Avec Claudia Cardinale, Henry Fonda, Jason Robards, Charles Bronson, Gabriele Ferzetti, Paolo Stoppa, Woody Strode, Jack Elam, Keenan Wynn, Lionel Stander, Frank Wolff.
Revoir Sergio
Leone est indispensable. Sergio Leone est un antidote aux montages hystériques,
aux plans très courts et à l'absence de durée des plans des montages
stroboscopiques. Ce film est un bréviaire sur l'art du montage à la fois sur la
création de plans d'une même scène qui jouent sur la profondeur de champ, les
très gros plans, les plans d'ensemble et à ce titre le duel final entre Charles
Bronson et Henry Fonda est sublime avec en plus la musique d'Ennio Morricone qui
est consubstantielle de la mise en scène du film et de la forme artistique, en
particulier pour ce duel final.
Celui-ci et
peut-être le meilleur de Sergio Leone parce que il est le plus tragique et le
plus sombre. Il contient peu d'humour contrairement à ses films précédents et à
son film suivant. Le film est tragique. Il parle de la fin des cow-boys
solitaires tueurs (Charles Bronson, Henry Fonda). Qui fuient la civilisation.
Qui fuient le chemin de fer. C'est quelque part le début de la fin de ces
bandits (Jason Robards), que Sam Peckinpah conduit au suicide dans son chef
d'oeuvre La Horde Sauvage (1969).
Ce qui
étonnant aussi chez Sergio Leone ce sont ses très gros plans et ses plans fixes
sur un visage qui arrivent à faire passer de l'émotion alors que l'acteur
exprime assez peu de choses en particulier ici, avec Charles Bronson qui est
très souvent inexpressif, mais le très gros plan plus la musique arrive à faire
passer de l'émotion; nous ne savons pas si c'est un mécanisme cognitif ou si
c'est parce que l'acteur arrive à changer quelque chose tout en donnant
l'impression de pas changer grand-chose dans son regard.
Le son joue
un role fondamental chez Leone. Et bien évidemment la musique qui est utilisée
ici comme bande-son, la musique est le bruitage, la piste son du f ilm.
Et d'ailleurs le film sait couper la musique et
ne pas en mettre quand il le faut. Elle est utilisée avec parcimonie, mais à bon
escient. À ce titre et exemple de séquence d'ouverture admirable, la séquence
d'introduction avec les trois hommes qui attendent à la gare, avec uniquement en
musique les bruits: le télégraphe, l'éolienne qui grince, la mouche, la goûte
d'eau... Une vraie symphonie de bruits. Séquence qui apporte le seul moment
comique du film. Il n'y en aura plus après. Ensuite c'est la mort qui est la
thématique du film, jusqu'à la fin. Mort physiologique. Mort des tueurs à gages.
Mort des cow-boys solitaires.
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