lundi 10 juin 2019

Point Limite Zéro (Vanishing Point, 1971) de Richard C. Sarafian

Avec Avec Barry Newman, Cleavon Little, Dean Jagger, Victoria Medlin, Paul Koslo, Robert Donner, Timothy Scott, Gilda Texter, Anthony James, Arthur Malet, Karl Swenson, Severn Darden, Tom Reese.

Bande-annonce Point limite zéroLa séquence qui ouvre le film donne le ton et le climat de ce chef-d'œuvre. De longs panoramiques circulaires sur des paysages et une petite ville de l'Ouest américain. Des visages burinés. Des maisons en délabrement. Une route qui traverse cette ville semi-désertique. Et puis derrière des paysages de l'Ouest américain tel que nous pouvons les connaître et vus à de multiples reprises dans les westerns. Le film ne contient quasiment aucun dialogue pendant ce prologue et montre une bonne partie de certains protagonistes, tous concernés et inquiets ou surveillant quelque chose. Puis deux bulldozers arrivent et bloquent la route. Séquence avec très peu de musique. Petit à petit nous comprenons qu'une voiture fonce sur cette route de l'Ouest et va arriver vers cette ville. Puis lorsque la voiture arrive, la route étant bloquée, elle fait demi-tour. La voiture est poursuivie et même suivie par des hélicoptères. Puis nous avons un flash-back qui nous ramène deux jours avant pour lancer pleinement l'histoire du film. Quasiment aucun dialogue. De la mise en scène pure.
Il s'agit ici d'une voiture qui est transportée (conduite) à travers trois États étatsuniens par Kowalski (nous ne savons pas pourquoi et quelque part ce trajet en voiture n'est qu'un prétexte). Prétexte a rencontrer tout un ensemble de personnages dans cette Amérique profonde: qui peuvent-être apparentés à la contre-culture de l'année 1971. Des hippies, des religieux sectaires, des Africains-Américains dont un animateur de radio aveugle, des racistes, tout un tas de personnages que le film égraine au gré du voyage en voiture. Le film est un long voyage en voiture. Cela pourrait paraître lassant, mais pas du tout. Le film est entrecoupé de retours en arrière, qui rendent compte des événements encore plus antérieurs concernant notre personnage principal, Kowalski, qui est présenté par petites touches, par des bribes d'explication. Il a été policier. Il a une grande déception sentimentale. Et le scénario distribue des informations sur ce personnage. Pendant tout le périple.
Et lorsque le film arrive à la scène introductive du film, elle est différente du prologue du film. Idée géniale qui surprend et perturbe un peu le spectateur, mais qui est plus dans l'idée de fuite en avant de notre personnage et de l'époque qu'il représente. Le film a été tourné en en pleine guerre du Vietnam.
Une des forces du film vient du personnage de Kowalski qui garde toujours un petit peu de mystère, même si les flash-back caractérisent le personnage.
Ce road-movie se révèle être donc un chef-d'œuvre, passionnant, même si l'on a pas d'intérêt  pour la mécanique, à la fois pour la période historique qu'il représente et aussi en termes de structure dramatique.

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