cas pendant un certain temps. Le film joue ensuite de l'intrusion de ces gens supposés normaux parmi le groupe. Bien sûr cela permet de développer une histoire qui mets en avant l'humanité ou la des-humanité des différentes personnages, supposés normaux ou anormaux, en créant de petites histoires entre tous ces personnages. Humour, tendresse, bêtise, méchancetés gratuites, préjugés, bonne humeur, malice, beaucoup de choses sont conviés sous différentes formes, et ceci tout à la fois du cotés des personnes qui encadrent et des handicapés. En bref, le film parle des humains, à sa manière, dans leurs diversités.

Le fait que le film utilise de vrais handicapés et donc des acteurs non professionnels, est une bonne chose. Leurs handicaps et leurs parts d'humanité sont bien intégrés dans la dramaturgie ; et l’intérêt d'avoir des acteurs non professionnels dans une distribution n'est plus à démontrer (voir certains films de Bruno Dumont).

Bande-annonce Un p’tit truc en plus

Les Jeunes Amants (1h54, 2021) de Carine Tardieu

Avec Fanny Ardant, Melvil Poupaud, Cécile de France, Florence Loiret Caille, Sharif Andoura, Sarah Henochsberg, Martin Laurent, Olenka Ilunga, Manda Touré, Julia Gómez.

Carine Tardieu maîtrise la direction des actrices et acteurs : elle est subtile. Le film progresse par petites touches. Mais les personnages suscitent peu d'empathie et provoquent peu d'émotions malgré de multiples articulations dramatiques autour des deux personnages principaux et des personnages secondaires. C'est une belle histoire qui prend son temps pour se développer : le film dure presque deux heures. Le trio d'acteur Fanny Ardant, Melvil Poupaud et Cécile de France est très bon.

La musique, à base de chansons est utilisée avec parcimonie et à bon escient. 
Le film permet d'évoquer des composantes de la maladie de Parkinson, ce qui est assez inhabituel, pour une maladie peu connues.
Au total, il est dur de dire du mal du film, les acteurs incarnant avec conviction les personnages, au service d'une histoire d'amour, qui ne sait pas où elle veut aller, et c'est un peu le problème, car l'hystérésis est sur les personnages, mais pas sur l'histoire, sa conclusion. Il est un peu injuste de le reprocher au film, mais l'ancrage sociétal et la turpitude des personnages principaux est d'un faible intérêt sur le plan social.
Bande-annonce Les Jeunes amants