Michael Winner n'a pas réalisé que des films avec Charles Bronson. Il a eu
une vie avant et après. Ici c'est un film entre les deux. Scorpio se
situe entre Le Flingueur (The Mechanic, 1972) et
Le Cercle Noir (The Stone Killer, 1973), les deux avec
Charles Bronson.
C'est un film d'espionnage qui parle de la déprime des vieux espions qui se
considèrent comme des dinosaures et qui doivent affronter leur hiérarchie qui ne
réfléchit pas et ces nouveaux jeunes qui n'ont plus la morale qu'ils avaient
eux.
Film sec, sans enjolivement, sans image en papier glacé. Avec plusieurs
belles bêtes: Burt Lancaster en maître, Alain Delon en élève du maître à qui
l'on demande d'éliminer le maître. Paul Scofield en maître coté Russe, mais amis
respectant son vieil ami-ennemi.
Le film est typique des films d'espions noirs et nihilistes ou tout le monde
est pourri et n'est pas ce qu'il semble être. Y compris dans l'avant-dernière
scène où des choses sont révélées. Même Scorpio, Alain Delon, en perd son sang
froid.
Cet espionnage à l'ancienne est beaucoup plus intéressant que l'espionnage
basé sur le numérique et les technologies qui sont des outils maintenant
indispensables et indissociables de tout film d'espionnage. C'était plus terre à
terre à cette époque-là: course poursuite en voiture, dans la rue, planque, amis
et contacts, photos truquées, chantage, etc. Maintenant un film d'espionnage est
forcément techno. Ce n'était pas encore le cas en 1973 et c'est ce qui donne un
charme certain au film.
Le film repose beaucoup sur ses décors réels, plus ou moins déserts, que
Michael Winner et Robert Paynter savent photographier (toutes les séquences à
Vienne par exemple).
À noter aussi une belle musique de Jerry Fielding.
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