vendredi 5 juin 2015

Il Etait Une Fois La Révolution (1971) de Sergio Léone

Il était une fois la révolutionAvec James Coburn, Rod Steiger, Romolo Valli, David Warbeck, Maria Monti, Rik Battaglia, Franco Graziosi, Antoine Saint-John, Giulio Battiferri, Poldo Bendandi.

Revoir Sergio Leone est indispensable. Pour prendre conscience qu'un film peut être autre chose qu'une logorrhée (si vous aimez les dialogues, vous avez le théâtre ou le livre, cette chose bizarre empilement de feuilles écrites). Pour prendre conscience que le montage peut être autre chose qu'un hachage hystérique surdécoupé pour palier au vide de ce que l'on filme (les TOC types foisonnent chez un Michael Bay par exemple), et qu'il est possible d'étirer dans le temps et de rester sur un visage, au ralenti, et aussi qu'il est possible de cadrer en gros plan voire en très gros plan un acteur et de reposer sur son visage et son regard pour faire passer l'émotion. Pour prendre conscience que le zoom existe. Pour prendre conscience qu'une bonne musique peut être originale et qu'elle peut ne pas être orchestrale tout en étant kitsch et véhiculer une émotion folle. Pour rappeler qu'il est possible de mélanger vulgarité, lourdeur et profondeur. Pour rappeler tout simplement qu'un film c'est un enchaînement d'images et de sons (musiques, bruits et accessoirement dialogues).
Ce Leone-là, une commande selon les historiens, est sûrement son meilleur film, parce que plus profond que les précédents. Plus sombre aussi.  Bien sûr, le film est très noir, de par son sujet. Ce qui le rend plus dense que la trilogie des dollars (dont les deux premiers ne sont pas loin d'être des navets) ou qu’Il Était Une Fois Dans L'Ouest formellement magnifique, mais creux et sans substance.
Autre force du film, son sens de la distribution, des premiers rôles, aux seconds rôles, avec des visages très marquants.
Le geste de ce cinéma est à l'opposé de l'esthétique de ces 15 dernières années. De l'échelle des plans (qui va jusqu'au très gros plan) à une musique ultra envahissante, mais signifiante; des séquences qui s'étirent en longueur et qui peuvent même paraître interminables, mais qui donnent la force au film. En fait ce cinéma de Sergio Leone est une forme d'épure, de pureté,   des différentes composantes: les acteurs et leurs visages, la musique extrêmement présente et mémorable, les décors naturels et la durée des plans.

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