mercredi 27 août 2025

Everybody's Fine (1h39, 2009) de Kirk Jones

Avec Robert De Niro, Drew Barrymore, Kate Beckinsale, Sam Rockwell, Lucian Maisel, Damian Young, James Frain, Melissa Leo, Kate Moennig.

Une père, veuf, va à la rencontre de ses enfants, qui ont quitté le foyer depuis longtemps, et a qui il n’a jamais parlé.  Il est veuf. Il n'a vraisemblablement pas beaucoup parlé avec ses enfants. C'est sa femme qui parlait avec eux. A l'approche de Noël, aucun des enfants ne peut venir le voir. Il décide d'aller les voir un par un. C'est le point de départ. Il fera donc le voyage pour les voir un par un, en train, en bus. Au grès des rencontres, petits et gros mensonges apparaissent, retrouvailles et questionnements, petites rancoeur et gestion de ce que l'on veut montrer plutôt que la réalité.

Robert De Niro tient là un beau rôle où son interprétation reste mesurée dans la grimace. Il y est sobre, ce qui va très bien au personnage, et le rend émouvant. L'affiche est plutôt trompeuse : c'est un drame avec quasiment aucun moment d'humour. Néanmoins dans l'ensemble il s'agit d'un bon scénario qui progresse par petites touches subtiles et d'une mise en image bien servie par de bons acteurs.

 poster du film Bande-annonce Everybody's Fine

mardi 26 août 2025

Bataille Sans Merci (Gun Fury, 1h23, 1953) de Raoul Walsh

Avec Rock Hudson, Donna Reed, Philip Carey, Roberta Haynes, Leo Gordon, Lee Marvin, Neville Brand, Ray Thomas, Lee Marvin.

Raoul Walsh mène tambour battant cette histoire de poursuite, où Rock Hudson traque des bandits qui ont attaqué la diligence et kidnappé sa fiancée (dans le premier quart du film), Donna Reed, délicieuse. La furie est dans le personnage de Rock Hudson qui poursuite le responsable des bandits coûte que coûte, Philip Carey, charmeur et séducteur, mais prêt à tout pour retrouver son statut d'avant la Guerre de Sécession (c'est un ancien sudiste spolié par les nordistes). Philip Carey a aussi des vues très prononcées sur la charmante Donna Reed. S'ajoute à cela le personnage de Leo Gordon, qui jouera un rôle clé pour aider Rock Hudson : il est d’abord parmi les bandits, puis se retournera contre eux, pour la même obsession. L'interprétation de Rock Hudson est plutôt monolithique et son expression de la furie est plutôt limitée. Mais le spectateur n'a pas le temps d'y penser, car en 83 minutes il se passe beaucoup de choses avec ses multiples rebondissements et une distribution réussie.

À noter que le film a été tourné pour la 3D et que régulièrement un personnage nous envoie quelque chose à la figure (ce qui d'ailleurs est surprenant si l'on n’est pas au courant de cet élément technique).

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samedi 23 août 2025

Goliath (2h01, 2022) de Frédéric Tellier

 Avec Gilles Lellouche, Pierre Niney, Emmanuelle Bercot, Laurent Stocker, Yannick Renier, Chloé Stefani, Marie Gillain, Jacques Perrin, Heidi-Eva Clavier, Malik Amraoui, Brigitte Masure.

Un film a suspense sur de petites gens , des agriculteurs ou des gens vivants à coté de champs, qui affrontent de gros industriels des pesticides, qui nie les effets sur la santé. Ils sont défendus par Gilles Lellouche, très concerné, quiaffronte la communication et la gestion du mensonge organisée par Pierre Niney dans le rôle du dénigreur des faits. Le camp adverse utilise tous les moyens possible pour faire stopper les investigations et la possibilité d'un procès.

Frédéric Tellier mène bien sa barque (nous avions apprécié L'Affaire SK1, 2014), sans sombrer dans le larmoyant, avec un Gilles Lellouche noble et solide, et un Pierre Niney charmeur, retors et traître. Avec aussi le beau personnage d'Emmanuelle Bercot, dont nous nous rappelons de l'interprétation extrêmement puissante et touchante. 

 poster du film Bande-annonce Goliath

vendredi 22 août 2025

The Fall Guy (2h06, 2024) de David Leitch

 Avec Ryan Gosling, Emily Blunt, Aaron Taylor-Johnson, Hannah Waddingham, Teresa Palmer, Stephanie Hsu, Winston Duke, Ben Knight, Matuse, Adam Dunn.

Le problème de David Leitch est que malgré le budget de ses films, malgré ses stars, malgré le travail avéré de ses cascadeurs et de tout les corps de métier techniques, ses films n'ont aucune hystérésis. Bullet Train (2022), Atomic Blonde (2017) ne nous ont laissé aucun souvenir. Celui-ci aussi : il y a des passages impressionnants, spectaculaires, mais l'histoire ne nous intéresse pas. La recette est beaucoup d'action, beaucoup d'humour (qui n'est vraiment pas réussi), pour un ensemble ennuyeux. Tous les corps de métier, toutes les actrices et tous les acteurs jouent leur partition, mais pour un résultat qui ressemble à du vide. Cela ressemble à un film conçu pour des visionneurs et visionneuses sur tablette ou ordiphone, qui regarde en même temps leurs textos ou balaient en même temps leur réseau social favori. Bref, qui ne peuvent pas se concentrer et chaque fois qu'ils reviennent n'ont pas le sentiment d'avoir loupé quelque chose. 

Sur le plan dramatique, le gros défaut est aussi un méchant raté. D'ailleurs nous ne sous en souvenons déjà plus. Aucun humour, aucune perversion, aucune subversion. Le vide intersidéral. Par ailleurs, pour les fans de Ryan Gosling, il ne faut pas voir ce film : sa coiffure est atroce. 

poster du film Bande-annonce The Fall Guy

jeudi 21 août 2025

Copycat (1995, 2h03) de Jon Amiel

Avec Sigourney Weaver, Holly Hunter, Dermot Mulroney, William McNamara, Harry Connick Jr., J.E. Freeman, Will Patton, John Rothman, Shannon O'Hurley, Bob Greene, Tony Haney, Danny Kovacs.

Un film à suspense à base de tueur en série qui joue au chat et à la souris avec les policiers et avec Sigournney Weaver. Elle est une psychiatre spécialisée sur les tueurs en série, qui se retrouve enfermée chez elle à cause de différents traumas. Un film de routine dans le genre, qui se distingue par sa distribution, Sigourney Weaver bien sûr, mais aussi Holly Hunter et Dermot Mulroney dans le role des flic qui quémandent l'aide de la psychiatre. Le film se distingue aussi par un travail sur les décors, en particulier celui de l'appartement où habite Sigourney Weaver qui est architecturalement impressionnant. Pas de génie ici, mais un savoir faire. Peut être que le scénario ne contient pas assez de surprise pour rendre le film palpitant, qui laisse un impression d'un film un peu terne.

poster du film Bande-annonce Copycat

mercredi 20 août 2025

A L'Aube De l'Amérique (American Primeval, 6x50 min, 2025) de Mark L. Smith

 Avec Taylor Kitsch, Betty Gilpin, Dane DeHaan, Saura Lightfoot-Leon, Derek Hinkey, Joe Tippett, Jai Courtney, Preston Mota, Shawnee Pourier, Shea Whigham, Kyle Davis.

Superbe saga qui se déroule en Utah au milieu du dix-neuvième siècle, où s'affrontent armée régulière, milice, mormons, Indiens, chasseurs de primes, trappeurs, pionniers, entre autres. Avec des personnages incarnés par de beaux acteurs, habités par leurs personnages. Les principaux qui suscitent empathie, sont incarnés par Taylor Kitsch, tout en physique et drame rentré, et Betty Gilpin qui interprète un personnage passionnant.

Évidemment les éléments techniques sont réussis, décors, costumes, maquillages, effets spéciaux. Avec une dose de violences régulière. Le tout dans de magnifiques paysages, absolument nécessaires pour un western, et encore plus pour un préwestern. Peter Berg à la mise en scène connaît son métier, sait mettre en valeur les paysages et ses personnages, et compose une fresque qui prend le spectateur à la gorge.

Magnifique minisérie, qui maintient en haleine son spectateur pendant les six épisodes. Beau travail.

poster de la série À l'aube de l'Amérique

dimanche 17 août 2025

Beau is Afraid (2h59, 2023) de Ari Aster

Avec Joaquin Phoenix, Patti LuPone, Amy Ryan, Nathan Lane, Kylie Rogers, Denis Ménochet, Parker Posey, Zoe Lister-Jones, Armen Nahapetian, Julia Antonelli, Stephen McKinley Henderson.

Le film est constitué de trois ou quatre parties. La première est la plus marquante est contient un humour noir de bon aloi. Les suivantes sont moins percutantes, voire ennuyeuses, pour certaines. Et la dernière, où Joaquin Phoenix retrouve sa maman, fait basculer le film dans le ridicule achevé. Le spectateur a déjà décroché bien avant. Même il faut reconnaître que par moment Ari Aster tente des combinaisons de sonorités, de rythmes, d'images pour exprimer des sensations, des émotions, des réflexions. Mais le film est régulièrement horripilant (voir par exemple cette horrible voix off pendant l'un des segments).

Il faut reconnaître qu'il y a de l'ambition, un travail artistique, de la recherche narrative, mais malgré la petite sympathie que nous pouvons avoir pour le personnage dans un premier temps, le film paraît long, le film est ennuyeux, et finalement pénible. Soit la définition d'un pensum. C'est sa principale hystérésis. Mais au moins il ne laisse pas indifférent.

poster du film Bande-annonce Beau Is Afraid

Himizu (2h09, 2011) de Sion Sono

Avec  Shôta Sometani, Fumi Nikaidô, Tetsu Watanabe, Mitsuru Fukikoshi, Megumi Kagurazaka, Ken Mitsuishi, Makiko Watanabe, Asuka Kurosawa.

L'arrière-plan est la dévastation de l'après-tsunami de 2011. Nous suivons la vie d'un petit groupe de sans-abri où l'un d'entre eux loue des barques et héberge d'autres sans-abri. Shôta Sometani, qui a de multiples raison d'être malheureux, croise Fumi Nikaidô, une jeune fille pleine de vie et de ressource. Arrivera-t-il à sortir de ses névroses grâce à cette rencontre et grâce aux autres personnes qu'il héberge. C'est l'enjeu dramatique du film.

Les personnages passent du mutisme à des cris, ce qui rend le film  par moment pénible. Nous comprenons bien que la culture japonaise est de ne pas exprimer ce que l'on ressent, et ici Sion Sono joue de cela : les personnages masculins finissent par exploser. Mais la subtilité de la direction d'acteur n'est pas le propre du réalisateur. Ses personnages masculins sont en permanence sur le point d'exploser, et explosent. Bien sûr, les arcs dramatiques justifient tout cela, car nous sommes dans un monde de drames et de souffrances. Qui heureusement est égayé par le personnage féminin, où Fumi Nikaidô amène un peu de gaîté, d'optimisme, de possibilité de joie de vivre. À voir si notre personnage principal, Shôta Sometani, très bon, arrivera à se sortir de son mal-être, même si sa posture permanente nous empêche une empathie durable avec lui.

Malgré les lourdeurs évoquées, le film reste puissant, marquant, et nous avons de l'empathie pour certains de ces personnages.

Poster for Himizu (2011)