dimanche 29 décembre 2024

La Methode Williams (King Richard, 2h24, 2021) de Reinaldo Marcus Green

Avec Will Smith, Aunjanue Ellis-Taylor, Jon Bernthal, Saniyya Sidney, Demi Singleton, Tony Goldwyn, Mikayla Lashae Bartholomew, Daniele Lawson, Layla Crawford, Erika Ringor, Noah Bean.

Dans la boîte à outil des productions Netflix il y a l'histoire vrai, la vie de vrais gens qui ont existé. Quelque soit le domaine. Et quelque que soit la renommé du personnage. Ici il s'agit du sport et en particulier sur tennis.  Le film conte l'histoire de la famille Williams, qui a donné deux joueuse au tennis mondial. L'histoire de leur père et son obsession du tennis et de ses filles. Le film raconte comment leur père a préparé ses filles à être des championnes de tennis.

Il s'agit donc d'un film historique donc ainsi que l'histoire d'un personnage qui a vraiment existé. Le film raconte l'adolescence jusqu'à la première victoire. 

Le film se laisse regarder, sans être passionnant, mais il nous tient l&légèrement en haleine car nous souhaitons savoir comment elles vont arriver à la compétition compte tenu de la manière dont le père est dépeint. Sa croyance et sa foi dans le talent de ses filles est à la limite du surnaturel. Et il faut reconnaître que Will Smith s'efface bien derrière le personnage. Et il n'est pas nécessaire de pratiquer ou aimer le tennis pour suivre l'histoire.

Bande-annonce La Méthode Williams

vendredi 27 décembre 2024

Messagères De Guerre (The Six Triple Eight, 2h07, 2024) de Tyle Perry

Avec Kerry Washington, Ebony Obsidian, Milauna Jackson, Kylie Jefferson, Shanice Shantay, Sarah Jeffery, Pepi Sonuga, Moriah Brown, Jeanté Godlock, Dean Norris, Sam Waterston.

Dans le genre du film sur la Seconde guerre mondiale, donnez-moi l'histoire des femmes noires qui se sont engagées et qui sont traitées de manière abjecte par les blancs dominants racistes et phallocrates.

Il est dur de dire du mal de ce film. Et en l'occurrence il n'est pas nécessaire de le faire. Cette histoire de trieuses du courrier de l'armée étatsunienne pendant la guerre est inspirée d'une histoire vraie. Un bataillon de femmes noires, très peux considéré du fait de leur genre (femme) et de leur couleur de peau (noire), bien que membres de l'armée, il leur est confié la tâche de trier et faire acheminer le courrier aux militaires sur leur théâtre d'opérations. Chose impossible à faire. Et grâce à la misogynie et au racisme, il va leur être demandé de le faire, en espérant qu'elles n'y arriveront pas.

Une de thématique qu'aborde le film est la complexité de la logistique du courrier  qui doit arriver vers chaque soldat, qui sont par définition sur des théatres d'opération qui bougent : comment faire suivre le courrier postal ?

Bonne histoire où l'on aime détester les racistes et misogynes. Mise en image réussie, et tous les éléments de forme sont au top du technique. La distribution est réussie, avec Kerry Washington possédée par son personnage. Le canevas dramatique est prévisible, mais nous suivons les aventures de ces soldates.

Bande-annonce Messagères de guerre

mardi 24 décembre 2024

Trap (1h45, 2024) de M. Night Shyamalan

Avec Josh Hartnett, Ariel Donoghue, Saleka Shyamalan, Alison Pill, Hayley Mills, Jonathan Langdon, Mark Bacolcol, Marnie McPhail, Kid Cudi, Marcia Bennett.

Un gentil papa emmène sa fille au concert de sa star de la musique pop préférée. C'est Josh Hartnett dans le rôle du papa qui fait tout pour plaire à sa fille. Par ailleurs nous apprenons qu'un tueur en série commet ses crimes et qu'il y a un lien avec ce qui se passe au concert. Vu le titre du film, nous imaginons qu'il y a un piège quelque part. En l’occurrence, il y en a plusieurs, de différents niveaux, c'est à dire que chaque piège va concerner une ou plusieurs personnes, jusqu'au dernier moment, c'est à dire jusqu'à l'épilogue du film. Le film et son scénario nous révelle progressivement les informations, par petites touches, tout en restant dans la salle de concert. Pourquoi y a t il autant de policier pour la sécurité du concert ? Pourquoi le réalisateur nous montre progressivement toutes les sorties possibles de la salle de concert ? M. Night Shyamalan distille progressivement les informations par petites touches, ce qui maintient en permanence l'attention du spectateur.

L'unité de lieu est respectée pendant une bonne partie du film : il se déroule dans la salle de concert. Dans la dernière partie du film, nous sortons de ce lieu favorisant le suspense avec des milliers de personnes, avec des issues bloquées par la police, et avec un tueur qui a compris ce qui se passait. Il va passer une partie du film à trouver comment sortir de la salle, pour ensuite aller à l'intérieur d'une maison.  Cette dernière partie casse le ton du film, mais elle permet des explications sur tout ce que nous venons de visionner.

Bande-annonce Trap

lundi 23 décembre 2024

La Famille Asada (2h07, 2020) de Ryôta Nakano

Avec Kazunari Ninomiya, Satoshi Tsumabuki, Haru Kuroki ,  Masaki Suda .

Un curieux film, qui nous capture progressivement, petit à petit, qui fait sourire avec un arrière-plan dramatique. L'arrière-plan est l'après-tsunami de Fukushima. Le film suit une famille de gentils rigolos, qui ont un de ses fils qui dispose d'un appareil photo, et qui fait des photos de sa famille dans des situations dont ils rêvent ensemble (par exemple être une écurie Formule 1, ou être des pompiers). Celui est oisif et vit aux crochets de ses parents. L'autre est autonome et travailleur. Pendant la première partie du film, nous suivons cette famille. Puis le fils photographe part. Il ne sait pas ce qu'il veut faire, mais il va se retrouver à travailler sur les photos des personnes disparues suite à la catastrophe, c'est-à-dire montrer les photos trouvées dans les décombres pour que les gens qui recherchent des proches puissent au moins retrouver des photos. Ces photos viennent des habitations dévastées par le tsunami, recueillies, nettoyées, triées et exposées. Puis dans la troisième partie du film, le fils essaie d'exposer ses photos et puis il revient vers sa famille avec son nouveau statut et une chérie.

Cet ensemble est traité avec de petites touches, avec beaucoup de subtilités, le film faisant beaucoup sourire, avec toujours un drame sous-jacent.  Une famille avec de gentils légèrement excentriques qui finalement profite au maximum d'une vie qu'ils ne pourront avoir, qu'ils effleureront, tout en sachant quelle pourra disparaître très vite, avec une future catastrophe.

 poster du film La Famille Asada

 

 

mercredi 18 décembre 2024

Trouble (1h38, 2024Anders Niska) de Jon Holmberg

Avec Filip Berg, Amy Deasismont, Eva Melande, Måns Nathanaelson, Dejan Cukic, Joakim Sällquist,  Sissela Benn, Björn Skifs, Peter Gardiner.

Cette comédie suédoise est très rafraichissante. Dans le tout venant des production Netflix les aventures de Filip Berg sont amusantes dans le bon sens du terme. Vendeur de produits électronique, qui par un quiproquo se retrouve accusé de meurtre et condamné. Il se rendra vite compte qu'il ne doit compter que sur lui même pour prouver son innocence et devra composer avec des braqueurs, des dealers, son ex-femme, le nouveau mari de son ex-femme, sa fille, des policiers, divers policiers.

La réussite du film de Jon Holmberg et Tapio Leopold est d'agrémenter chaque scènes d'éléments légèrement décalés qui confère à la scène une dimention légèrement saugrenue, ridicule voire absurde, et réaliste à la fois. Le physique et le visage de Jon Holmberg y son pour beaucoup pour donner une crédibilité certaine à cette histoire, c'est à dire à sa descente aux enfers progressives.

Le tout n'est pas traité comme un film noir ou un film à suspense mais sur le ton de la comédie involontaire. Et de plus le film tient sa durée de 1h38, ce qui est a priori long pour une comédie.

Trouble

Julie (en 12 chapitres) (2h08, 2021) de Joachim Trier

Avec Renate Reinsve, Anders Danielsen Lie, Herbert Nordrum, Hans Olav Brenner, Helene Bjørneby, Vidar Sandem, Maria Grazia Di Meo, Lasse Gretland, Karen Røise Kielland, Marianne Krogh, Thea Stabell, Deniz Kaya.

Julie et sa vie sentimentale, contée à travers les différents hommes qui traversent sa vie. Cette coproduction norvégienne, française, suédoise et danoise, se déroule à Oslo où Julie (Renate Reinsve, parfaite) ne sait pas ce qu'elle veut, croise différents hommes avec qui elle passe du temps, mais ne sait toujours pas ce qu'elle veut à la fin du film. Les hommes avec qui elle vit ont tendance à ne pas la mettre en avant ; elle ne semble pas en être satisfaite. Elle est confrontée à la maternité et au désir d'avoir un enfant de manière régulièrement, pas ses hommes ou ses parents. Mais elle restera toujours insatisfaite sur ce qui la motive et qu'elle souhaite faire. Elle est dans cet état là au début du film. Mais, elle sera toujours dans cet état là à la fin du film, elle n'évoluera pas. C'est ce qui fait que le film peut paraître long car l'empathie avec son personnage est limité.

La voix off réjoutée par moment n'apporte rien si ce n'est un point de vue extra-diégétique, comme pour nous indiquer que les scénaristes observent un animal dans son environnement.

 Bande-annonce Julie (en 12 chapitres)

La Belle Verte (1h39, 1996) de Coline Serreau

Avec Coline Serreau, Vincent Lindon, James Thierrée, Samuel Tasinaje, Marion Cotillard, Claire Keim, Catherine Samie, Paul Crauchet, Didier Flamand, Michel Lagueyrie, Patrick Timsit, Denis Podalydès, Philippine Leroy-Beaulieu, Francis Perrin, Yolande Moreau.

Un film ambitieux qui dénonce l'exploitation de la planète, le capitalisme, la pollution, l'individualisme, en 1996. Film politique donc. Et relativement en avance sur ces thématiques et par rapport aux préoccupations qui apparaîtront plus tard sur l'avenir de la planète. Avec un argument de science-fiction : les habitants d'une planète non identifiée, une communauté adepte de la non violence, de la culture, du sport et qui vie en communauté. Ils et elles ont quelques pouvoir (par exemple de se transporter dur terre) et le pouvoir de faire un redémarrage du cerveau des gens quand ils sont sur terre. Cela donne sont lot de choses énormes. Choses énormes qui sont liées au contraste entre ces habitants d'une autre planète, présentés comme très évolués, qui regarde les terriens, et en particulier les parisiens comme s'ils étaient des arriérés et hystériques.

Le scenario de Coline Serreau contient quelques bonnes idées de gags. Le film évoque des sujets qui sont devenus maintenant publics et connus de tous le mondes (ce qui ne veut pas dire acceptés de tous...). 
Certains scènes sont peut être peu subtiles, peut être au détriment des messages que Coline Serreau souhaite faire passer. Mais les message sont compris.

Bande-annonce La belle verte

Conclave (2h00, 2024) de Edward Berger

Avec Ralph Fiennes , Jacek Koman , Lucian Msamati , Stanley Tucci , John Lithgow , Bruno Novelli , Thomas Loibl , Brían F. O'Byrne , Isabella Rossellini , Rony Kramer , Sergio Castellitto, Valerio Da Silva.

Excellente surprise que ce film a suspense qui se déroule pendant l'élection d'un nouveau pape. Nous n'avions, à priori, aucune appétance pour cette problématique et ce sujet. Mais le scénario et la mise en scène embarquent le spectateur.

Le film contient un arc dramatique qui maintient la tension de manière permanente. Cette tension est liée à l'élection d'un nouveau pape, le précédent venant de mourir. Cet arc dramatique est ponctué de surprise à intervalles réguliers qui réorientent l'histoire et rajoutent des couches de suspense . C'est bien écrit. Peter Straughan a fait du bon boulot à partir du livre de Robert Harris.

Nous savons pas si ces bonnes idées viennent du roman original et cela nous importe peu. Cela fonctionne parfaitement et le film est relativement jubilatoire. Il convie de multiples thématiques très actuelles dans le cadre de l'élection d'un nouveau pape. Nous notons aussi une très bonne musique de Volker Bertelmann qui est utilisée à bon escient. D'ailleurs le film contient beaucoup de moments de silence où l'on entend surtout les bruits d'ambiance et la respiration des personnages. Avec à l'appuie une photographie extrêment sombre, par moment à la limite de la lisibilité, mais qui contribue pleinement à l'ambiance. Voilà un film qui n'est pas pensé pour être visionné sur ordiphone ou tablette.

Du coté de la distribution, le personnage principal est Ralph Fiennes, qui réalise une interprétation magnifique digne d'une nomination aux Oscars et qui arrive à faire passer à travers son visage les tourments intérieur qui l'animent. Son personnage est celui de la personne qui organise le concave qui va élire le nouveau pape. On peut dire aussi qu'il s'agit d'un film politique à travers les différentes thématiques qui sont évoquées jusqu'au dernier moment. Le film contient différentes surprises dont une majeure vers la fin qu'il ne faut absolument pas savoir et le film se savoure au mieux lorsque l'on ne sait rien sur l'histoire, son sujet et sur ses articulations.

 Bande-annonce Conclave

Sans Filtre (Triangle Of Sadness, 2h27, 2022) de Ruben Östlund

 Avec Thobias Thorwid, Harris Dickinson, Charlbi Dean, Vicki Berlin, Dolly De Leon, Timoleon Gketsos, Alicia Eriksson, Woody Harrelson, Zlatko Buric, Sunnyi Melles, Hanna Oldenburg, Carolina Gynning, Iris Berben.

Voilà en film qui est très réfléchi. Pendant sa première moitié il contient différentes scènes qui maintiennent l'intérêt. Mais au bout d'un moment nous comprenons où veut en venir Ruben Östlund.

Le pivot étant la scène de tempête au cours de laquelle le capitaine divague ainsi que son copain russe tous les deux très alcoolisés. Si tout ce qui précède, bien que grotesque, paraît réaliste et plausible, cette scène pivot avec le commandant et le milliardaire russe alcoolisés qui délire fait plutôt basculer le film dans le grotesque, même si celui-ci était déjà présent avant.

Et même cela fait basculer le film dans le convenu et le prévisible ce qui lui ôte beaucoup d'intérêt. Si nous pouvons parler ainsi, le début de film contenait une finesse certaine ou une plutôt une certaine finesse ce qui n'est pas du tout le cas à partir de la tempête et tout ce qui s'en suit. Le réalisateur perd le spectateur qui est conscient de voir un spectacle qui essaie de faire passer des messages à travers ses scénettes. Donner une palme d'or à un tel film questionne sur quels étaient le niveau de médiocrité de autres films qui n'ont pas eu de prix...

Savoir faire une comédie satirique est un un savoir-faire justement. Ce n'est pas donné à tout le monde et c'est très dur à réaliser. Peut mieux faire.

 Bande-annonce Sans filtre

dimanche 1 décembre 2024

Adoration (1h38, 2019) de Fabrice du Welz

Avec Thomas Gioria, Fantine Harduin, Benoît Poelvoorde, Anaël Snoek, Gwendolyn Gourvenec,  Peter Van den Begin,  Charlotte Vandermeersch, Laurent Lucas, Martha Canga Antonio, Sandor Funtek

Belle réussite que cette histoire, très bien écrite (trois scénaristes), où un adolescent, Thomas Gioria, qui vit en autarcie avec sa maman, qui travaille dans un hôpital psychiatrique, ce qui va lui permettre de croiser une nouvelle pensionnaire, Fantine Harduin, qui va bouleverser sa vie. Elle va provoquer l'adoration du titre : il est fasciné par cette jeune fille.

Fabrice du Welz compose avec brio des séquences atmosphériques, par moment en suspension, avec des scènes très brutes et violentes, égrenées tout un long d'un voyage qu'entreprennent nos deux amoureux. Voyage qu'ils vont principalement effectuer sur l'eau, et au cours duquel ils vont croiser différents personnages. Leur dernière rencontre sera décisive pour la suite du récit. Parmi ces personnes qu'ils vont croiser, il y a l'apparition d'un personnage interprété par Benoit Poelvoorde dans une courte apparition, mais puissante et mémorable, pour un personnage lui aussi en suspension et à fleur de peau.

Un beau film et une curiosité.

Bande-annonce Adoration 

samedi 30 novembre 2024

Lifeforce (1h41, 1985) de Tobe Hooper

Avec Steve Railsback, Peter Firth, Frank Finlay, Mathilda May, Patrick Stewart, Michael Gothard, Nicholas Ball, Aubrey Morris, Nancy Paul, John Hallam, John Keegan.

Avec Lifeforce le réalisateur Tobe Hooper compose une histoire de vampires de l'espace où se mêlent science-fiction, film d'horreur et films de zombies. Nous y retrouvons les qualités des œuvres de Tobe Hooper : un sens des décors, multiples ici eu égard au budget dont à bénéficié pour le film ; une bonne direction d'acteur pour une interprétation à la serpe, peu subtile, qui fonctionne, servie ici pas de bons acteurs, les personnages donnant l'impression en permanence que la destinée du monde est en jeu, parfois à la limite du ridicule. Et le film a le mérite d'introduire le plus bel effet spécial qu'il puisse être, Mathilda May dans sa première apparition à l'écran, inutilement nu pendant une bonne partie de ses apparitions, mais nécessaire à l'hystérésis du film. Comme ces vampires de l'espace qui viennent aspirer la force de vie des hommes (celle du titre donc), ils ont besoin d'un hameçon adapté.
Le scénario aménageant de multiples personnages secondaires autour de Steve Railsback et Peter Firth qui donnent une chair certaine à cet ensemble. Avec des apparitions de Frank Finlay et Patrick Stewart.
Rajoutons que la musique, signée Henry Mancini, est extrêmement lyrique. Et le mélange de maquillage, matte painting, maquettes, et effets visuels de John Dyrkstra, donnent une patine unique au film.
Le film est aussi un jalon historique pour la Cannon Group qui le finance, société indépendante qui travaillait en dehors des grands studio : le film est un exemple de superproduction indépendante comme les années quatre vingt en ont produit.

Lifeforce, l'Etoile du Mal

dimanche 17 novembre 2024

L'Ombre Rebelle (The Shadow Strays, 2h24, 2024) de Timo Tjahjanto

Avec Aurora Ribero, Hana Malasan, Taskya Namya, Agra Piliang, Andri Mashadi, Kristo Immanuel, Adipati Dolken, Ali Fikry, Arswendy Bening Swara, Kin Wah Chew, Daniel Ekaputra.

Il s'agit d'un film d'action indonésien. Exposition : des tueurs professionnels font leurs boulots, à base d'armes blanches, de combats et d’un peu d'armes à feu ; ce sont des mercenaires entraînés pour le combat et le meurtre. Avec un renfort de beaucoup de sang et de gore (grâce des lames bien aiguisées). Rien de nouveau sous le soleil. Puis une de tueuses fait sécession sous un prétexte d'un trauma antérieur lié à sa maman (bâillements), trauma qui nous est présenté sous la forme de flashbacks progressifs, et à un jeune garçon pauvre maltraité. Cela la conduira à tuer tout le monde, y compris ses anciens coéquipiers. Et ceci pendant plus de deux heures à base de séquences d'actions très longues (en durée),  interminables (narrativement), plutôt bien découpées, extrêmement sanguinolentes et gores (merci CGI porn). L'exotisme (cela se déroule à Djakarta) joue peu. Il faut dire que pour ce genre de film conçu pour le streaming, le concept de durée n'a pas de sens : ce sont des films visionnés par petits bouts avec de multiples interruptions ou de retour en arrière, selon qu'ils soient visionnés dans son salon, ou sur ordiphone ou tablette si l'on est en déplacement, en visions fractionnées où le schéma dramatique doit être extrêmement simple pour que l'on se rappelle de quoi il en retourne lorsque l'on reprend la vision.

Pour ce qui est de ce film indonésien, il n'y a rien de déshonorant dans l'ensemble. Les actrices et acteurs sont impressionnants au niveau des combats. Mais ils et elles sont ridicules au niveau de l'interprétation : c'est un ensemble de grimaces, provenant d'une direction d'acteur à la serpe (nous imaginons). Il faut dire que l'histoire n'est qu'un prétexte aux combats. Au total : cela est spectaculaire et trop long. Mais pour ce qui est de la jambe levée, de la gerbe de sang et de la symphonie pour sabres, cela répond au cahier des charges. Pour amateurs éclairés.

Bande-annonce L'Ombre rebelle

dimanche 10 novembre 2024

Jusquau Bout Du Monde (The Dead Don't Hurt, 2h09, 2023) de Viggo Mortensen

 Avec Vicky Krieps, Viggo Mortensen, Solly McLeod, Garret Dillahunt, W. Earl Brown, Danny Huston, Shane Graham, Rafel Plana, Luke Reilly, Alex Breaux.

Viggo Mortensen est très impliqué dans ce projet, réalisateur, scénariste et acteur, entre autres.

Ce western prend son temps pour développer sa dramaturgie : si vous adorez les plans qui durent qu'une seconde et un montage hystérique à partir de cinq caméras, passez votre chemin. Viggo Mortensen caresse ses décors et ses acteurs. Ce sont eux le sujet, avec bien sûr l'histoire du personnage de Vicky Krieps et qui est le cœur de cette histoire.

Viggo Mortensen a créé un western où une histoire d'amour est interrompue par la guerre de Sécession. Mais l'histoire est racontée du point de vue de la femme, de sa condition, de la manière dont elle est traitée. Le réalisateur en profite pour filmer ses scènes avec des arrière-plans magnifiques, des décors réels de toute beauté au sein desquels s'inscrit cette histoire.

L'histoire est une agrégation de plusieurs flashbacks, où les personnages sont vus à différents moments de leur vie : ces différents flashbacks rendent le film dynamique, et c'est bien vu, car les choix de Viggo Mortensen sont à l'opposé : quasiment aucune musique, de longs plans avec peu de dialogues, une certaine langueur dans les mouvements au sein des scènes. Et chemin faisant, le film contient beaucoup d'ellipses. Un magnifique western, moderne.

Bande-annonce Jusqu'au bout du monde

dimanche 3 novembre 2024

Road House (1h54, 1989) de Rowdy Herrington

Avec Patrick Swayze, Kelly Lynch, Sam Elliott, Ben Gazzara, Marshall R. Teague, Julie Michaels, Red West, Sunshine Parker, Jeff Healey, Kevin Tighe.

Le film possède un charme désuet. Voici un film très symptomatique des années 80, où les femmes sont traitées comme des objets, où les coupes de cheveux paraissent ringardes. Les femmes semblent être des objets, des bouts de viande, heureuses de l'être pour certaines. Une vision très misogyne donc.

Le scénario est plutôt bon. Les deux scénaristes (R. Lance Hill et Hilary Henkin) possèdent un savoir-faire, et la progression de l'histoire maintient l'attention. Le méchant est de qualité, avec un Ben Gazzara qui incarne bien son rôle de méchant, avec jubilation, que nous adorons détester. Patrick Swayze est à son aise dans ce personnage, et possède un magnétisme certain.

La musique de Jeff Healey, l'univers alcoolisé des boîtes et bars à musique, est intéressante. Même s'il est toujours étonnant d'imaginer qu'une fois alcoolisés, certains deviennent des crétins, et que cela semble normal. D'où le métier qu'exerce Patrick Swayze. Un film tellement années quatre-vingt qu'il en devient attachant.

Bande-annonce Road House

Braquage (1h53, 2024) de Michal Gazda

 Avec Olaf Lubaszenko, Jedrzej Hycnar, Wiktoria Gorodecka, Magdalena Boczarska, Miroslaw Haniszewski, Nel Kaczmarek, Stanislaw Linowski, Lukasz Szczepanowski,  Dariusz Toczek.

Il s'agit d'une enquête policière consécutive à un braquage, dans la Pologne des années quatre-vingt-dix. Le braquage ne se déroule pas comme prévu et des meurtres en résultent. L'argument du film est d'utiliser un ancien policier de l'époque communiste, déchu et à la retraite forcée, pour trouver au plus vite les coupables, les nouvelles autorités faisant appel à son intuition, ses méthodes et son réseau. La qualité du film est sa description de la période, les décors, l'ambiance, avec l'arrière-plan de la Pologne, la cohabitation avec les méthodes héritées de la période communiste, et un arrière-plan social et économique pas au mieux.

Le scénario nous présente vite les braqueurs, et les intègre à l'histoire. Cela est aussi requis, car la dramaturgie est basée sur le fait que le policier à la retraite à très vite une idée des coupables et essaie de les pousser à l'erreur pour confirmer son intuition. Tous les personnages possèdent une face sombre ou disposent de leur propre charge mentale liée à leur histoire personnelle. C'est donc une histoire assez sombre.

Un très bon film Noir.

Bande-annonce Braquage

samedi 2 novembre 2024

Spontaneous Combustion (1h37, 1989) de Tobe Hooper

Avec Brad Dourif, Cynthia Bain, Jon Cypher, William Prince, Melinda Dillon, Dey Young, Tegan West, Michael Keys Hall, Dale Dye, Dick Butkus.

Le style de Tobe Hooper est pleinement à l'oeuvre ici. Une direction d'acteur à la serpe avec des personnages attachants. Avec un sens de la distribution, riche de multiples personnages secondaires. Avec en tête ici, une interprétation fiévreuse, dont Brad Dourif a le secret.
Il est à noter aussi que le sujet est très ambitieux du côté des effets spéciaux : le personnage de Brad Dourif prend feu lorsqu'il s'énerve. Cela est traité avec des superpositions, du maquillage et des prothèses, ce qui donne une patine particulière, mais cela fonctionne grâce à l'interprétation de Brad Dourif.
La photographie granuleuse donne un style particulière au film. Le film prend une bonne partie de son temps à installer le sujet, à l'expliquer, avec un prologue dans les années cinquante et les essais nucléaires, ce qui rend plausible (à défaut d'être crédible) cette histoire dramatique, qui va inexorablement vers de plus en plus de drames. Le scénario, signé Tobe Hooper, contient une multitude de personnages secondaires, qui donnent de la chair à l'histoire malgré le côté brut de l'ensemble.
Combustion spontanée / Spontaneous Combustion (1990) [ Origine Espagnole, Sans Langue Francaise ] (Blu-Ray)

dimanche 27 octobre 2024

Road House (2h01, 2024) de Doug Liman

Avec Jake Gyllenhaal, Daniela Melchior, Conor McGregor, Billy Magnussen, Jessica Williams, B.K. Cannon, Joaquim de Almeida, Post Malone, Lukas Gage, Dominique Columbus, Arturo Castro, JD Pardo, Beau Knapp, Hannah Love Lanier, Kevin Carroll.

Doug Liman signe une nouvelle version du scénario de Road House (Rowdy Herrington, 1989) avec probablement des actualisations sociétales (les femmes sont moins considérées comme des objets) et sociologiques (le méchant est un jeune, dont le père est en prison). Ici les compétitions de MMA : Jake Gillenhaal est un tas de muscles, toujours souriant, qui se retrouve videur en chef d'un bar qui fait office de salle de concert, conviée par des méchants.

Le sourire permanent qu’arbore Jacke Gyllenhaal donne curieusement de la substance à son personnage, que des flash-back nous expliqueront par petits bouts.

Il est possible aussi de s’interroger sur la vacuité de ces individus qui s'énervent une fois alcoolisés et qui ne savent résoudre les conflits qu'en se battant. Nonobstant le fait que l'alcool semble rendre crétin.

La caméra de Doug Liman filme les scènes de combats, souvent à main nue, à l'épaule, comme des montagnes russes. Cela sent la sueur et le sang. Les combats sont furieux. Et l'utilisation de Conor McGregor y est pour quelque chose, son personnage étant clé dans la deuxième partie du film. D'ailleurs le film bénéficie de trois méchants : le jeune, plutôt souriant et fier d'être méchant, le père que nous voyons peu, mais qui va convier Conor McGregor pour faire le ménage. Une réussite dans son genre.

Bande-annonce Road House


samedi 26 octobre 2024

La Crise (1h35, 1992) de Coline Serreau

Avec Vincent Lindon, Patrick Timsit, Zabou Breitman, Maria Pacôme, Michèle Laroque, Yves Robert, Annick Alane, Christian Benedetti, Nanou Garcia, Clotilde Mollet, Isabelle Petit-Jacques.

Très beau travail de scénario que cet enchaînement de crises qui n'arrêtent pas. Crises mises en scène autour de diverses thématiques : couples qui se séparent, licenciement, médecine, politique, immigration entre autres. Crises enchaînées qui confinent à l'hystérie. Coline Serreau signe aussi un ensemble de dialogues mémorables. Nous ne sommes pas forcément dans des choses très subtiles, avec des scènes très appuyées, mais l'enchaînement permanent ne laisse pas le temps au spectateur de se poser ce genre de question. Le film conducteur principal est Vincent Lindon qui est accointé à la majorité des crises. Et qui se retrouve accompagné par Patrick Timsit, un sans domicile fixe qui finit par le suivre de partout. Évidemment le personnage de Vincent Lindon va évoluer et prendre conscience de sa relation aux autres, femme, ami, collègue de travail. Le film s’apaise dans sa dernière partie, tout en restant virulent, notamment avec la rencontre du politique.

Sur la forme, peu de musique, si ce n'est une utilisation de la musique de chambre. Il faut dire que le brio des dialogues laisse peu de place à de la musique.

Bande-annonce La Crise

Un P'Tit Truc En Plus (1h39, 2024) de Artus

Avec Artus, Clovis Cornillac, Alice Belaïdi, Céline Groussard, Théophile Leroy, Ludovic Boul, Stanislas Carmont, Marie Colin, Gad Abecassis, Sofian Ribes, Arnaud Toupense, Boris Pitoëff,  Marc Riso, Mayane Sarah El Baze.

Un canevas d'histoire classique, basé sur le rachat et la rédemption, traité ici dans le monde d'un groupe d'éducateurs qui accompagne des handicapés mentaux pendant leur séjour de vacances d'été.

Le groupe se retrouve infiltré à l'insu de son plein gré par deux braqueurs en fuites, ce qui leur apporte une bonne couverture, en tout cas pendant un certain temps. Le film joue ensuite de l'intrusion de ces gens supposés normaux parmi le groupe. Bien sûr cela permet de développer une histoire qui mets en avant l'humanité ou la des-humanité des différentes personnages, supposés normaux ou anormaux, en créant de petites histoires entre tous ces personnages. Humour, tendresse, bêtise, méchancetés gratuites, préjugés, bonne humeur, malice, beaucoup de choses sont conviés sous différentes formes, et ceci tout à la fois du cotés des personnes qui encadrent et des handicapés. En bref, le film parle des humains, à sa manière, dans leurs diversités.

Le fait que le film utilise de vrais handicapés et donc des acteurs non professionnels, est une bonne chose. Leurs handicaps et leurs parts d'humanité sont bien intégrés dans la dramaturgie ; et l’intérêt d'avoir des acteurs non professionnels dans une distribution n'est plus à démontrer (voir certains films de Bruno Dumont).

Bande-annonce Un p’tit truc en plus

Les Jeunes Amants (1h54, 2021) de Carine Tardieu

Avec Fanny Ardant, Melvil Poupaud, Cécile de France, Florence Loiret Caille, Sharif Andoura, Sarah Henochsberg, Martin Laurent, Olenka Ilunga, Manda Touré, Julia Gómez.

Carine Tardieu maîtrise la direction des actrices et acteurs : elle est subtile. Le film progresse par petites touches. Mais les personnages suscitent peu d'empathie et provoquent peu d'émotions malgré de multiples articulations dramatiques autour des deux personnages principaux et des personnages secondaires. C'est une belle histoire qui prend son temps pour se développer : le film dure presque deux heures. Le trio d'acteur Fanny Ardant, Melvil Poupaud et Cécile de France est très bon.

La musique, à base de chansons est utilisée avec parcimonie et à bon escient. 
Le film permet d'évoquer des composantes de la maladie de Parkinson, ce qui est assez inhabituel, pour une maladie peu connues.
Au total, il est dur de dire du mal du film, les acteurs incarnant avec conviction les personnages, au service d'une histoire d'amour, qui ne sait pas où elle veut aller, et c'est un peu le problème, car l'hystérésis est sur les personnages, mais pas sur l'histoire, sa conclusion. Il est un peu injuste de le reprocher au film, mais l'ancrage sociétal et la turpitude des personnages principaux est d'un faible intérêt sur le plan social.
Bande-annonce Les Jeunes amants

dimanche 29 septembre 2024

Locked In (1h36, 2023) de Nour Wazzi

Avec Famke Janssen, Rose Williams, Alex Hassell, Anna Friel, Finn Cole, Georgia Thorne, Toby Ryan,  Karl Collins, Lesley Molony, Chris Hallaways, Rachel Holifield, Cameron Robertson.

Encore un scénario Netflix complètement exempt d'originalité, qui a déjà été fait mainte et mainte foi. Le streaming et les algorithmes conduisent à un manque d'originalité patent, à une uniformisation des schémas dramatique, c'est consternant. Y compris pour la structure en flashbacks, qui semble être un obligatoire des cahiers des charges Netflix.

Par contre si l'on sort de congélation de plus de soixante ans, le film peut fonctionner, bien que tarabiscoté, invraisemblable et peu crédible, surtout dans son dernier tiers où revirements s’enchaînent pour une escalade du drame. Et ceci, malgré que le type casting nous indique dès le départ que Alex Hassel est le méchant : il est barbu et porte des lunettes. Mais les trois actrices principales font le job. Il faut reconnaître que la direction d'acteur fonctionne : Nour Wazzi connait son métier.

Mais il nous manque cruellement de la perversion, alors que le scénariste pense sûrement avoir conçu quelque chose de machiavélique, c'est à dire de rusé et perfide. Mais le post-modernisme ne peut plus se contenter de cela, il faut de l'autodérision (absente ici) ou de la perversité (pareillement). Ce genre de flm repose soit sur un schéma dramatique particulièrement torve ou sur un méchant charismatique, amusant ou délicieusement pervers, absent ici (normal car le schéma dramatique fait en sorte de maintenir le plus longtemps possible caché la source du mal).

Bande-annonce Locked In

dimanche 22 septembre 2024

Effie Gray (1h44, 2014) de Richard Laxton

Avec Dakota Fanning, Polly Dartford, Greg Wise, Tom Sturridge, Tom Herriott, Sam Churchill, Martin Keatman, Chris Haggart, Nima Dabestani, George Laing.

Nous sommes ici dans la catégorie du film en costume, historique, typiquement anglais. À noter que le scénario est signé Emma Thompson.

Le fait que ce soit tiré d'une histoire vraie est sans intérêt. La véracité n'est pas gage de bon sujet dramatique.

Richard Laxton vient des films pour la télévision. Il en profite ici pour construire des plans de coupes ou de transitions très travaillés avec végétations, brouillards, silhouettes qui se dessinent à la cime d'une colline. Et aussi avec beaucoup d'images sombres (l'époque historique le voulant ).

Le film est intéressant pas sa composante historique, où le personnage de Greg Wise, antipathique à souhait, est un auteur, critique d'art, très reconnu qui écrit des livres. Il est vénéré par sa famille ou des nobles. La capacité intellectuelle et la capacité d'écrire des livres étaient quelque chose de rare et célébré. Mais nous savons qu'au pays des aveugles, les borgnes sont rois.

Ce critique d'art dispose d'un autre défaut lié à son statut de mari, qui lui causera sa perte. Nous savons gré au film de ne pas donner d'explication à sa situation sexuelle.

Cela n'a pas été facile de tourner ce film, nous imaginons pour Dakota Fanning : elle passe son temps à faire la tête. Mais l'histoire du personnage est intéressante. Mariée plus ou moins de force (comme c'était le cas à cette époque victorienne) à ce critique d'art, et se retrouvant enfermée dans la maison de ses beaux-parents qui idolâtrent leur fils. Misère et médiocrité des nobles. Bien que crispant le spectateur, elle va finalement se révéler plus torve que nous l'imaginions et arrivera à se venger de son mari et sa famille d'adoption.

Bande-annonce Effie Gray

samedi 21 septembre 2024

Ses Trois Filles (His Three Daughters, 1h41, 2023) de Azazel Jacobs

Avec  Carrie Coon, Natasha Lyonne, Elizabeth Olsen, Rudy Galvan, Jose Febus,  Randy Ramos Jr., Jovan Adepo, Jay O. Sanders.

Un film avec une sensibilité certaine qui dépeint le cheminement de trois sœurs qui se retrouvent à veiller leur père qui est sur le point de mourir. Bien sûr les trois sieurs disposent de personnalités très différentes et ont suivi des chemins de vie différents. Une est très pragmatique et concrète, avec des problèmes avec son enfant adolescent. L'autre plane et semble ne pas être dans la réalité. Et la troisième passe son temps à boire de la bière et à fumer du cannabis ou une substance équivalente. Elles sont conviées pour un protocole de fin de vie à domicile, avec une coach dédiée et une infirmière.

La réalisatrice-scénariste compose un histoire avec professionnalisme où bien sûr les passifs historiques, animosités et autres moments partagés ressurgissent au gré de l'histoire. La scénariste a bien veillé à ne se concentrer que sur ces trois personnages, c'est-à-dire que nous ne voyons jamais les autres personnages, pour une bonne partie du film.

Autres éléments, nous ne voyons jamais le père, si ce n'est pour la séquence finale. Séquence finale qui chasse certains choix dramatiques qui ont précédé, ce qui surprend le spectateur, mais qui est une bonne idée, car la conclusion de la séquence est dans la ligne dramatique construite précédemment.

Bonne histoire donc, qui nous emmène jusqu'au bout. Pour un patron dramatique déjà vu, mais qui ici capte bien le spectateur, qui oublie qu'il a peut-être déjà vu des histoires équivalentes, mais qui souhaite savoir comment celle-ci va se conclure.

 Bande-annonce Ses trois filles

mercredi 4 septembre 2024

Alien : Romulus (1h59, 2024) de Fede Alvarez

Avec Cailee Spaeny, David Jonsson, Archie Renaux, Isabela Merced, Spike Fearn, Aileen Wu, Rosie Ede.

Plusieurs bonnes surprises à mettre au compte du film. La première est une ouverture vers le space opera. Ce septième de franchise contient plus d'ouvertures vers l'espace que d'habitude, à la fois parceque'il se déroule dans un vaisseau spatial et pas sur une planète (hormis le prologue) et parce que le sentiment du vide et de l'environnement spatial (la planète à proximité, ses anneaux) sont très prégnants.

Autre bonne surprise, le film prend son temps pour installer les personnages, qui ont peu de charisme il est vrai, mais les choses sérieuses commencent au bout de trente minutes. Ensuite, et cela est aussi une des bonnes surprises, c'est un vrai film d'horreur, qui va crescendo jusqu'à la fin, même si le film ne contient pas beaucoup de suspense. Mais il enfile les séquences-chocs, prévisibles pour ceux qui connaissent la franchise, ou inédites : la séquence de la température des corps, ou l'utilisation de la gravité, deux bonnes idées qui donnent son utilité au film.

Car le film est extrêmement fidèle à la franchise, en conviant des éléments de tous les épisodes précédents. Ils s'agit donc, à la fois d'un florilège de choses que nous pouvons visionner dans les six films précédents, mais aussi d'une histoire d'horreur dans un environnement confiné où les humains seront décimés un à un, en respectant les préceptes de tout bon film d'horreur (ce qui le rend en général invraisemblable, mais ce n'est pas gênant, car tout est invraisemblable ici).

Le travail sur les décors est impressionnant. Certaines séquences d'actions manquent peut-être d'un peu de lisibilité. La technique n'est pas criarde et bien mélangée : que ce soit les décors, le CGI porn, les maquillages et poupées, sculptures et autres animatroniques.

La distribution est le point le plus faible du film : acteurs et actrices sans saveur, lisse, ne suscitant aucune empathie ou haine ; nous nous moquons de ce qui leur arrive, et attendons patiemment qu'ils ou elles se fassent massacrer par les vilaines bébêtes. Et ceci dans un emballage (décors) sublime.

Bande-annonce Alien: Romulus

dimanche 1 septembre 2024

L'Année Du Dragon (Year Of The Dragon, 1985) de Michael Cimino

Avec Mickey Rourke, John Lone, Ariane, Leonard Termo, Raymond J. Barry, Caroline Kava, Eddie Jones, Joey Chin, Victor Wong.

Il est toujours étonnant de voir la préoccupation récurrente de Michael Cimino concernant les communautés qui ont immigré aux USA. Ici il s'agit des Chinois à New York, et des Polonais (Mickey évoquant sa communauté en permanence). Le policier, Mickey Rourke, en tant que policier est chargé de contrer la mafia chinoise, qui gangrène la police, et la ville. Il utilise des méthodes expéditives afin de pousser les nouvelles générations de cette mafia au crime.

Autre élément, son personnage principal n'est pas un héros. Il est égoïste, il trompe sa femme, il n'a aucune considération pour les autres. Il est au total antipathique et ne suscite aucune empathie.

Le temps accentue le côté artificiel du film. Nous ne savons pas s'il est documenté ou inspiré de faits réels. La forme est brillante, voire impressionnante avec des moments de bravoure au niveau de la mise en scène, mais nous ne sortons pas de l'impression permanente que nous sommes face à des abstractions. C'est sa forme qui impressionne, en particulier la mise en scène qui sauve le film.

L'Année du Dragon [Blu-Ray]

Voyage Au Bout De L'Enfer (3h03, 1978) de Michael Cimino

Avec Robert De Niro, Christopher Walken, John Savage, John Cazale, Meryl Streep, George Dzundza.

Nous savons que la subtilité n'est pas le fort de Michael Cimino. Il excelle par contre dans la mise en scène de séquences collectives où de multiples personnages interagissent, que ce soit dans un bar, que ce soit lors d'un bal, que ce soit dans un décor de villes ou que ce soit dans un décor de montagne. La destinée de ce groupe d'une même communauté avant, pendant, et après leurs passages au Vietnam pour la célèbre guerre, est par certaines composantes passionnante. Malgré le collectif, c'est l'interaction gré à gré, deux par deux qui intéresse Michael Cimino, quelque soit le lien entre les personnages : ami, amie, copain, bourreau, copain d'infortune, hiérarchie. Peux importe, mais dans la dimension collective, c'est la destiné individuelle de chacun qui intéresse Michael Cimino.

Le film commente et présente les effets de la guerre du Vietman sur cette communauté. Et à ce titre le film ne contient aucun héros. Comme souvent chez Michael Cimino, son personnage principal n'est pas particulièrement sympathique : Robert de Niro, dans un bon rôle, entre son amour plus ou moins caché de la femme de son ami, sa posture de tête brulée au Vietman qui a des effets collatéraux sur ses amis. Il y a aussi le personnage de Christopher Walken, une espèce de fantôme ; John Savage excelle dans un personnage à fleur de peau et  aux multiples stigmates physiques et psychologiques. Et sans oublier Meryl Streep, George Dzundza ou John Cazale. La direction d'acteur est extrêmement efficace, sans être particulièrement subtile.

Michael Cimino réussit de multiples moments de bravoure, où il met en scène des séquences d'anthologie, y compris la séquence finale où ils et elles se mettent à chanter. C'est un film impressionnant, au premier sens du terme, c'est-à-dire qu'il cause une vive impression, dont nous gardons des images, et provoque des réactions. Une œuvre d'art en quelque sorte.

 Voyage au Bout de l'enfer [Blu-Ray]

lundi 19 août 2024

Kali (1h36, 2024) de Julien Seri

Avec  Sabrina Ouazani, Olivia Côte, Philippe Bas,  Thiago Fragoso, Mathieu Lardot, Thiago Thomé, Vini Cavalieri, Raquel Karro, Sophie Guedes,  Emílio de Mello.

Dans la production en série des films d'actions de classe Série B, celui-ci se distingue du tout-venant par son héroïne, c'est une femme, incarnée par conviction par Sabrina Ouazani, et un ensemble de décors exotiques (en Amérique du Sud). Le canevas dramatique est standard, avec trauma passé, faux amis qui trahissent et hiérarchie qui trahi, une motivation qui oblige notre héros ou héroïne à conduire ses actions de vengeance (comme d’habitude un proche du héros doit être en souffrance  ou mourir pour le motiver), et bien sûr notre héros, en l'occurrence héroïne ici est une maîtresse en armes et techniques de combats. Tout ceci étant un prétexte pour aligner des séquences d'actions, spectaculaires, plutôt bien découpées et très pétaradantes.

Concernant ses séquences d'action et plus généralement le film, nous sommes dans l'efficace et la simplicité. Pas de révolution ici. Le film va à l'essentiel, mais n'est pas bâclé. Il y a un sens du découpage et un sens des décors. L'histoire est très schématique et cousue de fil blanc. La direction d'acteur est à l'avenant : nous ne sommes pas dans la subtilité. Efficacité technique, histoire plus ou moins prévisible, mais ce qui reste en mémoire c'est Sabrina Ouazani, qui crève l'écran.  Une bonne instance du genre. Vu que nous sommes dans du flux vidéo pour internet, il est probable qu'il y aura une suite. Nous en serons.

Bande-annonce Kali

Marlowe (1h49, 2022) de Neil Jordan

Avec Liam Neeson, Diane Kruger, Jessica Lange,  Brenda Rawn, Alan Moloney, Stella Stocker, François Arnaud, Darrell D'Silva, Ian Hart, Kim DeLonghi, Stephan Wiks,  Tony Corvillo, Mitchell Mullen, Patrick Muldoon, Daniela Melchior, Roberto Peralta.

Malgré un gros travail sur les décors, malgré une distribution riche, malgré une histoire bien tordue et sinueuse dont nous perdons le fil régulièrement, malgré un magnifique travail de reconstitution (décors, costumes), le film ressemble à beau livre, mais nous ennuie à intervalle régulier, et fini par susciter le désintérêt. Pourtant le travail de Neil Jordan n'est pas à prouver. Pourtant le talent d'écriture de William Monahan est connu.

Liam Neeson à l'air d'y croire. Et cela change de ses séries B d'actions qu'il enchaîne. Diane Kruger est mal coiffée et mal habillée. Mais la sauce de prend pas. En tout cas le film a suscité plus d'ennui que d'intérêt. La multitude de personnages et d'intrigues perd le spectateur en cours de route. Le film reste un beau livre d'images. Le format film n'est-il pas trop étroit pour une telle histoire ; le format série aurait peut-être été plus adapté ?

Bande-annonce Marlowe

samedi 3 août 2024

Larguées (1h32, 2018) de Eloïse Lang

 Avec Miou-Miou, Camille Cottin, Camille Chamoux, Johan Heldenbergh, Thomas Scimeca, Olivia Côte, Youssef Hajdi, Gunther Love, Elliot Daurat.

Une mère et ses deux filles partent en voyage avec leur mère pour lui faire oublier une récente séparation. C'est un mini-film choral, où des personnalités différentes vous échanger, se chamailler et vivre des évènements ensemble, pour se détester et se retrouver. Canevas vu de multiple fois.

Des éléments de comédie sont en place au sein des malheurs des trois personnages. Cela fonctionne plutôt bien et une certaine empathie en découle. Ces trois femmes sont à leur manière perdues à ce moment-là de leur vie. Et ces vacances vont les aider bien sûr (c'est cousu de fil blanc dès le départ) pour faire le point et envisager des suites. Le film ne surprend pas, nous savons comment cela va se terminer depuis le début, mais les chemins que prend le film fonctionnent.

Du côté de la distribution Camille Cottin est telle qu'on l'imagine (et ligne avec ses interprétations récurrentes). Camille Chamoux a le personnage le plus difficile et elle s'en sort très bien. Miou-Miou est en pilotage automatique et est comme souvent le faire valoir des autres personnages, tout en étant indispensable au schéma dramatique du film. Le film est conventionnel dans son genre, tout en étant capable de maintenir l'intérêt sur la durée.

 Bande-annonce Larguées

samedi 20 juillet 2024

Dans Un Recoin De Ce Monde (2h09, 2016) de Sunao Katabuchi

Il s'agit d'un film qui raconte la vie autour de la ville d'Hiroshima pendant la Seconde Guerre mondiale, où nous suivons la vie d'une jeune fille exploitée par sa belle famille (mariée de force). Il s'agit de la vie quotidienne de gens simples.

Le film n'évoque pas la bêtise militariste du gouvernement japonais de l'époque et son incapacité à reconnaître la défaite. Mais les victimes internes de ce régime. Victimes indirectes liées à l'effort de guerre (rationnement par exemple) ou directes (les bombardements d'armes conventionnelles ou le bombardement en utilisant l'arme nucléaire). À ce titre le film peut être perçu comme un hommage aux civils qui ont vécu et survécus aux horreurs de la guerre. Sans être un documentaire, le film contribue à la mémoire de ces évènements et à une meilleure compréhension de l'impact de la guerre sur la vie quotidienne des gens ordinaires.

L'esthétique est très travaillée, avec un rythme plutôt lent et contemplatif, qui au bout du compte arrive à provoquer de l'empathie envers cette jeune fille.

*Bande-annonce Dans un recoin de ce monde

jeudi 11 juillet 2024

Le Flic De Beverly Hills : Axel F. (1h58, 2024) de Mark Molloy

Avec Eddie Murphy, Joseph Gordon-Levitt, Taylour Paige, Judge Reinhold, John Ashton, Paul Reiser, Bronson Pinchot, Kevin Bacon, Jameison Walker II, Tony Jones.

Tous les chromos de la franchise Axel Foley sont présents. Cela pourrait paraître désuet, mais cela fonctionne, car tout cela est insignifiant et nous savons qu'Eddy Murphy se sortira de toutes les situations auxquelles les scénaristes le confrontent. Il faut reconnaître que tout ceci est un peu fané, mais retrouver Judge Reinhold, John Ashton ou Bronson Pinchot, est sympathique, tout comme le personnage d'Axel Foley, alias Eddie Murphy. Il y a un côté fané et désuet, tout en gardant un certain charme, pas de nostalgie, mais de satisfaction de retrouver ces chromos au premier degré qui étaient inoffensifs, par exemple avec des méchants de pacotilles, où les méchants sont vaincus, sans second degré, sans noirceur excessive. C'est une forme anachronique en 2024 où l'hystérie, la noirceur, l'ironie sont des basiques. Et ne serait-ce que pour cela, sans être un monument artistique, le film fonctionne.

Mais le film fonctionne, car il y a introduction du personnage de la fille d'Axel Foley, ainsi que du personnage de Joseph Gordon-Levitt, qui sont bien vus, et permettent d'enrichir le scénario. Les professionnels de l'écriture crédités (Will Beall, Kevin Etten et Tom Gormican) ont fait du bon boulot pour entremêler les différents personnages de la franchise plus les nouveaux, tout en restant dans son esprit, mais en la réactualisant légèrement.

Bande-annonce Le Flic de Beverly Hills : Axel F.

mercredi 10 juillet 2024

Tyler Rake (Extraction, 1h56, 2020) de Sam Hargrave

Avec Chris Hemsworth, Bryon Lerum, Ryder Lerum, Golshifteh Farahani, Rudhraksh Jaiswal, Shivam Vichare, Piyush Khati, Sara Rumao, Randeep Hooda, 

Le réalisateur est un ancien cascadeur et responsable de cascades. Il connaît et sait donc mettre en œuvre un film d'action.Le scénario reprend le patron de John Wick : un ancien de quelque chose, retiré, dépressif (à cause d'un traumatisme du passé bien sûr), alcoolique, est convié par un organisme pour récupérer des personnes prises en otages.

Le fait que notre héros soit dépressif aide à mettre en scène des séquences suicidaires. Et Chris Hemsworth adore cela visiblement. Par ailleurs le film se déroule dans différents pays d'Asie, ce qui convie de l'exotisme et beaucoup de décors spectaculaires.
Au total, cet ensemble de schémas ne tient qu'aux séquences d'actions, brutales, sanguinolentes, spectaculaires, souvent à hauteur humaine.
 
Bande-annonce Tyler Rake

Sisu, De l'Or Et Du Sang (2022) de Jalmari Helander

Avec Jorma Tommila, Aksel Hennie, Jack Doolan, Mimosa Willamo, Onni Tommila, Tatu Sinisalo, Wilhelm Enckell, Vincent Willestrand, Arttu Kapulainen, lina Saarela, Ilkka Koivula.

Sisu est l'affrontement entre un soldat finlandais solitaire et un groupe de soldats allemands en débâcle. Non-sommes en 1944 dans les contrées sauvages de Laponie. Ces Allemands ont la mauvaise idée de voler l'or du soldat (qui s'était converti en chercheur d'or). Erreur. Ce soldat de légende (supposé immortel) va poursuivre coûte que coûte ces Allemands pour récupérer son or.

Le film possède très peu de dialogue (le personnage principal doit avoir une ligne uniquement lors du dernier plan du film). Il possède aussi un lot important de morts violentes (mines antipersonnel, canon, mitraille, couteau) et de combats, tous originaux et très spectaculaires, à la limite du comique, mais nous comprenons bien que c'est une composante importante de la geste artistique du film.

Au total il s'agit d'un spectacle total, hyper violent, jouissif, qui évolue vers une dimension irréelle, mais que l'on oublie vite.

 Bande-annonce SISU - De l'Or et du Sang

Prey (1h40, 2022) de Dan Trachtenberg

Avec Amber Midthunder, Dakota Beavers, Dane DiLiegro, Stormee Kipp, Michelle Thrush, Julian Black Antelope, Stefany Mathias,  Bennett Taylor, Mike Paterson.

Très bonne surprise que cette déclinaison de la franchise Predator. Le film reprend beaucoup des éléments du film original, en les adaptant dans le milieu des Indiens de l'Amérique du Nord, c'est-à-dire des chasseurs qui n'ont peur de rien et qui doivent affronter un nouvel animal, une nouvelle bête qui paraît plus grosse qu'un ours. 

Le film en profite pour convier des éléments de féminisme en mettant l'intensité dramatique et conduisant le film du point de vue d'une jeune Indienne, qui comprend qui se passe des choses anormales, et qui aimeraient devenir chasseuse comme les hommes et qui au final bien sûr va se retrouver à affronter la bête (comme tous les épisodes de la franchise Predator).
La réussite du film est finalement de faire un film qui est bien un film de survie, où des humains, ici en l'occurrence des Amérindiens doivent affronter une bête sauvage différente. Et le film fonctionne parfaitement. D'ailleurs il rejoint ipso facto le top 3 de la franchise et ne dépareille pas du tout vis-à-vis du premier Predator. D'ailleurs le choix de la jeune Indienne au physique à l'opposé de celui de Arnold Schwarzenegger, est aussi une très bonne idée. Une réussite.
 
Bande-annonce Prey

Cry Macho (1h44, 2021) de Clint Eastwood

Avec Clint Eastwood, Dwight Yoakam, Daniel V. Graulau, Horacio Garcia Roja, Ivan Hernandez.

Avec Cry Macho, il pourrait être possible de voir le film dans la filiation de The Mule, Grand Torino ou Le Maître de Guerre. Que neni, nous sommes ici dans le filiation de Josey Wales Hors La Loi ou Un Monde Parfait voire Honkytonk Man, soit au moins deux chefs d'oeuvre. 

Mais il est impossible d'appréhender ce film sans connaître l'ensemble du corpus d'oeuvre créé par Clint Eastwood.

Macho est le coq de combat d'un  adolescent que le vieux cowboy doit ramener du Mexique à son père au Texas. Road movie, donc, avec ses péripéties consistant en la rencontre de personnages plus ou moins sympathiques, avec un long passage forcé dans un petit village mexicain, qui vont changer la vie de notre cowboy, mais aussi celle de l'adolescent. Séquences qui sont les plus réussis du film, qui évoquent le thème de la famille, présent au coeur des films précités.

Clint Eastwood campe ce vieux cowboy, personnage qui a l'âge du réalisateur acteur. Il est dur d'évaluer ce film sans penser à l'oeuvre de Clint Eastwood, en particulier les films précités. Et à ce titre le film est de toutes beautés. Avec sa photographie qui est magnifique. Avec son style limpide et simple à la fois, qui ne sombre jamais dans le pathos, quelles que soient les situations des personnages.

Bande-annonce Cry Macho

Paul Sanchez Est Revenu ! (1h50, 2018) de Patricia Mazuy

Avec Laurent Lafitte, Zita Hanrot, Philippe Girard, Idir Chender, Anne-Lise Heimburger, Anthony Paliotti, Achille Reggiani, Diego Bordonaro, Mike N'Guyen, Nicolas Bisquert.

Avec ce film Patricia Mazuy compose une histoire qui reste toujours mystérieuse. Laurent Laffite se prend pour Paul Sanchez, peut-être  est-il Paul Sanchez, c'est-à-dire qu'il fuit en permanence la police, commet des vols, vit dans la montagne et fuit toute autre personne. Car Paul Sanchez est recherché par la police pour des meurtres commis dans le passé, et il n'a pas été attrapé. 

Une jeune policière est fascinée par ce personnage de Paul Sanchez.et enquête sur cette réapparition qu'incarne Laurent Laffite. Elle enquête seule, jusqu'à l'obsession, et jusqu'à ne pas respecter les protocoles d'enquête, et ne plus obéir aux ordres de sa hiérarchie.
Tout ce monde va se rejoindre pour composer une histoire qui reste toujours intrigante, jamais inutilement explicative, et qui permet de garder au film un mystère permanent et un climat quelque part d'absurdité à la limite du comique, presque irréel tant nous ne comprenons pas ce que fait le personnage de Laurent Lafitte.
Une vraie réussite originale sur des thèmes très communs.
 
Bande-annonce Paul Sanchez Est Revenu !

mardi 9 juillet 2024

Super (2010) de James Gunn

Avec Rainn Wilson, Elliot Page, Liv Tyler, Kevin Bacon, Gregg Henry, Michael Rooker, Andre Royo, Sean Gunn, Stephen Blackehart.

Super, est un pauvre type, un minable, que sa copine a quitté pour un mauvais garçon, qui a une vie dont il n'est pas satisfait, et qui, suite à des frustrations décide de devenir Super, pourfendeur des délinquants, avec une clé à molette. Il s'attaque à de très petits délinquants (quelqu'un qui double dans une file d'attente de cinéma par exemple) à un gros délinquant (un trafiquant de drogue).

Le film est sûrement un message sur les superhéros et sur leur rôle dans la psychologie des individus. James Gunn s'est-il basé sur des études psychologiques ? Peu importe. Le film est une réussite, car ce personnage est pathétique (mention spéciale à Rainn Wilson qui interprète Super) et attachant à la fois, et aussi grâce à son binôme, Elliot Page, qui se révèle plus détraqué(e) que lui dans son personnage de binôme de Super.

Bande-annonce Super

Augure (1h32, 2023) de Baloji

Avec Marc Zinga, Yves-Marina Gnahoua, Marcel Otete Kabeya, Eliane Umuhire, Lucie Debay, Denis Mpunga, Bongeziwe Mabandla, Guetty Lembe, Linda Ikwa.

Le film possède son ton original en relation avec où il se déroule, c'est-à-dire le Congo, ainsi qu'avec la thématique qu'il brasse, c'est-à-dire les croyances et superstitions qui sont un mélange des superstitions du christianisme avec les croyances et superstitions tribales locales. Comme d'habitude les superstitions n'impressionnent que ceux qui croient et le film paraît artificiellement dramatisé. Même si notre personnage en souffre beaucoup. Mais il faut reconnaître que le scénario intègre parfaitement tous ces éléments. Avec un regret en tant que spectateur est que la femme de Marc Zinga n'a pas de place dans la deuxième partie du film.

Néanmoins le film possède ses originalités, en particulier l'ambiance, les décors des lieux où il se déroule au Congo, avec aussi les divers éléments culturels qu'il met en avant. Il est à noter qu'il n'est pas du tout une publicité, mais plutôt un repoussoir pour ce pays, les gens ne semblant pas avoir de libre arbitre et surtout étant pris par le carcan des superstitions.
Le film possède néanmoins une signature et une vraie hystérésis.
 
Bande-annonce Augure

Damaged (1h37, 2024) de Terry McDonough

Avec  Samuel L. Jackson, Vincent Cassel, Gianni Capaldi, Kate Dickie, John Hannah, Laura Haddock, Brian McCardie, Elaine C. Smith, Brian Pettifer.

Il s'agit d'une bouse de haut niveau sur un canevas de film policier où il est question de meurtre à plusieurs années d'intervalles qui doivent être élucidés. 

Le film est laid et cadré pour la télévision ou les ordiphones. Normal, Terry McDonough n'a travaillé qu'avec ce format. Le scénario est artificiellement tarabiscoté pour maintenir un intérêt. C'est d'autant plus consternant que trois scénaristes sont crédités...
Nous croyons très moyennement à l'histoire de chacun des personnages que ce soit Samuel Jackson ou Vincent Cassel ou le flic local. Nous ne savons pas dire si nous penchons du côté du ridicule des personnages ou du cabotinage des acteurs (qui probablement font ce qu'ils peuvent avec les dialogues qu'on leur donne).
Il s'agit encore d'un canevas dramatique où nous sont présentés les états d'âme et les arrière-plans psychologiques ou familiaux de chacun des policiers. Et nous nous en moquons.
Si l'on prend la métaphore culinaire, le film ressemble à un gâteau qui ne prend pas et qui est raté malgré peut-être des ingrédients intéressants de prime abord c'est-à-dire ici des acteurs confirmés et un canevas dramatique de plusieurs meurtres qu'il faut élucider. Un très mauvais film policier.
 
Damaged

Les Dessous De La Famille (A Family Affair, 1h51, 2024) de Richard LaGravenese

Avec Nicole Kidman, Zac Efron Joey King, Kathy Bates, Liza Koshy, Wes Jetton, Ian Gregg, Sarah Baskin, Zele Avradopoulos, Vince Pisani, Sherry Cola, Olivia Macklin, Vee Bhakta.Maxel Amador.

Zac Efron est une superstar du film de superhéros. Il se comporte comme une diva. Il enchaîne les conquêtes féminines. Il va croiser la mère de son assistante, interprétée par Nicole Kidman. Plus âgée que lui, une relation amoureuse va se nouer, au grand désespoir de son assistante.

Dans le genre comédie romantique, nous avons un exemple qui fonctionne, sans être révolutionnaire sur ma forme ou le scénario. Du côté de la distribution, nous sommes heureux de retrouver la trop rare Kathy Bates.

Richard LaGravanese est un scénariste confirmé et pas un débutant à la mise en scène. La photographie est assurée par Don Burgess, lui aussi très expérimenté. Le film est très professionnel, solide, peut être un peu trop, dans le sens où il manque un peu de folie et ne sort pas des schémas que nous pouvons imaginer. Le film ne surprend pas. Mais il fonctionne et le spectateur se laisse embarquer pour savoir comment cela va se terminer.
 
Bande-annonce Les Dessous de la famille

Blood & Gold (1h38, 2023) de Peter Thorwarth

Avec Jördis Triebel, Robert Maaser, Alexander Scheer, Marie Hacke, Roy McCrerey, Connor Long, Heiko Schaffartzik, Christian Kahrmann, Nele Kiper, Stephan Grossmann, Gisela Aderhold, Florian Schmidtke.

Il s'agit d'un film de guerre qui se déroule pendant la déroute des Allemands autour de Dresde en 1944. C'est-à-dire que c'est la débâcle, les alliés approchent. Un groupe de SS revient dans un petit village pour chercher les lingots d'or d'un juif qui a été déporté leur a indiqué. Certains villageois étaient au courant pour les lingots, et ne voient pas ceci d'un bon oeil.

Le climat de fin de guerre et de débâcle où tout est permis, et l’appât de l'or, vont conduire tous les protagonistes à s'entretuer, se trahir ou créer des alliances. Avec son lot de morts violentes et de sang. 
Le film est une petite réussite, grâce à son scénario qui n'est pas cousu de fil blanc, les revirements ne sont pas téléphonés, permettant au spectateur de suivre sans ennuis les péripéties.
 
Film de guerre et costumes, genre plutôt rare, de très bon niveau, où tous les éléments techniques sont parfaits. La direction d'acteur manque quelquefois de finesse. Mais le sujet ne s'y prête peut-être pas.
 
Bande-annonce Blood & Gold

samedi 29 juin 2024

Dalva (1h22, 2022) de Emmanuelle Nicot

Avec Zelda Samson, Alexis Manenti, Fanta Guirassy, Marie Denarnaud, Jean-Louis Coulloc'h, Sandrine Blancke, Maia Sandoz, Charlie Drach, Roman Coustère Hachez.

Dalva est une petite fille de douze ans qui s'habille comme une femme pour faire plaisir à son père, qui abuse d'elle. C'est le point de départ du film, qui nous fait rentrer immédiatement dans l'histoire. Le film commence par l'arrestation de son père. Le spectateur ne comprend pas tout de suite. Dalva ne comprend pas. Pour le reste du film nous suivons l'évolution de Dalva sur cette situation et sa perception des choses. Le film évoque sa relation avec les enfants de son âge dans l'institution où elle est placée, sa relation avec sa mère, sa relation avec son père, sa relation avec son éducateur (Alexis Manenti). Ses relations sont souvent basées sur la séduction.

Emmanuelle Nicot a choisi un sujet difficile, traité avec justesse, c'est-à-dire sans pathos inutile, sans jugement pour la petite fille, par petites touches. Porté il est vrai par Zelda Samson dans le rôle de la petite fille, qui crève l'écran. Un film très fort sur le sujet et très fort sur la forme.

Bande-annonce Dalva

samedi 15 juin 2024

Rien à Perdre (2023) de Delphine Deloget

Avec Virginie Efira, Félix Lefebvre, Arieh Worthalter, Mathieu Demy, India Hair, Alexis Tonetti, Andréa Brusque, Oussama Kheddam, Audrey Mikondo, Caroline Gay.

Delphine Deloget compose un film poignant où une mère se voit retirer son jeune fils, car l'état considère qu'elle n'est pas capable de l'élever. Le fils est perturbé. La mère travaille le soir en boîte de nuit et est précaire sur le plan pécuniaire. Le frère aîné est lui autonome, mais s'occupe de son jeune frère en soirée. Elle est plus ou moins aidée par ses deux frères, qui ne sont pas des solutions, bien au contraire pour l'un d'eux. Le film pointe aussi la difficulté des personnels de l'état qui se retrouvent dans la situation de retirer son enfant à une mère.

Delphine Deloget réussit son film, car il ne sombre pas dans le pathos à outrance alors que toutes les scènes pourraient s'y prêter. Avec Virgine Effira qui incarne avec force cette mère, qui va jusqu'au bout, qui n'a rien à perdre comme l'indique le titre du film pour récupérer son fils. Même si le personnage de la mère n'est pas tout blanc, le spectateur est en empathie avec elle, et la progression dramatique s'appuie sur cela.

Le film contient très peu de musique, ce qui rend plus fortes les images et les turpitudes de Virginie Effira et sa tragédie.

 Bande-annonce Rien à Perdre

dimanche 2 juin 2024

Le Syndrome Des Amours Passées (1h29, 2023) de Ann Sirot et Raphaël Balboni

Avec Lucie Debay, Lazare Gousseau, Vincent Lecuyer, Andrea Romano, Tarek Halaby, Nora Hamzawi, Ninon Borsei, Frank Onana, Florence Loiret Caille, Youri Dirkx, Ana Rodriguez.

Belle réussite que ce film, sur un sujet qui n'est pas facile. Un couple qui n'arrive pas à avoir d'enfant, se voit en quête de recoucher avec ses anciens ou anciennes partenaires. C'est la thérapie que leur conseille leur médecin. Nous ne savons pas si ceci est basé sur un vrai protocole médico-psychologique, mais c'est de toute évidence une bonne idée pour un scénario de film. 

Il faut que reconnaître que Ann Sirot et Raphaël Balboni réussissent un film à la foi léger et profond sur ce qui unie et définie un couple. Ce n'est jamais ennuyeux ni scabreux. Le film est très bien écrit et chacun des personnages secondaires est dépeint rapidement et efficacement. La quête de ces amours passés ne se déroulera pas simplement : que sont ils ou-elles devenues ? Seront ils ou-elles d'accord ? Cela va-t-il avoir un effet sur le couple lui même ? La force du scénario est de traiter sérieusement cet argument qui pourrait paraître saugrenu, ou pas ! Même si beaucoup de séquences contiennent des éléments humoristiques.

L'utilisation de montages séquences légèrement ésotériques est une bonne idée et rajoute une dimension au film. Tout comme le mur des amours passés devant lequel notre couple fait le point.

Une comédie légère et sérieuse tout à la fois, portée avec brio par le duo Lucie Debay et Lazarre Gousseau.

Bande-annonce Le Syndrome des amours passées

lundi 20 mai 2024

The Black Book (2h04, 2023) de Editi Effiong

Avec Richard Mofe-Damijo, Ade Laoye, Sam Dede, Alex Usifo Omiagbo,  Shaffy Bello, Kelechi Udegb, Ikechukwu Onunaku, Taiwo Ajai-Lycett, Iretiola Doyle, Bimbo Akintola.

Nollywood s'approprie le canevas de scénario de l'ancien tueur ou mercenaire retiré qui se doit de revenir pour se venger (par exemple, John Wick et Equalizer, tous deux de 2014, pour des franchises récentes, mais il y a bien d'autres films). Ici il s'agit de Richard Mofe-Damijo, très bon, tout en rage rentrée, qui est diacre, mais dont le fils est maltraité, pour le moins, par la police locale. Police corrompue, comme beaucoup de gens semblent le suggérer le film. Police, médias, un mercenaire retiré, une journaliste qui cherche le papier à sensation, et les femmes, ce sont les ingrédients de film. Car les femmes ont un rôle important dans le film : journalistes, commissaire de police, soldates. Ce sont les femmes qui vont avoir un impact important pour notre héros qui cherche à venger son fils.

Le film fonctionne grâce à son décor, le Nigéria, Lagos la ville, son intrigue très riche, son scénario bien articulé, et bien sûr le charisme de Richard Mofe-Damijo, qui rendent curieux le spectateur de ce que sera la suite. Un film qui revigore le genre.

The Black Book

dimanche 19 mai 2024

Silent Hours (2h26, 2021) de Mark Greenstreet

Avec Susie Amy, John Baldwin, Sarah Bascombe, Tom Beard, Hugh Bonneville, Robert Bowen, Julie Bryant, Ben Carroll, Beth Chalmers, Annie Cooper.

Il semblerait que ce navet est le montage de plusieurs épisodes d'une mini série de 2017. Voilà comment recycler des images pour faire un nouveau film à partir de scènes existantes. L'industrie pornographique le fait depuis des années, pourquoi pas les séries pour le streaming.

Le film est un bréviaire pour apprenti phallocrate. Toutes les femmes sont obsédées et ne pensent qu'à une chose, c'est d'avoir une relation sexuelle avec le héros. Héros qui est antipathique à souhait, sans évoquer son charisme de chaise pliante. C'est à se demander si le ou les créateurs ne donnent pas vie à leur fantasme de coucher avec toutes les femmes.

L'origine télévisée (une minisérie) donne des images plates, dénuées de tout sens artistique. Par contre son usage du gore (têtes et membres coupés) réveille régulièrement le spectateur qui somnole régulièrement. L'intrigue : il est question de meurtres et d'un tueur en série et d'un détective privé (le personnage principal, héros). Sans intérêt.

Silent Hours

Stolen (Stöld, 1h45, 2024) de Elle Márjá Eira

Avec Martin Wallström, Dakota Trancher Williams, Elin Oskal, Magnus Kuhmunen, Jennifer Lila, Pavva Pittja, Matias Tunold, Ida Labba Persson, Lars-Ante Wasara, Juho Kuusamo.

Nous sommes en région des éleveurs de rennes. Ce sont les Samis, un peuple autochtone en Suède, qui vit de l'élevage des rennes. Ils doivent cohabiter avec les habitants qui veulent le développement minier de la région. Il y a en plus autochtone non sami qui s'amuse à tuer les rennes. Mais la police n'enquête pas tout en enquêtant. Une jeune Sami essaye de faire avancer l'enquête à l'insu du plein gré des policiers.

Nous sommes en permanence dans le froid, la neige. Le rythme est lent. Tout comme le rythme du film. Mais l'intrigue, simple à priori, contient des circonvolutions (le mauvais traitement des femmes est évoqué par exemple) qui font que nous ne sommes pas dans un film enquête avec faux coupable pour détourner le spectateur. Le coupable est connu très vite, l'intrigue étant que la police n'arrive jamais à le mettre en défaut. Ce n'est donc pas un film policier, mais un drame. Avec des petites cellules sur la vie locale de cette communauté que sont les Samis. Le film est dans une tonalité réaliste, ce qui fait qu'il a une certaine lenteur. Mais il est cohérent. Plutôt que de lenteur, il prend son temps pour développer l'intrigue, articulée avec la vie locale.

À noter que la musique est beaucoup trop présente. Elle insiste de manière lourde pour faire croire à un film à suspense.



samedi 18 mai 2024

Voici Le Temps Des Assassins (1h53, 1956) de Julien Duvivier

Avec Jean Gabin, Danièle Delorme, Gérard Blain, Robert Arnoux, Liliane Bert, Lucienne Bogaert,  Aimé Clariond, Gabrielle Fontan, Germaine Kerjean, Robert Manuel, Robert Pizani.

Jean Gabin est patron d'un restaurant à Paris. Il gère son équipe. Il a un fils adoptif en la personne de Gérard Blain. Il y a sa mère qui tient une guinguette sur les bords de Marne. La fille de son ex-femme apparaît ; son ex-femme est morte et sa fille ne sait que faire et vient le voir à Paris. C'est Danièle Delorme dans un rôle de femme fatale, qui revient avec des desseins que nous comprendrons petit à petit grâce au scénario qui avance à petits pas, mais sûrement avec à chaque fois des points de non-retour. Elle va chambouler tout le monde qui gravite autour de Jean Gabin.

Danièle Delorme porte le film. Jean Gabin est plutôt crédible dans le personnage de patron de restaurant. Gérard Blain est plus monolithique. La vie du personnage de Jean Gabin va être chamboulée par toutes ces femmes : son ex-femme décédée, la fille de son ex-femme, sa mère. Nous pouvons même dire qu'il s'agit de femmes fatales tant leurs influences sur les différents personnages sont importantes. Nous sommes bien dans un film Noir.

Il est appréciable que la musique reste peu présente et ne soit pas tartinée dans tous les sens comme beaucoup de films de cette époque. Cela rend le plus encore plus fort. Très bonne surprise.

Bande-annonce Voici le temps des assassins

vendredi 17 mai 2024

Le Procés Goldman (1h55, 2023) de Cédric Kahn

Avec Arieh Worthalter, Arthur Harari, Stéphan Guérin-Tillié, Nicolas Briançon, Aurélien Chaussade, Christian Mazzuchini, Jeremy Lewin, Jerzy Radziwilowicz, Chloé Lecerf, Laetitia Masson.

Nous avons apprécié ce film de procès. Procès de ce monsieur Goldman, révolutionnaire de gauche, qui se trouve accusé de meurtre, ce qu'il réfute. L'intérêt du film est dans ce personnage, qui ne nie pas certains de ses méfaits, qui refuse d'être défendu car il est innocent (selon lui) du meurtre dont on l'accuse. Le film est dans le travail de Arieh Worthalter, formidable, dans ce personnage qui possède certaines caractéristiques attachantes. Le film est aussi dans ses réponses aux attaques du procureur, mais aussi dans sa relation avec son avocat et les plaidoiries de son avocat. Ce qui fait que nous suivons ce film de bout en bout grâce à ces formidables acteurs, ainsi qu' au scénario, assez subtil, qui arrive à créer une histoire en enchainant les scènes de plaidoirie du tribunal qui de prime abord peuvent se ressembler, mais à chaque fois les informations permettent de préciser le personnage. Cédric Kahn d'ailleurs évite en permanence le point de vue des jurés, y compris pendant leur délibération.

Le choix de ne pas utiliser de musique rend encore plus puissantes les interprétations des acteurs et oblige les spectateurs à se concentrer en permanence sur les personnages. Ce monsieur Goldman est un personnage étonnant, antipathique selon la pensée dominante de l'époque (les années 70 en France), mais qui contient suffisamment d'éléments pour le rendre intéressant de nos jours.

Bande-annonce Le Procès Goldman

samedi 11 mai 2024

Zorn I (2010 - 2016) (2017, 54 min), Zorn II (2016 - 2018) (2018, 59 min), Zorn III (2018 - 2022) (2022, 1h18) de Mathieu Amalric

 Avec John Zorn, Steve Gosling, Barbara Hannigan, et les différents musiciens.

Mathieu Amalric a filmé John Zorn et ses musiciens sur une période de 12 ans. Il en résulte ces trois documentaires où nous voyons John Zorn en répétition, interprétation et concert. Compositeur extrêmement prolifique qui gravite dans des styles divers apparentés au Jazz et la musique contemporaine, pour faire simple.

Il est toujours passionnant de voir des passionnés et des experts au travail. John Zorn est plus que passionné, un génie ou un excentrique qui créé de la musique en permanence, mais surtout il apparait comme un enfant qui s'amuse en permanence. Que ce soit en répétition, les parties les plus intéressantes où nous le voyons réagir aux interprétations ou faire des commentaires (il ne dirige pas directement, mais commente afin d'aller dans le sens où il souhaite), ou en concert où il regarde ou participe lui même, ou que ce soit en solo à l'orgue, qui est un instrument qui le passionne.

Ce qui manque c'est les moments où John Zorn explique comment il crée, quels sont ses algorithmes internes, il y en a un petit peu où nous le voyons sur sa tablette, mais ces moments manquent un peu pour compléter, pour avoir une confirmation du génie ou peut être qu'il s'agit d'un laborieux qui y passe tout son temps.

 Bande-annonce Zorn I & II