Avec Jean-Gabin, Bourvil, Louis de Funès, Robert Arnoux, Myno Burney, Jean Dunot, Anouk Ferjac, Bernard La Jarrige, Laurence Badie.

Ce qui donne au film une vigueur impressionnante, et quelque part une forme de modernité, d'humour noir, qui font toujours mouche. Mais qui serait surement à produire de nos avec un scénario tel quel. Les petites mesquineries de l'occupation, de la différence des classes, du serviteur, emballé dans un écrin où Jean Gabin joue les provocateurs (surtout vis-à-vis des Français; il l'est moins quand il est avec les Allemands) et martyrise le pauvre Bourvil, souffre-douleur parfait.
Le film peut se voir de nos jours comme une comédie noire sur les misères de l'occupation.
Le film peut se voir de nos jours comme une comédie noire sur les misères de l'occupation.
Et donc le film nous présente par exemple l'exploitation d'une enfant juive parce que Jean Gabin appelle des "pauvres". Il y a les profiteurs du marché noir comme Louis de Funès. Les bouchers les artisans. Il y a les Allemands qui sont très conciliants avec un artiste. Il y a les flics français, donc on ne sait pas trop s'il défendent les Français ou s'ils sont défendent les Allemands. Le film est sur ce point plutôt ambigu. Et il y a ce pauvre Bourvil, qui est exploité par de Funès, moqué par Jean Gabin, donc on ne sait pas trop si c'est une moquerie de premier degré ou de second degré (il faut dire que la posture de Bourvil, crâneur et roublard à la fois, n'invite pas à le considérer comme sympathique dans un premier temps), et qui évidemment devient la victime idéale lorsqu'il se font arrêter par les Allemands, tandis que Gabin, l'Artiste, est sauvé, car il est artiste et tombe sur un officier allemand cultivé. L'épilogue où l'on voit Bourvil toujours en train de porter les valises des autres, à la gare, et Jean Gabin (nous supposons en première classe), est quelque part une conclusion dans le ton du film, noire et acerbe: Gabin toujours riche, Bourvil usé (lunettes, vouté) toujours de condition inférieure.
Autres éléments notables et sont les décors du film. Tournée vraisemblablement en studio pour une bonne partie, avec tout un tas d'arrière-plans dans le noir ou des décors peints, avec des fausses perspectives. Le tout donne un cachet au film, qui de toute façon ne se situe pas là. Le film garde sa force à travers les situations qu'il dépeint, et à travers les différences entre les individus..
Au total ce film, qui n'est pas très reluisant sur le comportement des Français pendant l'Occupation, reste un brûlot qui ne prend pas une ride, voire même se bonifie avec sa vision noire de l'humanité.
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