samedi 30 novembre 2024

Lifeforce (1h41, 1985) de Tobe Hooper

Avec Steve Railsback, Peter Firth, Frank Finlay, Mathilda May, Patrick Stewart, Michael Gothard, Nicholas Ball, Aubrey Morris, Nancy Paul, John Hallam, John Keegan.

Avec Lifeforce le réalisateur Tobe Hooper compose une histoire de vampires de l'espace où se mêlent science-fiction, film d'horreur et films de zombies. Nous y retrouvons les qualités des œuvres de Tobe Hooper : un sens des décors, multiples ici eu égard au budget dont à bénéficié pour le film ; une bonne direction d'acteur pour une interprétation à la serpe, peu subtile, qui fonctionne, servie ici pas de bons acteurs, les personnages donnant l'impression en permanence que la destinée du monde est en jeu, parfois à la limite du ridicule. Et le film a le mérite d'introduire le plus bel effet spécial qu'il puisse être, Mathilda May dans sa première apparition à l'écran, inutilement nu pendant une bonne partie de ses apparitions, mais nécessaire à l'hystérésis du film. Comme ces vampires de l'espace qui viennent aspirer la force de vie des hommes (celle du titre donc), ils ont besoin d'un hameçon adapté.
Le scénario aménageant de multiples personnages secondaires autour de Steve Railsback et Peter Firth qui donnent une chair certaine à cet ensemble. Avec des apparitions de Frank Finlay et Patrick Stewart.
Rajoutons que la musique, signée Henry Mancini, est extrêmement lyrique. Et le mélange de maquillage, matte painting, maquettes, et effets visuels de John Dyrkstra, donnent une patine unique au film.
Le film est aussi un jalon historique pour la Cannon Group qui le finance, société indépendante qui travaillait en dehors des grands studio : le film est un exemple de superproduction indépendante comme les années quatre vingt en ont produit.

Lifeforce, l'Etoile du Mal

dimanche 17 novembre 2024

L'Ombre Rebelle (The Shadow Strays, 2h24, 2024) de Timo Tjahjanto

Avec Aurora Ribero, Hana Malasan, Taskya Namya, Agra Piliang, Andri Mashadi, Kristo Immanuel, Adipati Dolken, Ali Fikry, Arswendy Bening Swara, Kin Wah Chew, Daniel Ekaputra.

Il s'agit d'un film d'action indonésien. Exposition : des tueurs professionnels font leurs boulots, à base d'armes blanches, de combats et d’un peu d'armes à feu ; ce sont des mercenaires entraînés pour le combat et le meurtre. Avec un renfort de beaucoup de sang et de gore (grâce des lames bien aiguisées). Rien de nouveau sous le soleil. Puis une de tueuses fait sécession sous un prétexte d'un trauma antérieur lié à sa maman (bâillements), trauma qui nous est présenté sous la forme de flashbacks progressifs, et à un jeune garçon pauvre maltraité. Cela la conduira à tuer tout le monde, y compris ses anciens coéquipiers. Et ceci pendant plus de deux heures à base de séquences d'actions très longues (en durée),  interminables (narrativement), plutôt bien découpées, extrêmement sanguinolentes et gores (merci CGI porn). L'exotisme (cela se déroule à Djakarta) joue peu. Il faut dire que pour ce genre de film conçu pour le streaming, le concept de durée n'a pas de sens : ce sont des films visionnés par petits bouts avec de multiples interruptions ou de retour en arrière, selon qu'ils soient visionnés dans son salon, ou sur ordiphone ou tablette si l'on est en déplacement, en visions fractionnées où le schéma dramatique doit être extrêmement simple pour que l'on se rappelle de quoi il en retourne lorsque l'on reprend la vision.

Pour ce qui est de ce film indonésien, il n'y a rien de déshonorant dans l'ensemble. Les actrices et acteurs sont impressionnants au niveau des combats. Mais ils et elles sont ridicules au niveau de l'interprétation : c'est un ensemble de grimaces, provenant d'une direction d'acteur à la serpe (nous imaginons). Il faut dire que l'histoire n'est qu'un prétexte aux combats. Au total : cela est spectaculaire et trop long. Mais pour ce qui est de la jambe levée, de la gerbe de sang et de la symphonie pour sabres, cela répond au cahier des charges. Pour amateurs éclairés.

Bande-annonce L'Ombre rebelle

dimanche 10 novembre 2024

Jusquau Bout Du Monde (The Dead Don't Hurt, 2h09, 2023) de Viggo Mortensen

 Avec Vicky Krieps, Viggo Mortensen, Solly McLeod, Garret Dillahunt, W. Earl Brown, Danny Huston, Shane Graham, Rafel Plana, Luke Reilly, Alex Breaux.

Viggo Mortensen est très impliqué dans ce projet, réalisateur, scénariste et acteur, entre autres.

Ce western prend son temps pour développer sa dramaturgie : si vous adorez les plans qui durent qu'une seconde et un montage hystérique à partir de cinq caméras, passez votre chemin. Viggo Mortensen caresse ses décors et ses acteurs. Ce sont eux le sujet, avec bien sûr l'histoire du personnage de Vicky Krieps et qui est le cœur de cette histoire.

Viggo Mortensen a créé un western où une histoire d'amour est interrompue par la guerre de Sécession. Mais l'histoire est racontée du point de vue de la femme, de sa condition, de la manière dont elle est traitée. Le réalisateur en profite pour filmer ses scènes avec des arrière-plans magnifiques, des décors réels de toute beauté au sein desquels s'inscrit cette histoire.

L'histoire est une agrégation de plusieurs flashbacks, où les personnages sont vus à différents moments de leur vie : ces différents flashbacks rendent le film dynamique, et c'est bien vu, car les choix de Viggo Mortensen sont à l'opposé : quasiment aucune musique, de longs plans avec peu de dialogues, une certaine langueur dans les mouvements au sein des scènes. Et chemin faisant, le film contient beaucoup d'ellipses. Un magnifique western, moderne.

Bande-annonce Jusqu'au bout du monde

dimanche 3 novembre 2024

Road House (1h54, 1989) de Rowdy Herrington

Avec Patrick Swayze, Kelly Lynch, Sam Elliott, Ben Gazzara, Marshall R. Teague, Julie Michaels, Red West, Sunshine Parker, Jeff Healey, Kevin Tighe.

Le film possède un charme désuet. Voici un film très symptomatique des années 80, où les femmes sont traitées comme des objets, où les coupes de cheveux paraissent ringardes. Les femmes semblent être des objets, des bouts de viande, heureuses de l'être pour certaines. Une vision très misogyne donc.

Le scénario est plutôt bon. Les deux scénaristes (R. Lance Hill et Hilary Henkin) possèdent un savoir-faire, et la progression de l'histoire maintient l'attention. Le méchant est de qualité, avec un Ben Gazzara qui incarne bien son rôle de méchant, avec jubilation, que nous adorons détester. Patrick Swayze est à son aise dans ce personnage, et possède un magnétisme certain.

La musique de Jeff Healey, l'univers alcoolisé des boîtes et bars à musique, est intéressante. Même s'il est toujours étonnant d'imaginer qu'une fois alcoolisés, certains deviennent des crétins, et que cela semble normal. D'où le métier qu'exerce Patrick Swayze. Un film tellement années quatre-vingt qu'il en devient attachant.

Bande-annonce Road House

Braquage (1h53, 2024) de Michal Gazda

 Avec Olaf Lubaszenko, Jedrzej Hycnar, Wiktoria Gorodecka, Magdalena Boczarska, Miroslaw Haniszewski, Nel Kaczmarek, Stanislaw Linowski, Lukasz Szczepanowski,  Dariusz Toczek.

Il s'agit d'une enquête policière consécutive à un braquage, dans la Pologne des années quatre-vingt-dix. Le braquage ne se déroule pas comme prévu et des meurtres en résultent. L'argument du film est d'utiliser un ancien policier de l'époque communiste, déchu et à la retraite forcée, pour trouver au plus vite les coupables, les nouvelles autorités faisant appel à son intuition, ses méthodes et son réseau. La qualité du film est sa description de la période, les décors, l'ambiance, avec l'arrière-plan de la Pologne, la cohabitation avec les méthodes héritées de la période communiste, et un arrière-plan social et économique pas au mieux.

Le scénario nous présente vite les braqueurs, et les intègre à l'histoire. Cela est aussi requis, car la dramaturgie est basée sur le fait que le policier à la retraite à très vite une idée des coupables et essaie de les pousser à l'erreur pour confirmer son intuition. Tous les personnages possèdent une face sombre ou disposent de leur propre charge mentale liée à leur histoire personnelle. C'est donc une histoire assez sombre.

Un très bon film Noir.

Bande-annonce Braquage

samedi 2 novembre 2024

Spontaneous Combustion (1h37, 1989) de Tobe Hooper

Avec Brad Dourif, Cynthia Bain, Jon Cypher, William Prince, Melinda Dillon, Dey Young, Tegan West, Michael Keys Hall, Dale Dye, Dick Butkus.

Le style de Tobe Hooper est pleinement à l'oeuvre ici. Une direction d'acteur à la serpe avec des personnages attachants. Avec un sens de la distribution, riche de multiples personnages secondaires. Avec en tête ici, une interprétation fiévreuse, dont Brad Dourif a le secret.
Il est à noter aussi que le sujet est très ambitieux du côté des effets spéciaux : le personnage de Brad Dourif prend feu lorsqu'il s'énerve. Cela est traité avec des superpositions, du maquillage et des prothèses, ce qui donne une patine particulière, mais cela fonctionne grâce à l'interprétation de Brad Dourif.
La photographie granuleuse donne un style particulière au film. Le film prend une bonne partie de son temps à installer le sujet, à l'expliquer, avec un prologue dans les années cinquante et les essais nucléaires, ce qui rend plausible (à défaut d'être crédible) cette histoire dramatique, qui va inexorablement vers de plus en plus de drames. Le scénario, signé Tobe Hooper, contient une multitude de personnages secondaires, qui donnent de la chair à l'histoire malgré le côté brut de l'ensemble.
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