dimanche 31 mai 2020

The Square (2017) de Ruben Östlund

Avec Claes Bang, Elisabeth Moss, Dominic West, Terry Notary, Christopher Læssø, Annica Liljeblad.

The SquareLe réalisateur s'intéresse à la bourgeoisie suédoise, qui doit ressembler à beaucoup d'autres en Europe. Il s'intéresse à sa vacuité et son égoïsme. Et à leur côté pitoyable. Son monde policé et aisé est très fragile et peut basculer très vite. C'est la force du film de montrer cela: que ce soit par exemple avec l'enfant qui harcèle le directeur du musée, ou la "performance" qui dérape (ou pas! séquence étonnante) ou le vol du téléphone portable qui fait basculer du confort vers une horreur progressive.
Cette bourgeoisie est représentée par le conservateur en chef d'un musée d'art moderne. Ce qui permet au film de parler de l'art moderne, et peut-être de s'en moquer (voir les bouses de terre dans le musée, ou le Square du titre).
Le scénario enchaine un ensemble d'éléments bizarres (le singe chez la journaliste, la journaliste justement, dingue - Élisabeth Moss, parfaite -, le petit garçon très insistant, le chef du restaurant du musée qui pique une gueulante, le vol du téléphone portage) au coin d'une scène, dans l'angle d'un plan, une scène complète, ou alors dans le choix bizarre que peuvent faire les protagonistes. Bizarres, mais qui donnent des éléments de réalité au scénario.
Le film est très fort dans son scénario et sa mise ne forme. Il est à la foi horrible, amusant, divertissant, dur. C'est un travail de qualité, puissant. À noter que c'est une Palme D'Or (Cannes 2017, avec Pedro Almodóvar comme président du jury). C'est un travail à forte hystérésis.


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