Avec Elle Fanning, Jena Malone, Bella Heathcote, Abbey Lee, Christina Hendricks, Keanu Reeves, Karl Glusman, Desmond Harrington, Charles Baker, Chris Muto, Alessandro Nivola, Jamie Clayton, Cameron Brinkman, Taylor Marie Hill, Stacey Danger.

Quelle hystérésis pour ce produit? L'impression générale est celle d'un film de fin d'étude
baudruché. La direction d'acteur manque cruellement de subtilité. Les personnages ne suscitent pas d'empathie, au contraire: plus ils souffrent, plus nous sommes heureux. Nous regrettons juste qu'ils et qu'elles ne meurent pas tous et toutes à la fin. Les personnages s'émerveillent de la beauté d'autres personnages, mais nous ne comprenons pas pourquoi.
Les personnages sont rarement bien cadrés: la chair et la barbaque (que le film nous montre) ne sont pas cadrées; les filles sont cadrées en taille alors qu'elles devraient l'être en pieds, ou alors le réalisateur fuit la nudité des vivants alors qu’elle est au cœur de certaines scènes. Peut-être est-ce la peur de la censure? Nous regrettons que le film n'assume pas son étal de chairs, qui ne
sont pas segmentées ici comme dans une boucherie, mais qui sont
peinturlurées, enrobées, et en mouvement. Mais le réalisateur ne sait
pas les filmer; à moins que ce soit la crainte de la censure?
Dans le genre des films abstraits, nous préférons finalement Gaspard Noé, qui a plus de maitrise et de substance, et qui ose. Refn n'ose pas.
Et tout ceci est sans évoquer l'absence totale de lien avec toute réalité sociale et sociétale. Quoi que...
Le seul élément à sauver est la musique. D'ailleurs, visionner les images sans le son et la musique, chose possible de nos jours, fait perdre beaucoup d'impact, en particulier visuel. Beau travail de Cliff Martinez.