Revoir La Haine de Mathieu Kassovitz est une bonne surprise:
le film tient toujours la route à la fois par sa forme et sur le fond.
Le fonds qui d'ailleurs reste toujours très actuel,
malheureusement pourrait-on dire.
Et la forme qui elle est toujours aussi bien pensée : le noir
et blanc, la mise en scène, l'interprétation, les décors, les dialogues, le
casting, etc. Bref tout est parfait et le film n'a quelque part pas une once de
date: il tient toujours la route et est toujours aussi fort.
La le là où le film est intéressant, c'est dans la peinture
de ses personnages principaux (son trio de copains), Saïd Tagmaoui, Vincent
Cassel, etc.… Ces personnages que l'on pourrait croire a priori mauvais, se révèlent
tout à la fois un petit peu délinquant, voire un peu plus pour certains, rigolo
et attachant, c'est-à-dire très humain, essayant de sortir de leur ghetto, et
au total on les on suit leurs péripéties avec plaisir. Même si le film n'est
pas rigolo, tant s’en faut, il contient
une d'humour plutôt bienvenu dans la lourdeur et le drame de l'ensemble.
Revoir ce film en ce moment aussi est curieux, car il fait
penser que le réalisateur, très prometteur à cette époque, n'a depuis pas forcément
tenu ses promesses, ou en tout cas n'a pas réalisé de film avec la même
intensité que celui-ci, avec un ancrage dans le réel aussi fort. Il est vrai
qu'il est peut-être difficile de refaire la même chose: ce film étend très lié à
un contexte sociologique, sociétal et
historique particulier.
Un film à voir et à revoir…
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