samedi 29 novembre 2025

Dr. Jack (Et Puis Ca Va, 1h, 1922) de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor

Avec Harold Lloyd, Mildred Davis, John T. Prince, Eric Mayne, C. Norman Hammond. 

Le film est constitué de deux parties. La première, une exposition sur le docteur Jack, Harold Lloyd, et en parallèle le personnage de Mildred Davis. Celle-ci est maintenue malade à domicile par un médecin mal intentionné nommé Ludwig von Saulsbourg, interprété par Eric Mayne, qui est payé pour être à domicile par le père pour soigner sa fille. Eric Mayne la maintient dans un état maladif, la cloître et la gave de potion. Harold Llloyd, de son côté, le docteur Jack, est joyeux, enjoué, soigne une poupée, attentionnée. Pendant cette première partie, le burlesque est maintenu par les acrobaties faites par Harold Lloyd avec sa voiture. Ces deux médecins vont se croiser et un amie de la famille va demander son avis à un autre médecin, le docteur Jack justement. Ce qui fait basculer le film dans sa deuxième partie qui se déroule à l'intérieur où bien sûr, Harold Lloyd aura des effets bénéfiques sur la malade. Cette deuxième partie contient une longue poursuite dans la maison, impressionnante par sa longueur et ses multiples idées. Et assez jubilatoire, il faut reconnaitre.

Nous ne connaissions pas Harold Lloyd et cette première rencontre est très plaisante. Les plans de transitions, pour raconter les histoires, sont juste des passerelles vers les performances d'Harold Llloyd, en termes d'interprétation et de cascade. Ce film muet est accompagné dans cette version par la musique de Robert Israel composée ne 2002. Celle-ci s'avère très plaisante.

poster du film Et puis ça va 

lundi 24 novembre 2025

Ballad Of A Small Player (1h41, 2025) de Edward Berger

Avec Colin Farrell, Fala Chen, Tilda Swinton Alex Jenning, Chik-Ka Lai, Alan K. Chang,  Margaret Cheung, Jason Tobin, Deanie Ip, Selena Fong, Christina Yong, Anthony Chau-Sang Wong, Adrienne Lau.

Après Conclave (2024), Edward Berger revient avec cette production Netflix.

Nous notons un travail sur la photographie magnifique , opérée par James Friend. Nous notons aussi la musique de Volker Bertelmann, plutôt impressionnante, étant très en avant, et consubstantielle à l'impression que fait le film. Nous notons aussi le personnage de Tilda Swinton, qui évoque le dessin animé, avec un beau travail sur ses costumes. Nous notons Colin Farrell , impressionnant au niveau de l'interprétation d'un personnage malade du jeu. Nous notons le scénario, sous ses impressions de linéarité, ne l'est pas du tout. Bref, le film sous ses exubérances, mais aussi grâce au pathétique de ses personnages, Colin Farrell en tête, évoque le dessin animé. Tous ces éléments mis ensemble donnent un film qui tient le spectateur jusqu'au bout, sous une forme de suspense à peine déguisé : comment ce personnage pathétique et ridicule, Colin Farrell, va s'en sortir. 

Le film crée en quelque sorte son propre genre. De grosses composantes d'humour, un drame pour le personnage de Colin Farrell, des éléments irréels avec les croyances locales ou la croyance en des fantômes, un côté dessin animé (voir l'interprétation de Colin Farrell ou la patine de la photographie). Ajouter la musique originale, symphonique, très en avant, qui tire le film vers le fantastique et le suspense. Tout ceci contribue à produire un film qui possède sa propre originalité et ne ressemble à aucun autre. Et bien sûr, à voir pour tout adorateur de Colin Farrell qui livre une interprétation impressionnante.

 poster du film Ballad Of A Small Player 

dimanche 23 novembre 2025

Partir Un Jour (1h38, 2025) de Amélie Bonin

Avec Juliette Armanet, Bastien Bouillon, François Rollin, Tewfik Jallab, Dominique Blanc, Mhamed Arezki, Pierre-Antoine Billon, Amandine Dewasmes, Solal Lucas, Jean-Pierre Schlagg.

Une cheffe qui va ouvrir bientôt son restaurant gastronomique doit revenir chez ses parents, car le père a la santé qui vacille. Ce retour au source chez ses parents, qui tiennent eux un restaurant pour routiers, va perturber ses projections. Retour aux sources qui sera perturbé par différentes choses. Le film fonctionne grâce à ses multiples arcs dramatiques : sa relation avec son père, avec sa mère, avec son chéri, avec son copain d'enfance (Bastien Bouillon dans un rôle qui change de ses interprétations sombres). Tout en cherchant son plat-signature pour l'ouverture de son restaurant. Et tout en gérant la capacité diminuant de ses parents à gérer leur restaurant.

Cet ensemble fonctionne bien. Juliette Armanet porte le film de bout en bout, avec cette multitude de sujets à traiter pour son personnage, et une interprétation assez subtile. Les acteurs sont bons et il n'y a pas de temps morts pour le personnage principal.

Cerise sur le gâteau, les personnages chantent, il s'agit donc d'une comédie musicale : les personnages chantent sur des chansons connues, qui servent l'histoire, qui sont donc des dialogues chantés. Cela est très fluide et fonctionne très bien, ce mode d'expression paraissant naturel. Excellente idée, qui donne au film une patine poétique bienvenue. L'utilisation des retours en arrière et leur intégration dans les scènes actuelles est aussi élégante, fusionnée dans la séquence courante.

poster du film Partir un Jour 

 

 

 

Jeune Femme (1h37, 2017) de Léonor Serraille

Avec Laetitia Dosch, Souleymane Seye Ndiaye, Grégoire Monsaingeon, Jean-Christophe Folly, Nathalie Richard, Arnaud de Cazes, Zirek, Philippe Lasry.

Avec Jeune Femme, Léonor Serraille a créé un hymne à Laetitia Dosch. Bien évidemment tout tourne autour de cette jeune femme. Mais ce n'est pas tant la ligne dramatique qui importe, car l'hystérésis du film tourne autour du personnage interprété par Laetitia Dosch, qui suscite une multitude de sentiments à son égard. Elle peut être ridicule, émouvante, amusante, consternante, touchante, énervante, exaspérante ... bref une vraie humaine un peu paumée, compréhensible vu sa situation, mais attachante. Nous sommes toujours curieux de voir ou comprendre comment elle va évoluer. Le film ne contient pas de gros enjeux dramatiques. Nous suivons les pérégrinations de la jeune femme, qui est plaquée ou qui vient de quitter son amoureux, qui se retrouve à la rue et cherche d'un logement, et aussi un revenu, en passant le réseau des copains et copines, ou en répondant à une annonce de garde d'enfant, en prenant un poste de vendeuse de sous-vêtements. Une comédie, mais qui aborde des sujets graves (et sociétaux), car la vie de cette jeune femme est pavée d'insécurité. Et le film laisse ouverte la possibilité que sa situation soit quelque part choisie et non pas subit.

Tout ceci ne tient que par Laetitia Dosch et il est impossible d'imaginer le film sans elle.

poster du film Bande-annonce Jeune Femme 

dimanche 16 novembre 2025

Eddington (2h28, 2025) de Ari Aster

Avec Joaquin Phoenix, Deirdre O'Connell, Emma Stone, Micheal Ward, Pedro Pascal, Cameron Mann, Matt Gomez Hidaka, Luke Grimes, Amélie Hoeferle, Clifton Collins Jr., William Belleau, Austin Butler.

À travers cette histoire au Nouveau-Mexique, où un Sheriff (Joachim Phoenix dans un rôle de geignard permanent) affronte le maire local (Pedro Pascal), mais aussi sa femme mentalement dérangée (Emma Stone en faire valoir et levier dramatique de l'évolution du personnage du shérif), sa belle-mère et ses adjoints. Ari Aster parle de l'Amérique du Nord profonde, entre superstition, racisme et immigration, amour des armes, affrontements politiques et affrontement de classes, complotismes et croyances. Sans aborder frontalement ces sujets. Avec l'élément plus intéressant du film, l'évolution du personnage de Joachim Phoenix, qui, s'il peut contenir des éléments d'empathie de la part du spectateur,  évolue fortement pendant le film en devenant de plus en plus complexe plus le film avance, pour une certaine jubilation du spectateur, il faut reconnaître.

Ari Arster crée ici quelque chose de beaucoup plus digeste que son piètre film précédent, le pensum Beau Is Afraid (2023), mais reste dans le manque de subtilité et dans une lourdeur certaine. Il n'a pas la main légère. Mais cela est normal finalement, car l'histoire n'évolue pas auprès de personnages subtils.

Nous notons que les scènes d'actions sont très dynamiques et percutantes. Ari Aster devrait s'essayer à réaliser un action-movie, un film d'action en bonne et due forme, le résultat devrait être intéressant. 

poster du film Bande-annonce Eddington 

samedi 15 novembre 2025

La Bonne Conduite (1h35, 2021) de Arnaud Bedouët

Avec Alban Lenoir, Olivier Saladin, Aïmen Derriachi, André Wilms, Nailia Harzoune, Jisca Kalvanda, Milouda Chaqiq, Amar Bourennani, Benjamin Quique, Yussif Timéra, Saïd Benchnafa, Mohamed Makhtoumi.

Bonne surprise ce film, qui se révèle extrêmement bien écrit, en évitant la lourdeur en abordant un certain nombre de clichés. Le scénario marche sur les crêtes et aborde ces clichés, mais Arnaud Bedouët s'en sort toujours et évite toute mièvrerie ou sentimentalisme. Même si la teneur peut paraître dramatique, au total, cette galerie de personnages est montrée avec ses qualités et ses défauts et prônes pour une inclusion. Même si la teneur générale est cousue de film blanc, les personnages sont suffisamment bien écrits pour que le spectateur y croie. Alban Lenoir est parfait dans son personnage : un militaire qui vient traiter les affaires de son père qui vient d'être hospitalisé. Son père tient une auto-école dans une cité populaire. La rigueur, la droiture, la précision du personnage va se confronter à cet univers qui nécessite des adaptations, pour le moins. Les multiples confrontations, le collègue de son père, les clients de l'auto-école, les anciens copains d'enfance, la vie dans la cité vont le faire évoluer.

Un bon scénario, une belle distribution, une direction d'acteurs et d'actrices de qualité. Bref, une réussite. 

poster du film Bande-annonce La Bonne conduite 

Gaspard Va Au Mariage (1h43, 2017) de Antony Cordier

Avec Félix Moati, Laetitia Dosch, Christa Théret, Marina Foïs, Johan Heldenbergh, Guillaume Gouix, lodie Bouchez, Noémie Alazard-Vachet, Vincent Deniard. 

Félix Moati croise Laetitia Dosch dans un train et lui demande de l'accompagner au remariage de son père, pour faire croire à sa famille que Laetitia Dosch est sa petite amie pendant ce futur mariage. Elle accepte de jouer le jeu. Il se trouve qu’elle va rencontrer l'ensemble de sa famille : le père, sa compagne, sa sœur, son frère. Le père et sa famille gèrent un zoo en pleine campagne ; un vrai zoo avec de multiples animaux. Ce qui rajoute beaucoup d'éléments visuels et ce qui structure la ligne dramatique. Le père est cocasse, pour le moins. La sœur est spéciale (nous divulgâchons : elle se prend pour un ours, littéralement), le frère lui gère le zoo, ce qui lui apporte une surcharge mentale importante. Bref cet ensemble est un prélude parfait pour raconter cette histoire de boy meets girl avec de multiples détours dramatiques. Dont un sera l'évolution de la relation que nouent Félix Moati et Laetitia Dosch.

Les variantes de l'histoire sont multiples et maintiennent captif le spectateur, avec une conclusion que nous essayons de deviner, mais qui n'est pas celle que nous devinions. Un film léger sur le canevas boy meets girl, mais qui, finalement, nous parle de trois couples... 

 poster du film Bande-annonce Gaspard va au mariage

mardi 11 novembre 2025

La Fureur Du Dragon (The Way Of The Dragon, 1h39, 1972) de Bruce Lee

Avec Bruce Lee, Nora Miao, Chuck Norris, Ping-Ou Wei,  Chung-Hsin Huang, Robert Wall, Ti Chin, Tony Liu, Little Unicorn, Malisa Longo, Ngan Wu.

Bruce Lee prend le contrôle complet ici, il est crédité du scénario, de la mise en scène et de la chorégraphie des combats. Il interprète un chinois qui vient aider à Rome un restaurant chinois qui est convoité par des méchants locaux, occidentaux.
La première moitié du film est consternante. Entre les séquences de visite des principaux monuments de Rome (séquence sans intérêt) et les scènes de comédie écrites par Bruce Lee qui sont littéralement nulles, cette première moitié de film est pénible. La direction d'acteur le concernant est catastrophique. le reste de la distribution est moins pire que d'habitude (c'est-à-dire moins mauvais que chez Lo Wei pour Big Boss, 1971 et La Fureur De Vaincre, 1972). Bruce Lee grimace principalement. Même si ses expressions faciales sont, dans l'ensemble, assez variées. L'arc dramatique retardant le plus possible les moments où Bruce Lee montre ses talents en boxe chinoise et kung-fu.

Nora Miao est bien mieux ici, avec un personnage plus étoffé que dans La Fureur De Vaincre (1972, Lo Wei) ou que dans Big Boss (1971, Lo Wei). D'ailleurs, dans la distribution, nous retrouvons beaucoup d'acteurs vus aussi dans ces deux films. Nous retrouvons Ping-Ou Wei, ricanant et grimaçant dans le rôle du perfide homme de main, pleutre, et habillé de manière rigolote. 

Ensuite commencent à apparaître les séquences de combats, que nous attendions. Ici il affronte des Occidentaux, avec une belle séquence au nunchaku, une bonne séquence avec Robert Wall, et un combat d'anthologie contre Chuck Norris, dans le Colisée (même si le décor de studio avec fausse perspective est mignon).

poster du film Bande-annonce La Fureur du dragon 

La Fureur de Vaincre (Fist of Fury, 1h35, 1972) de Lo Wei

Avec Bruce Lee, Nora Miao, James Tien, Maria Yi, Robert Baker, Fu Ching Chen, Shan Chin, Ying-Chieh Han, Chikara Hashimoto, Jun Katsumura, Chung-Hsin Huang, Kun Li, Feng Tien.

Bruce Lee revient à Shanghai où se trouve son école, car son maître vient de mourir. Il est visiblement très affecté. Il ne croit pas à une mort naturelle. Il mène à sa manière l'enquête lui même. Et souhaite venger son maître s'il n'est pas mort de manière naturelle, évidemment. Rien n'est divulgâché ici, c'est une tautologie.  Shanghaï semble être un protectorat japonais ou quelque chose d'équivalent, les Japonais étant très présents, y compris avec une école d'arts martiaux, concurrentes de celle de Bruce Lee.

Les méchants sont à moustaches, et aussi japonais. Et ceux-ci voient l'école chinoise comme une concurrente. Ils sont torves, menteurs, lâches et ricanants. La dramaturgie est simple pour ne pas dire à la serpe. Les écoles s'affrontent, s'invectivent, et Bruce Lee, solitaire, agit sans réfléchir aux conséquences et conduit son chemin.

Nora Miao amène une possibilité de relation amoureuse. Celle-ci est peu convaincante, car le personnage de Bruce Lee est trop obsédé, furieux et enragé pour un ensemble de combats pour venger son maître. Nous percevons qu'il est obsédé et enragé au milieu de combats très spectaculaires. Combats particulièrement lisibles  dans leur découpage et montage, et  jouissifs dans leur violence excessive. Il est tellement enragé, qu'il finit par foncer sur les armes de la police pour suggérer qu'il se suicide.

poster du film Bande-annonce La Fureur De Vaincre 

dimanche 2 novembre 2025

La Chute (Der Untergang, 2h36, 2004) de Oliver Hirschbiegel

Avec Bruno Ganz, Alexandra Maria Lara, Corinna Harfouch, Ulrich Matthes, Juliane Köhler, Heino Ferch, Christian Berkel, Matthias Habich, Thomas Kretschmann, Michael Mendl, André Hennicke, Ulrich Noethen, Birgit Minichmayr. 

Ce film raconte la chute d'Adolf Hitler et son régime en avril 1945, ainsi que la bataille et la chute de Berlin, lorsqu'il était enfermé dans son bunker à Berlin, avec son état-major et sa garde rapprochée. Le film nous montre les scènes de la vie collective, sur quelques jours.  Les réunions stratégiques où Adolf Hitler est dans le déni complet de la situation, beaucoup d'officiers continuant à lui obéir malgré la l'inanité de ses directives : ils l'écoutent, mais n'en font rien ; certains fuient ; certains sont conscients de la situation (les Russes sont à quelques centaines de mètres du bunker). Le scénario prend le prétexte du recrutement d'une secrétaire dactylographe personnelle pour Adolf Hitler. 

Le film oscille entre les séquences au sein du bunker et les scènes de la chute de Berlin, avec d’ultimes résistances (où des enfants-soldats sont conviés), les destructions de documents d'archives et autres effacements de traces. Certains d'entre eux croiront jusqu'à la dernière seconde et le supporteront jusqu'à la dernière seconde. D'autres affronteront tant bien que mal les Russes qui avancent inexorablement. Et ceci jusqu'à la chute finale.

Oliver Hirschbiegel choisit de ne pas juger, mais de montrer ce qui a dû vraisemblablement se passer. Adolf Hitler était entouré d'une multitude d'idolâtres qui le croyaient encore. Idolâtres de sa personne, mais aussi de sa pensée et ses idées sur la race et autres choses bien connues depuis. 

poster du film Bande-annonce La Chute 

samedi 1 novembre 2025

Operation Dragon (Enter The Dragon, 1h42, 1973) de Robert Clouse

Avec Bruce Lee, John Saxon, Jim Kelly, Ahna Capri, Shih Kien, Robert Wall, Angela Mao, Betty Chung, Geoffrey Weeks, Bolo Yeung. 

Le film commence par un affrontement entre Sammo Hung et Bruce Lee. Pas de périphrase ou de prétexte au combat ici. En lien avec l'histoire qui va suivre (il s'agit d'un tournoi organisé par un méchant chinois sur une ile). Mais nous comprenons les scénaristes qui se sont dit : le public vient pour ça, donnons leur dès le début, car ensuite nous avons une histoire à installer et les coups seront plus rares (les combats mettent longtemps à arriver). D'ailleurs ce premier combat est saisissant : le physique de Bruce Lee est très sec et très maigre et celui de Sammo Hung plutôt adipeux.

Par rapport à ses trois précédents films (Big Boss - 1971, Lo Wei -, La Fureur De Vaincre - 1972, Lo Wei - et La Fureur Du Dragon - 1972, Bruce Lee -), la forme est ici plus maîtrisée, les décors, le montage, la direction d'acteur sont supérieurs à celle des trois précédents films de Bruce Lee, et il se révèle crédible en acteur. Robert Clouse et son équipe connaissent leur métier.

Le méchant est réussi : chinois (ancien de l'école de Bruce Lee), perfide, ricanant, et avec une arme secrète, et maltraitant les femmes. 

Bien sûr la partie intéressante du film concerne les différents combats, où nous retrouvons Bolo Yeung, Robert Wall, ainsi que Jim Kelly et John Saxon. Ou alors avec Bruce Lee en solo lorsqu'il enquête sur l'ile. Ou encore le flashback avec sa sœur, qui affronte de méchants combattants. Tous sont spectaculaires et font l'intérêt du film. Il y a bien une histoire derrière les combats, qui est de découvrir ce qui se passe dans cette ile où des personnes disparaissent mystérieusement.

poster du film Bande-annonce Opération dragon 

mercredi 29 octobre 2025

Big Boss (1h40, 1971) de Lo Wei et Chia-Hsiang Wu

Avec Bruce Lee, Maria Yi, James Tien, Nora Miao, Kun Li, Ying-Chieh Han, Tony Liu, Shan Chin, Hua-Sze Li, Marilyn Bautista. 

Bruce Lee est un immigrant chinois qui arrive en Thaïlande où il est accueilli par des ouvriers chinois qui travaillent dans une fabrique de blocs de glace. Des employés disparaissent. Le chef (Chih Chen) est un Asiatique ricanant, torve bien sûr, menteur bien sûr. Et le grand patron est du même acabit. Le typecasting opère : les méchants sont avec lunettes ou moustaches et ricanants de prime abord.

Le scénario est débile, d'ailleurs, beaucoup des personnages le sont. La direction d'acteur est catastrophique : il n'y en a pas et les personnages surjouent et grimacent. Bruce Lee n'est pas en reste et est catastrophique au niveau de son interprétation. La bande son est ridicule, donc hilarante et est constitutive du plaisir : les coups donnés ressemblent à des gifles sur des morceaux de viande. Les décors d'intérieur, de carton-pâte, donnent une patine particulière au film. Nous ne sommes pas loin de Chan Cheh, avec un film sans femme, où les hommes nourrissent des obsessions entre eux (amour, amitié, haine), se retrouvent torse nu très vite et s'affrontent avec violence.

Après ces considérations de formes, nous sommes là pour visionner les performances de Bruce Lee. Ce n'est donc pas l'interprétation qui nous intéresse. C'est son premier film en tant qu'artiste kung-fu, et qui, par son succès, en fera une star internationale. Les combats ne sont pas dirigés par Bruce Lee  dans ce film, mais par Chia--Hsiang Wu. Bruce Lee ne se retrouve pas torse nu rapidement, mais il y viendra. Le canevas dramatique met du temps à donner la possibilité à Bruce Lee de frapper. Mais c'est là où nous apprécions : les coups, les combats, les expressions faciales de Bruce Lee traduisent une violence qui fait penser à des dérèglements ou une forme de folie, se transformant en une espèce d'animal (les cris) sans foi ni loi (tous les coups sont permis, en particulier dans l'entrejambe). 

poster du film Big Boss 

jeudi 23 octobre 2025

Le Cercle Rouge (2h20, 1970) de Jean-Pierre Melville

Avec Alain Delon, Bourvil, Gian Maria Volonté, Yves Montand, Paul Crochet, Paul Amiot, Pierre Collet, François Perrier.

Le cinéma de Jean-Pierre Melville est une pure abstraction. Tout est abstrait dans ce film. Tout est faut pourrions nous dire. Les décors. Les gabardines que portent les personnages. La moustache d'Alain Delon. Les cauchemars d'Yves Montand. L'absence de personnage féminin. Mais tout cela fonctionne. Car l'histoire est racontée par le comportement des personnages. Aucun dialogue explicatif ici. Ce sont les actes des personnages qui racontent l'histoire. Ainsi que le montage bien sûr. Pour suivre l'intrigue il faut regarder ce que font les personnages. Rien n'est indiqué par anticipation, rien n'est téléphoné.

Le film intrigue dans sa première moitié car il y a plusieurs sous-histoires : Gian Maria Volonté qui est transporté en train par Bourvil, Alain Delon qui sort de prison, et Yves Montand qui finira par rejoindre les autres pour faire un braquage.

Des gangsters, arrêtés, qui sortent de prison, un ex-flic, un commissaire, un ministre, le casse d'une bijouterie et des personnages qui vont vers leur destin : ce sont les ingrédients de ce film Noir. Et Bourvil restera avec ses chats. Nous pouvons trouver que le personnage d'Alain Delon se fait trop facilement piéger par le faut receleur, alors qu'il était doué pour une vigileance permanente jusqu'à maintenant. Mais il fallait qu'ils aillent vers leur destin.

Le film possède un coté hypnotique, grace à cette abstraction mécanique. Mais au détour d'une fin de séquence, une petit ligne de dialogue, "mais c'est toi", remplie d'humanité et de douceur, que dit Bourvil à Yves Montand la dernière fois qu'il le voit, que nous retiendront.

poster du film Bande-annonce Le Cercle Rouge 

dimanche 12 octobre 2025

Le Fil (1h55, 2024) de Daniel Auteuil

Avec Daniel Auteuil, Grégory Gadebois, Sidse Babett Knudsen, Alice Belaïdi, Suliane Brahim, Gaëtan Roussel, Isabelle Candelier, Florence Janas.

Un avocat en peu en retrait, Daniel Auteuil, prend un accusé qui le touche, Grégory Gadebois, qui est accusé d'avoir tué sa femme. Il se fait une conviction et fait tout pour le faire acquitter. Sa femme était alcoolique. Les conditions de sa mort ne sont pas claires et servent à Daniel Auteuil. Nous sommes dans un milieu social de gens simples, pauvres. Cette simplicité le rend sympathique, et malgré un ensemble d'éléments qui ne l'accuse pas explicitement, mais qui pourraient. Que va décider le jury, et est-il coupable ? C'est la question que tout le monde se pose pendant tout le film. 

Le film est constitué de séquences au tribunal, et du cheminement de l'avocat qui fait sa propre enquête en quelque sorte, et qui rencontre toutes les personnes qui gravitent autour de Grégory Gadedois.

Le scénario gère parfaitement ses suspenses. Daniel Auteuil le réalisateur choisit de raconter l'histoire du point de vue de l'avocat, ce qui fait que le spectateur essaie lui aussi de se faire une conviction au gré de la collecte des informations. Le jury prendra une décision. Et un épilogue nous donnera des explications que nous ne soupçonnions pas. Le film est inspiré de faits réels, cela nous ai indiqué dès le début. La réalité peut dépasser la fiction, nous le savions.

poster du film Bande-annonce Le Fil 

Play Dirty (2h05, 2025) de Shane Black

Avec Mark Wahlberg, LaKeith Stanfield, Rosa Salazar, Keegan-Michael Key, Chukwudi Iwuji, Nat Wolff, Gretchen Mol, Thomas Jane, Tony Shalhoub, Hemky Madera, Alejandro Edda. 

Shane Black est de retour. Nous aimons la verve de ses personnages, c'est-à-dire ses dialogues. Ici au service d'une bande dessinée dans le milieu des gangsters et mafieux qui s'affrontent autour d'un magot et du casse du siècle. Emballé avec une multitude de séquences d'actions avec des tonnes de tôles froissées ; c'est un festival de pyrotechnie, avec une quantité importante de CGI porn dont la patine évoque le dessin animé, tout comme l'ensemble du film.

Tout ceci n’est pas nouveau, mais la dynamique des personnages, leur bagout et la violence rendent l'ensemble amusant. Le style est l'irréalisme et la bande dessinée. Tout y est invraisemblable. Le nombre de morts violentes est impressionnant et fait sourire ; c'est une violence déréalisée, gratuite et perpétuelle, exagérée. Le taux de mortalité est très élevé dans ce film. La vie humaine individuelle ne compte pas, comme dans le monde communiste, c'est le collectif qui compte.
Le personnage de Mark Wahlberg n'est pas particulièrement intéressant ni sympathique. Il est juste un prétexte. Ceux qui le sont sont ceux qui l'entourent. C'est un film de bande, de collectif.
Il manque au film de la subversion : c'est son principal défaut, il est très académique dans ses thèmes. Sous des impressions de film cool et décalé, ce qu'il n'est pas. Mais dans son genre, c'est brillant. 
poster du film Bande-annonce Play Dirty 

Dans L'Angle Mort (Im toten Winkel, 1h57, 2023) de Ayse Polat

Avec Katja Bürkle, Ahmet Varli, Çagla Yurga, Aybi Era, Max Hemmersdorfer, Nihan Okutucu, Tudan Ürper, Muttalip Müjdeci, Riza Akin, Aziz Çapkurt.

Thriller qui fait le choix de raconter l'histoire de plusieurs points de vue. Mais ces points de vue ne sont pas ceux de personnages, mais deux groupes de personnages et d'un observateur externe par le biais de caméras qui contribuent à rajouter du stress. Dans un contexte où un groupe secret de policiers turcs surveille un avocat kurde en Turquie qui est interviewé par des journalistes allemands. Au milieu de ceci il y a une petite fille pour le moins bizarre qui sent que quelqu'un observe. 

Un ton de thriller, avec des impressions d'éléments de fantastique, avec un arrière-plan politique sont mélangés avec des scènes de la vie domestique et quotidienne d'un des policiers. 
Un thriller noir à la limite du fantastique qui fonctionne parfaitement. Grâce à son ton, qui commence comme un film d'espionnage, puis qui évolue vers des impressions d'irréalités, grâce à ces vues caméras que la scénariste réalisatrice ne nous explique pas, en tout cas nous en aurons une compréhension à la fin. Grâce aussi à la petite fille, qui fait littéralement peur, donc on ne sait pas forcément quelle est la réalité et quel est l'imaginaire. Pour retomber sur des éléments très concrets et brutaux dans la dernière partie du film.
Un exercice de style très réussi qui fonctionne : le spectateur est intrigué jusqu'au bout. 
poster du film Dans l'angle mort 

Black Dog (1h56, 2024) de Guan Hu

Avec Eddie Peng, Liya Tong, Jia Zhang-ke, You Zhou, Xiaoguang Hu, Ben Niu, Yuanzhang Yin, Li Zhang, Hongzhe Mo-Tu, You Wu, Youwei Da, Chu Bu Hua Jie.

Belle réussite que ce film, Prix Un Certain Regard à Cannes 2024, qui raconte son histoire grâce à l'enchaînement des plans et pas du tout grâce au dialogue. Le film en comporte très peu, et le personnage principal est mutique pendant tout le film.

Avec plusieurs composantes impressionnantes. La première est l'utilisation des décors magnifiques du désert de Gobi et de ceux de la ville abandonné. Tous les personnages sont noyés au sein de ces décors et le réalisateur les utilisent pleinement pour créer un climat et des perspectives permanentes.  Une autre composante est la présence de chiens qui pullulent dans cette ville, que les autorités locales veulent faire disparaître pour pouvoir reconstruire la ville et attirer les investisseurs. Les autorités traquent les chiens pour les enlever. Parmi ceux-ci le chien noir du titre qui rapporte beaucoup d'argent s'il est attrapé car il a la rage.

Notre personnage principal décide de se mettre à sa recherche pour gagner la prime ; il sort de prison et n'est pas bien accueilli par les locaux. Les choses ne se dérouleront pas comme il le souhaite et le film évoluera vers plusieurs composantes où bien sûr des animaux et les humains auront un rôle très important. 
Le film contient quelques gags bienvenus, autour d'un pont effondré et le side-car qui essaie de passer. Il faut dire que le mutisme d'Eddie Peng conduit à ce comique de situation.
Le film utilise, et c'est très rare, une chanson de Pink Floyd vers la fin, qui donne aux images un impact encore plus important : c'est une excellente idée.
 
poster du film Bande-annonce Black Dog 

dimanche 5 octobre 2025

Vulnérables (1h32, 2020) de Arnaud Sélignac

Avec Léa Drucker, Romane Bohringer, Thierry Godard, Noom Diawara, Ilyes Lihiouel, Andréa Furet, Seear Kohi, Miveck Packa.

Un film sur les mineurs étrangers isolés, leur traitement administratif et leur hébergement, leurs aspirations, leur mécanique de subsistance quotidienne. Le film est tiré par Léa Drucker, possédée par son personnage. Elle prend à cœur son travail et celui-ci commence à empiéter sur sa vie privée, ce qui n'est pas pour plaire à son fils et à son ex-mari. La sinusoïde dramatique est bien dosée, entre les petits moments de félicités et les moments de drames, alternés tel un métronome. Le petit garçon est formidable. Arnaud Sélignac en bon vétéran, produit un film distrayant tout en traitant un sujet sérieux.

poster du film Bande-annonce Vulnérables 

samedi 4 octobre 2025

Les Chambres Rouges (1h58, 2023) de Pascal Plante

Avec Juliette Gariépy, Laurie Babin, Sasha Samar, Samir Firouz, Sebastien Beaulac, Meng-che Yang, Ginette Déry, Marielle Walter, Le Hoang Vu, Elisabeth Locas, Myriam Baillargeon.

Pascal Plante réussit un film au climat prégnant, à la limite de l'horreur, où deux femmes sont fascinées par un tueur en série : elles suivent son procès au jour le jour et se font des convictions sur sa culpabilité ou pas, et vont faire des recherches de leur coté pour étayer ces convictions.

Juliette Gariépy excelle dans son personnage dont nous ne savons jamais vraiment qui elle est  et surtout dont nous ne devinons jamais ce qu'elle va faire. Un personne presque mutique dont nous comprenons son fonctionnement à travers ses actes et la mise en scène de Pascal Plante.

Le film distille un climat de tension assez fort, à la limite du fantastique. Un bel exercice de style porté par son actrice principale. La tension est prégnante en permanence.

poster du film Bande-annonce Les Chambres rouges 

mardi 16 septembre 2025

Apprentis Parents (Instant Family, 1h59, 2018) de Sean Anders

Avec Mark Wahlberg, Rose Byrne, Isabela Merced, Gustavo Escobar, Julianna Gamiz, Octavia Spencer, Tig Notaro, Tom Segura, Allyn Rachel, Britt Rentschler, Jody Thompson.

Il fut un temps où cette chose qui n'existe presque plus, la volonté de produire des films insignifiants, prévisibles, pour la famille, sur le sujet de la famille, mais réjouissants. Sean Anders et John Morris, expérimentés dans la comédie signent une petite réussite en terme de scénario. Et le film nous permet d'apprécier la toujours parfaite Rose Byrne. 

Le film a le mérite d'évoquer le sujet de l'adoption d'enfants dont la mère tente de les récupérer, qui n'est pas une situation facile, même si le scénario est sans surprise lors de sa conclusion et privilégie une "bonne" famille, de manière expéditive (mais l'enjeux dramatique n'est pas sur le personnage de la mère). Efficace donc, tout en ne masquant pas les sujets, mais ne les explorant pas complètement non plus.

poster du film Bande-annonce Apprentis parents 

dimanche 14 septembre 2025

iHostage (1h40, 2025) de Bobby Boermans

Avec Soufiane Moussouli, Admir Sehovic, Emmanuel Ohene Boafo, Fockeline Ouwerkerk, Roosmarijn van der Hoek, Robin Boissevain, Marcel Hensema, Loes Haverkort.

Un terroriste prend le contrôle d'une banque et demande une somme d'argent sinon il se fait exploser. Il prend en otage une personne. D'autres se cachent, mais restent coincés et ne doivent pas se signaler. Le film conte les négociations, la préparation de l'intervention, les échanges entre le terroriste et son otage, jusqu'au dénouement qui arrive de manière relativement imprévue.

L'arc dramatique est  bien fait, en alternant le point de vue du kidnappeur, de la police et du négociateur. Le point fort du scénario est qu'il est relativement neutre avec chacun des personnages : aucun n'est complètement bon ni mauvais, et le scénario n'est pas très explicatif sur les motivations et le pourquoi des personnages. Ce qui permet de privilégier de relatives surprises et ceci régulièrement au cours du suspense. Ceci, car le scénario arrive facilement à personnaliser chacun des personnages secondaires avec un peu d'empathie du spectateur pour chacun d'eux.

De Gaulle Et Le Chancelier (Ein Tag im September, 1h30, 2025) de Kai Wessel

Avec Jean-Yves Berteloot, Hélène Alexandridis, Vincent Lecuyer, Fabian Busch, Nora Turell, Nadja Sabersky, Pierre Lognay, Ronald Kukulies.

Le sujet est la rencontre de Charles De Gaulle et du Chancelier Konrad Adenauer en 1958, à l'invitation de De Gaulle, pour préparer la réconciliation franco-allemande. Cela s'est déroulé chez De Gaulle dans sa maison de Colombey les Deux Eglises. Il s'agissait d'une visite privée. Nous ne savons pas quels sont les faits historiques et les ajustements pour la dramaturgie du film. Mais nous savons qu'il a fallu aux deux hommes, tous les deux victimes des Nazis, une bonne dose d'anticipation et de vision pour imaginer cette réconciliation.

Le film est bien fait et imagine ce qui s'est passé dans la maison, en préparation de la rencontre, pendant la rencontre, et dans l'arrière cours, dans les cuisines des De Gaulle, ou à l'extérieur dans le village avec les journalises des deux pays. Il faut reconnaître que peindre des personnages comme cela qui ont une vision paraît anachronique dans le monde d'aujourd'hui où les hommes politiques possèdent une vision à très court terme... 

samedi 13 septembre 2025

Dans La Peau de Blanche Houellebecq (1h28, 2024) de Guillaume Nicloux

 Avec Michel Houellebecq, Blanche Gardin, Vincent Volkoff, Françoise Lebrun, Jean-Pascal Zadi, Gaspar Noé, Ronald Pierre, Jean-Louis Gautier, Apollinaire Godard, 

Guillaume Nicloux continue avec l'acteur Michel Houellebecq, après Thalasso (2019) et L'Enlèvement de Michel Houellebecq (2014). Après celui-ci où il est question d'un concours de sosie de Michel Houellebecq à la Guadeloupe, le plus intéressant reste l'enlèvement. L'histoire paraît ici plus travaillée.

Le film à l'avantage d'évoquer la Guadeloupe et sa situation à travers les personnages locaux. Et dispose d'une belle distribution autour de Blanche Gardin et Michel Houellebecq. Mais le film s'essouffle sur la durée. Peut-être que ce post-modernisme, ces mises en abîme, fonctionne moins en 2025. Nous y avons été moins réceptifs. L'hystérésis du film nous a paru faible : nous en retenons peu de choses, si ce n'est l'évocation de la Guadeloupe.

poster du film Bande-annonce Dans la peau de Blanche Houellebecq 

mardi 2 septembre 2025

Broken Rage (1h02, 2024) de Takeshi Kitano

Avec Takeshi Kitano, Tadanobu Asano, Nao Ōmori, Nakamura Shidō II, Hakuryu, Takashi Nishina, So Kaku, Gekidan Hitori, Masanori Hasegawa, Azusa Babazono.

Takeshi Kitano s'amuse avec ses obsessions. Ce film est constitué de trois parties. La première partie où nous suivons "Souris", un tueur au service de la mafia japonaise. Nous sommes  dans un univers familier avec Yakuzas, policiers et un tueur. Ensuite, un "spin off" avec un intertitre qui le signale, où Takeshi Kitano déroule la même histoire, mais dans un mode parodique. Puis une troisième partie très courte qui prend un autre style. Le premier segment est dans un mode dramatique. Le deuxième introduit du grotesque. Nous laissons au spectateur le soin de découvrir le troisième. Takeshi Kitano refait les mêmes scènes dans chacun des segments, avec une tonalité différente, mais aussi une temporalité différente.

Le système Kitano est bien là : des personnages qui marchent, la ville, le ridicule des Yakuzas avec leur code, une histoire racontée par le comportement des personnes. Les gags de Beat Takeshi ne sont pas fins il faut reconnaître. Nous aurions même aimé plus d'énormités et du grotesque comme sait le faire par moment Takeshi Kitano. Et il a l'élégance de conduire tout cela en soixante-deux minutes.


mercredi 27 août 2025

Everybody's Fine (1h39, 2009) de Kirk Jones

Avec Robert De Niro, Drew Barrymore, Kate Beckinsale, Sam Rockwell, Lucian Maisel, Damian Young, James Frain, Melissa Leo, Kate Moennig.

Une père, veuf, va à la rencontre de ses enfants, qui ont quitté le foyer depuis longtemps, et a qui il n’a jamais parlé.  Il est veuf. Il n'a vraisemblablement pas beaucoup parlé avec ses enfants. C'est sa femme qui parlait avec eux. A l'approche de Noël, aucun des enfants ne peut venir le voir. Il décide d'aller les voir un par un. C'est le point de départ. Il fera donc le voyage pour les voir un par un, en train, en bus. Au grès des rencontres, petits et gros mensonges apparaissent, retrouvailles et questionnements, petites rancoeur et gestion de ce que l'on veut montrer plutôt que la réalité.

Robert De Niro tient là un beau rôle où son interprétation reste mesurée dans la grimace. Il y est sobre, ce qui va très bien au personnage, et le rend émouvant. L'affiche est plutôt trompeuse : c'est un drame avec quasiment aucun moment d'humour. Néanmoins dans l'ensemble il s'agit d'un bon scénario qui progresse par petites touches subtiles et d'une mise en image bien servie par de bons acteurs.

 poster du film Bande-annonce Everybody's Fine

mardi 26 août 2025

Bataille Sans Merci (Gun Fury, 1h23, 1953) de Raoul Walsh

Avec Rock Hudson, Donna Reed, Philip Carey, Roberta Haynes, Leo Gordon, Lee Marvin, Neville Brand, Ray Thomas, Lee Marvin.

Raoul Walsh mène tambour battant cette histoire de poursuite, où Rock Hudson traque des bandits qui ont attaqué la diligence et kidnappé sa fiancée (dans le premier quart du film), Donna Reed, délicieuse. La furie est dans le personnage de Rock Hudson qui poursuite le responsable des bandits coûte que coûte, Philip Carey, charmeur et séducteur, mais prêt à tout pour retrouver son statut d'avant la Guerre de Sécession (c'est un ancien sudiste spolié par les nordistes). Philip Carey a aussi des vues très prononcées sur la charmante Donna Reed. S'ajoute à cela le personnage de Leo Gordon, qui jouera un rôle clé pour aider Rock Hudson : il est d’abord parmi les bandits, puis se retournera contre eux, pour la même obsession. L'interprétation de Rock Hudson est plutôt monolithique et son expression de la furie est plutôt limitée. Mais le spectateur n'a pas le temps d'y penser, car en 83 minutes il se passe beaucoup de choses avec ses multiples rebondissements et une distribution réussie.

À noter que le film a été tourné pour la 3D et que régulièrement un personnage nous envoie quelque chose à la figure (ce qui d'ailleurs est surprenant si l'on n’est pas au courant de cet élément technique).

 Bataille sans Merci [Édition Collection Silver Blu-Ray + DVD]

samedi 23 août 2025

Goliath (2h01, 2022) de Frédéric Tellier

 Avec Gilles Lellouche, Pierre Niney, Emmanuelle Bercot, Laurent Stocker, Yannick Renier, Chloé Stefani, Marie Gillain, Jacques Perrin, Heidi-Eva Clavier, Malik Amraoui, Brigitte Masure.

Un film a suspense sur de petites gens , des agriculteurs ou des gens vivants à coté de champs, qui affrontent de gros industriels des pesticides, qui nie les effets sur la santé. Ils sont défendus par Gilles Lellouche, très concerné, quiaffronte la communication et la gestion du mensonge organisée par Pierre Niney dans le rôle du dénigreur des faits. Le camp adverse utilise tous les moyens possible pour faire stopper les investigations et la possibilité d'un procès.

Frédéric Tellier mène bien sa barque (nous avions apprécié L'Affaire SK1, 2014), sans sombrer dans le larmoyant, avec un Gilles Lellouche noble et solide, et un Pierre Niney charmeur, retors et traître. Avec aussi le beau personnage d'Emmanuelle Bercot, dont nous nous rappelons de l'interprétation extrêmement puissante et touchante. 

 poster du film Bande-annonce Goliath

vendredi 22 août 2025

The Fall Guy (2h06, 2024) de David Leitch

 Avec Ryan Gosling, Emily Blunt, Aaron Taylor-Johnson, Hannah Waddingham, Teresa Palmer, Stephanie Hsu, Winston Duke, Ben Knight, Matuse, Adam Dunn.

Le problème de David Leitch est que malgré le budget de ses films, malgré ses stars, malgré le travail avéré de ses cascadeurs et de tout les corps de métier techniques, ses films n'ont aucune hystérésis. Bullet Train (2022), Atomic Blonde (2017) ne nous ont laissé aucun souvenir. Celui-ci aussi : il y a des passages impressionnants, spectaculaires, mais l'histoire ne nous intéresse pas. La recette est beaucoup d'action, beaucoup d'humour (qui n'est vraiment pas réussi), pour un ensemble ennuyeux. Tous les corps de métier, toutes les actrices et tous les acteurs jouent leur partition, mais pour un résultat qui ressemble à du vide. Cela ressemble à un film conçu pour des visionneurs et visionneuses sur tablette ou ordiphone, qui regarde en même temps leurs textos ou balaient en même temps leur réseau social favori. Bref, qui ne peuvent pas se concentrer et chaque fois qu'ils reviennent n'ont pas le sentiment d'avoir loupé quelque chose. 

Sur le plan dramatique, le gros défaut est aussi un méchant raté. D'ailleurs nous ne sous en souvenons déjà plus. Aucun humour, aucune perversion, aucune subversion. Le vide intersidéral. Par ailleurs, pour les fans de Ryan Gosling, il ne faut pas voir ce film : sa coiffure est atroce. 

poster du film Bande-annonce The Fall Guy

jeudi 21 août 2025

Copycat (1995, 2h03) de Jon Amiel

Avec Sigourney Weaver, Holly Hunter, Dermot Mulroney, William McNamara, Harry Connick Jr., J.E. Freeman, Will Patton, John Rothman, Shannon O'Hurley, Bob Greene, Tony Haney, Danny Kovacs.

Un film à suspense à base de tueur en série qui joue au chat et à la souris avec les policiers et avec Sigournney Weaver. Elle est une psychiatre spécialisée sur les tueurs en série, qui se retrouve enfermée chez elle à cause de différents traumas. Un film de routine dans le genre, qui se distingue par sa distribution, Sigourney Weaver bien sûr, mais aussi Holly Hunter et Dermot Mulroney dans le role des flic qui quémandent l'aide de la psychiatre. Le film se distingue aussi par un travail sur les décors, en particulier celui de l'appartement où habite Sigourney Weaver qui est architecturalement impressionnant. Pas de génie ici, mais un savoir faire. Peut être que le scénario ne contient pas assez de surprise pour rendre le film palpitant, qui laisse un impression d'un film un peu terne.

poster du film Bande-annonce Copycat

mercredi 20 août 2025

A L'Aube De l'Amérique (American Primeval, 6x50 min, 2025) de Mark L. Smith

 Avec Taylor Kitsch, Betty Gilpin, Dane DeHaan, Saura Lightfoot-Leon, Derek Hinkey, Joe Tippett, Jai Courtney, Preston Mota, Shawnee Pourier, Shea Whigham, Kyle Davis.

Superbe saga qui se déroule en Utah au milieu du dix-neuvième siècle, où s'affrontent armée régulière, milice, mormons, Indiens, chasseurs de primes, trappeurs, pionniers, entre autres. Avec des personnages incarnés par de beaux acteurs, habités par leurs personnages. Les principaux qui suscitent empathie, sont incarnés par Taylor Kitsch, tout en physique et drame rentré, et Betty Gilpin qui interprète un personnage passionnant.

Évidemment les éléments techniques sont réussis, décors, costumes, maquillages, effets spéciaux. Avec une dose de violences régulière. Le tout dans de magnifiques paysages, absolument nécessaires pour un western, et encore plus pour un préwestern. Peter Berg à la mise en scène connaît son métier, sait mettre en valeur les paysages et ses personnages, et compose une fresque qui prend le spectateur à la gorge.

Magnifique minisérie, qui maintient en haleine son spectateur pendant les six épisodes. Beau travail.

poster de la série À l'aube de l'Amérique

dimanche 17 août 2025

Beau is Afraid (2h59, 2023) de Ari Aster

Avec Joaquin Phoenix, Patti LuPone, Amy Ryan, Nathan Lane, Kylie Rogers, Denis Ménochet, Parker Posey, Zoe Lister-Jones, Armen Nahapetian, Julia Antonelli, Stephen McKinley Henderson.

Le film est constitué de trois ou quatre parties. La première est la plus marquante est contient un humour noir de bon aloi. Les suivantes sont moins percutantes, voire ennuyeuses, pour certaines. Et la dernière, où Joaquin Phoenix retrouve sa maman, fait basculer le film dans le ridicule achevé. Le spectateur a déjà décroché bien avant. Même il faut reconnaître que par moment Ari Aster tente des combinaisons de sonorités, de rythmes, d'images pour exprimer des sensations, des émotions, des réflexions. Mais le film est régulièrement horripilant (voir par exemple cette horrible voix off pendant l'un des segments).

Il faut reconnaître qu'il y a de l'ambition, un travail artistique, de la recherche narrative, mais malgré la petite sympathie que nous pouvons avoir pour le personnage dans un premier temps, le film paraît long, le film est ennuyeux, et finalement pénible. Soit la définition d'un pensum. C'est sa principale hystérésis. Mais au moins il ne laisse pas indifférent.

poster du film Bande-annonce Beau Is Afraid

Himizu (2h09, 2011) de Sion Sono

Avec  Shôta Sometani, Fumi Nikaidô, Tetsu Watanabe, Mitsuru Fukikoshi, Megumi Kagurazaka, Ken Mitsuishi, Makiko Watanabe, Asuka Kurosawa.

L'arrière-plan est la dévastation de l'après-tsunami de 2011. Nous suivons la vie d'un petit groupe de sans-abri où l'un d'entre eux loue des barques et héberge d'autres sans-abri. Shôta Sometani, qui a de multiples raison d'être malheureux, croise Fumi Nikaidô, une jeune fille pleine de vie et de ressource. Arrivera-t-il à sortir de ses névroses grâce à cette rencontre et grâce aux autres personnes qu'il héberge. C'est l'enjeu dramatique du film.

Les personnages passent du mutisme à des cris, ce qui rend le film  par moment pénible. Nous comprenons bien que la culture japonaise est de ne pas exprimer ce que l'on ressent, et ici Sion Sono joue de cela : les personnages masculins finissent par exploser. Mais la subtilité de la direction d'acteur n'est pas le propre du réalisateur. Ses personnages masculins sont en permanence sur le point d'exploser, et explosent. Bien sûr, les arcs dramatiques justifient tout cela, car nous sommes dans un monde de drames et de souffrances. Qui heureusement est égayé par le personnage féminin, où Fumi Nikaidô amène un peu de gaîté, d'optimisme, de possibilité de joie de vivre. À voir si notre personnage principal, Shôta Sometani, très bon, arrivera à se sortir de son mal-être, même si sa posture permanente nous empêche une empathie durable avec lui.

Malgré les lourdeurs évoquées, le film reste puissant, marquant, et nous avons de l'empathie pour certains de ces personnages.

Poster for Himizu (2011)

samedi 19 juillet 2025

Le Vent De La Plaine (The Unforgiven, 2h05, 1960) de John Huston

Avec Burt Lancaster, Audrey Hepburn, Audie Murphy, John Saxon, Charles Bickford, Lillian Gish, Albert Salmi, Joseph Wiseman, June Walker,  Kipp Hamilton.

Un western "A", grandes stars, une durée de deux heures, run réalisateur prestigieux, John Huston, sur un sujet ambitieux. La race, le racisme et la famille. Dans un contexte où les blancs cohabitent plus ou moins bien avec les Indiens (ici des Kiowas). Mais cette famille blanche, en l'occurrence celle de Burt Lancaster, qui est le leader d'une fratrie où la mère (Lilian Gish) est entourée des ses enfants : Burt Lancaster en aîné, Audie Murphy en frère raciste anti-indien, Doug McClure en jeune frère, et Audrey Hepburn en soeur adoptive. Cette famille va être confrontée au racisme des autres blancs, de celui du frère, Audie Murphy et au harcèlement des indiens. Se greffe là dessus un cavalier sudiste en messager de mauvais augure. Et aussi des préoccupations de couple amenant un peu de légèreté dans cet ensemble très sombre finalement. Servi par un scénario riche. La littérature indique que John Huston détestait ce film. Vraisemblablement, car il a eu à gérer son acteur-producteur, Burt Lancaster, entre autres difficultés. 

Malgré la détestation de son auteur, le film est passionnant par son sujet et son scénario. Le film recèle des séquences de violence, comme la pendaison, ou les crises anti-indiens d'Audie Murphy, qui le rendent encore robuste de nos jours et exempt de mièvrerie.

Le Vent de la Plaine [Édition Collection Silver Blu-Ray + DVD]

mercredi 16 juillet 2025

Les Ecumeurs (The Spoilers, 1h27, 1942) de Ray Enright

Avec Marlène Dietrich, Randolph Scott, John Wayne, Margaret Lindsay, Harry Carey, Richard Barthelmess, George Cleveland, Samuel S. Hinds, Russell Simpson, William Farnum.

Nous sommes au XIXe siècle, en Alaska où la fièvre de l'or est à son plein, et où ma loi avec un juge et un commissaire à l'or arrivent pour mettre de l'ordre. Ils s'avèreront des personnages peu recommandables. Sinon, en plus du western, le film contient une dimension comédie sentimentale avec personnages de Randolph Scott et John Wayne qui se disputent les faveurs de Marlène Dietrich. Ce qui des éléments de comédie à plusieurs reprises, intégré dans la progression dramatique de la l'appropriation illégale des concessions de mines d'or. Le scénario est riche de nombreuses articulations, en alternant scènes dialoguées et séquences d'action, dont une longue bagarre finale dans le saloon, assez violente il faut reconnaitre.

Marlène Dietrich y est sublimée par la photographie, la fameuse lumière douce qui illumine son visage à elle parmi les autres personnages, aussi des tenues magnifiques.

La direction d'acteur est par contre lourde. Les acteurs font leurs boulots, mais nous ne sommes pas chez un grand directeur d'acteur : ils et elles sont professionnels et interprètent leur personnage, mais nous ne sentons aucune direction de Ray Enright. C'est très mécanique. Pas amélioré par un montage très mécanique : champ, contre champ, inserts sur un personnage en plan rapproché pour montrer ce qu'il ressent, voire gros plans. Nous sommes dans une fabrication de 1942, avec les défauts standards, avec en particulier une musique tartinée en permanence.

Les Écumeurs [Édition Collection Silver Blu-Ray + DVD]

dimanche 6 juillet 2025

Police (1h38, 2020) de Anne Fontaine

Avec Virginie Effira, Omar Sy, Grégory Gadebois, Payman Maadi, Elisa Lasowski, Emmanuel Barrouyer, Anne-Pascale Clairembourg.

Il ne s'agit pas d'un film policier. Bien que se déroulant dans un commissariat puis à l'intérieur d'un véhicule de  police qui ramène à la frontière quelqu'un en situation irrégulière.

La réalisatrice essaie de rendre moderne son histoire en racontant plusieurs fois la même scène trois fois, c'est à dire selon le point de vue de nos trois protagonistes, sous la forme qui prend bien son temps. Ils leur ont demandé ensuite de convier un étranger à l'aéroport pour qu'il soit expulsé dans un pé horrible où il risque la mort. Anne Fontaine fait le bon choix de ne pas faire parler français, et surtout de ne pas faire s'exprimer son étranger, pour ce concentre sur les états d'âme de nos trois policiers et leur dilemme : doivent ils respecter la procédure, ou le laisser partir, c'est-à-dire s'échapper, avec les risques encourus pour eux, et pour lui qui n'est pas neutre.

Le film expose l'arrière-plan personnel de chacun de nos policiers, comme le fait maintenant la moindre série de vidéo à la demande. Cet arrière-plan  nous ennuie un peu par moment. De même que l'intrigue sentimentale entre certains d'entre eux. Mais les acteurs sont bons, incarnés et nous croyons à leurs dilemmes.

poster du film Bande-annonce Police

samedi 5 juillet 2025

K.O. (1h25, 2025) de Antoine Blossier

 Avec Ciryl Gane, Alice Belaïdi, Foued Nabba, Maleaume Paquin, Anne Azoulay, Samuel Jouy, Virgile Bramly, Malone Ettori, Nafy Souare.

Sous le prétexte de la recherche d'une personne disparue, et concomitamment avec des trafiquants de drogue et fricotent avec des policiers ripoux, un ancien boxeur de MMA met son nez dans les affaires de la police et des trafiquants. C'est Ciryl Gane, plutôt crédible en acteur, qui arrive à avoir plusieurs expressions faciales. Il est accompagné de Alice Bélaïdi, toujours aussi efficace.

Bagarres aux poings et autres choses, belles images de la ville de Marseilles, mais aussi images de barres d'immeubles et d'usines abandonnées, pour une histoire relativement prévisible, mais bien menée, avec un sens du casting assez réussi, avec en tête Cyril Gane dont nous nous disons qu'il serait bien qu'il apparaisse dans d'autres films.

Au total cette série B va droit au but, ne contient pas de gras inutiles, pas de plans inutiles, pas de blabla inutile, pour aller à son objectif : mettre en valeur Ciryl Gane, déjà évoquée, mais aussi Alice Belaïdi qui porte elle même une bonne partie du film. Ceci en 85 minutes, sans dilution inutile. Bien vu. Un film rapido parfait (où de nos jours il nous ait infligé des pensums de plus de 2h30).

Antoine Blossier connait bien son John Carpenter (l'attaque du commissariat, ou son Howard Hawks, moins probable...) de même que la musique de Thomas Couzinier qui rend hommage à John Carpenter, plutôt appuyé, mais pas déshonorant.

Allez, vivement un K.O. 2, qui pourrait s'appeler "O.K." !

 poster du film Bande-annonce K.O.

vendredi 4 juillet 2025

Désigné Coupable (The Mauritanian, 2h09, 2021) de Kevin MacDonald

Avec  Tahar Rahim, Jodie Foster, Shailene Woodley, Benedict Cumberbatch.

Belle histoire d'un Mauritanien enfermé et torturé à Guantanamo parce qu'il a eu des accointances avec Oussama Ben Laden. Le film a le mérite de constituer des éléments documentaires intéressants sur le fonctionnement à l'intérieur de la prison de Guantanamo. Ce prisonnier est confié à une avocate ouvertement anti George Bush, interprétée par Jodie Foster. L'histoire est racontée de son point vu, sa découverte, ses convictions, ses doutes. Jusqu'au procès final. Mais aussi du point de vue du prisonnier. Le Mauritanien est interprété par Tahar Rahim, vraiment très bon, qui arrive à susciter le doute chez le spectateur, et aussi l'émotion. Le film raconte donc le calvaire et sa résilience, avec l'armée étatsunienne qui essaie par tous les moyens d'obtenir ses aveux. A ce titre le film est assez marquant et va plus loin que d'autres qui ont évoqué les tortures infligées aux prisonniers par l'armée étatsunienne.

Reconstitution, intrigue sur le fait qu'il soit coupable ou pas, procédures du camp de prisonniers pour les visites de son avocat, procédures d'accès aux informations secrètes. Le scénario est dense et riche. Le film est passionnant sur la durée, grave à l'interprétation tout en subtilité de Tahar Rahim.

poster du film Bande-annonce Désigné Coupable 

dimanche 29 juin 2025

Juré n°2 (1h54, 2024) de Clint Eastwood

 Avec Nicholas Hoult, Zoey Deutch, Megan Mieduch, Toni Collette, Adrienne C. Moore, Drew Scheid, Leslie Bibb, Hedy Nasser, Phil Biedron, J.K. Simmons.

Clint Eastwood, nous le savons depuis longtemps, tend avec le temps vers une mise en forme et une mise en scène tire vers un classicisme très épuré, très fluide, qui fait que le film se déroule en un clin d'œil malgré sa durée de deux heures, avec une sensation bizarre de se demander ce qu'il s'est passé avec ce scénario prometteur.

Un hyper classicisme ou un hyper académisme, mais léger, sur un sujet plutôt assez intéressant qui font de ce film qu'il n'est pas un des chefs-d'œuvre de Clint Eastwood, mais qui est intéressant en terme de synthèse de son style. Un style plus fluide que celui de Cry Macho (2021), son film précédent.
L'histoire de ce juré, qui se rend compte qu'il est peut-être responsable du meurtre dont on accuse la personne qui est jugée et dans lequel il est lui-même juré. Contexte intéressant bien sûr.
Le film est un peu décevant sur sa fin dans la mesure où nous aurions préféré qu'il s'en sorte pleinement et vive le reste de sa vie dans la souffrance de la non-dénonciation. Ce qui n'est pas le cas visiblement à travers ce que suggère la dernière séquence où Toni Colette, procureure, vient le voir chez lui.
Un film qui possède une mise en forme qui coule de source par sa simplicité désarmante.
Juré N°2 

The Electric State (2h05, 2025) de Anthony Russo et Joe Russo

Avec Woody Norman, Millie Bobby Brown, Ann Russo, Stanley Tucci, Chris Pratt.

Une curiosité que cette superposition qui utilise à outrance le CGI porn. L'univers est intéressant, car ce sont des robots qui se sont révoltés (ce n'est pas nouveau), mais qui ont été parqués dans des zones, comme l'étaient les Amérindiens à une époque, et qui sont rejetés par les humains. Il n'est d'ailleurs pas évoqué le terme intelligence artificielle. L'avantage de ces robots c'est qu'ils ressemblent à des poupées ou des jouets, ce qui donne au film une patine intéressante, car voir des poupées ou des robots de type jouet pour enfant rouillés usés et qui cherchent à exister, ou qui souhaiteraient avoir une arme, est plutôt original. 

Le film est cohérent et crée une réelle tension jusqu'à l'arrivée du personnage de Chris Pratt, qui permet de basculer dans la zone interdite pour nos personnages principaux qui sont constitués d'une jeune femme et de son robot, qui semble contenir l'âme de son frère. Vous apprendrez bien sûr que le résultat de cette existence, de cette dystopie, est le fruit d'une espèce de savant savant fou réactionnaire interprété par Stanley Tucci. À ce titre le film n'est pas du tout original, et le truc du savant fou a déjà été vu des milliards de fois ; des savants fous responsables d'une quasi fin du monde. 
Le défaut du film et qu'il ne va pas jusqu'au bout de la déglingue d'univers de robots pour enfants, car le film ne une contient aucune subversion ni d'outrances, ce qui pourrait rendre le projet intéressant au-delà de sa performance technique du sujet relativement original et du traitement assez sombre. C'est d'ailleurs le problème du film : sa cible n'est pas le public enfantin, c'est trop noir, et pour les adultes c'est trop enfantin.
Cela reste une curiosité.
poster du film Bande-annonce The Electric State

The Good Mother (1h30, 2023) de Miles Joris-Peyrafitte

Avec Hilary Swank, Olivia Cooke, Jack Reynor, Dilone, Norm Lewis, Madison Harrison, Hopper Penn, Karen Aldridge.

Cette production rappelle furieusement par sa thématique et sa noirceur des films policiers des années 70 étatsuniens. Pas forcément sur la forme. Il s'agit ici d'une journaliste alcoolique dont le fils vient de mourir, probablement lié à une affaire de drogue. Nous apprenons aussi qu'elle avait coupé les ponts avec lui. 

Le chemin dramatique reste dans le cercle familial avec la fiancée de son fils (qui vient de mourir donc) qui est enceinte. Avec son autre fils qui est policier. Policier bien sûr qui est accointé à l'enquête. Hillary Swank est cette journaliste, donc très intéressée par avoir des informations sur ce qui s'est passé, et à l'aide de sa belle-fille, qu'elle vient de découvrir, elle essaie de reconstituer ce qui s'est passé. Cela va nous emmener à du trafic de drogue actualisé ici avec une dose de Fentanyl. 
La caractérisation des personnages n'est pas subtile et le personnage d'Hillary Swank est souvent saoul et en conséquence souvent à côté de ses pompes ; ce n'est pas traité avec légèreté et est même par moment assez lourdingue. La distribution fonctionne bien quand même. Et Hilary Swank est une grande actrice et elle incarne avec crédibilité ce personnage malgré cette lourdeur. 
Par contre, le type casting fonctionne à plein régime, et un des personnages étant barbu il devient très vite suspect et lié à ce qui s'est passé. Nous n'en dirons pas plus, mais c'est un gros problème du film : beaucoup de choses sont devinées très en avance et ne suscitent aucune surprise une fois qu'elles s'avèrent.
Le film semble posséder une dimension de documentaire avec le lieu où il se déroule c'est-à-dire la ville d'Albany dans l'État de New York. Beaucoup de plans d'ensemble ou de décors plus ou moins abandonnés qui ne suscitent pas l'envie de connaître cette ville qui a l'air plutôt usée, abîmée, moisie, mais ils contribuent au climat non festif du film.
poster du film Bande-annonce The Good Mother

Veuve Noire (La viuda negra, 2h02, 2025) de Carlos Sedes

Avec Carmen Machi,  Ivana Baquero, Tristán Ulloa, Pablo Molinero, Pepe Ocio, Álex Gadea.

Nous avons ici un canevas film policier avec un meurtre comme point de départ. Mais la variante du canevas dramatique est ici de nous indiquer très vite qui est le commanditaire du meurtre, mais pas qui est le meurtrier. Assez vite, les soupçons sur le commanditaire sont confirmés, dans le dernier tiers le meurtrier est identifié, puis enfin, la question est de savoir comment les policiers vont arriver à confondre et faire tomber le coupable.

Le film contient la maladie principale de beaucoup de production de Netflix c'est-à-dire que pour expliquer des choses nous sommes obligés de faire appel à des voix off ou des flash-back explicatifs qui sont plutôt ennuyeux en général et qui sont là pour masquer l'impossibilité de raconter l'histoire par la mise en scène elle-même. 
Une des qualités du film quand même est la manière dont fonctionne l'équipe de policiers qui mène l'enquête, avec sa chef qui a l'intuition dès le départ du coupable, et la manière dont elle fait fonctionner son équipe, les interactions avec ses équipiers. 
Et ce qui va avec c'est la distribution et la qualité de l'interprétation qui est plutôt très réussi ici et qui provoque même une empathie certaine avec l'enquêtrice principale. Le film fonctionne, car nous souhaitons savoir comment les policiers vont y arriver. Il faudra attendre le générique de fin pour tout cela se conclut.
 Affiche du film : Veuve noire

Fumer Fait Tousser (1h17, 2022) de Quentin Dupieux

Avec Gilles Lellouche, Vincent Lacoste, Anaïs Demoustier, Jean-Pascal Zadi, Oulaya Amamra, Tanguy Mercier, David Marsais, Julia Faure, Olivier Afonso, Alain Chabat.

Quentin Dupieux présente et annonce ses limites avec ce film. Avec d'autres aussi. Le lien avec le cinéma est présent avec ses personnages qui possèdent des tenues en plastique et qui peuvent évoquer des dessins animés d'un autre siècle. Mais l'on peut se demander par contre en quoi ce film questionne parle ou discute le matériau préféré de Quentin Dupont c'est-à-dire le cinéma. Si ce n'est pas le biais d'une distribution impressionnante.

 Ici il n'est pas question d'arc dramatique qui provoque une résolution de son histoire. Il n'est pas question non plus d'une intrigue avec un besoin du spectateur d'avoir de l'empathie avec certains de ses personnages ni d'avoir un objectif de résolution de l'histoire. Que reste-t-il alors au spectateur si ce n'est de chercher l'élément un peu exubérant que l'on trouve habituellement chez Quentin Dupieux ou les différents éléments exubérants ou les performances individuelles à base de dialogues et de performances c'est-à-dire d'art interprétation. Il n'y a rien de ceci ici. Il bénéficie d'une distribution avec un ensemble d'acteurs confirmé pour le mois, et c'est de notre point de vue le seul élément intéressant de ce film : voir ces pur-sang et ces pouliches, cette matière d'acteur et d'actrices à la mode dans un film de Quentin Dupieux. Quentin Dupieux détesterait-il les acteurs ? D'ailleurs son film le plus intéressant est interprété par un pneumatique.

poster du film Bande-annonce Fumer fait tousser 

mardi 24 juin 2025

Balle Perdue 3 (1h51, 2025) de Guillaume Pierret

Avec Alban Lenoir, Stefi Celma, Nicolas Duvauchelle, Pascale Arbillot, Quentin D'Hainaut, Anne Serra, Gérard Lanvin.

Balle Perdue 3 est une petite tromperie et une réussite sur le plan de la cinétique des masses. Qu'avions-nous aimé dans Balle Perdue (2020) du même Guillaume Pierret ? Alban Lenoir, avec son charisme minéral, sa mâchoire de butor qui va jusqu'au bout, et qui trimbale une forme de mystère. Il y avait aussi une forme d'humour, ne serait-ce que visuel avec la mise en avant de voitures ringardes, la Renault 5 et la Renault 21, mais qui possèdent une signature visuelle unique. Nous en avons des éléments d'ici (l'appartement de Stefi Celma, le personnage de Julie Tedesco, par exemple).  Et bien sûr la tôle froissée et les séquences de combats sous des formes variées pour composer un ensemble jubilatoire qui confère à la symphonie.

Dans ce troisième de franchise, il n'y a pas beaucoup d'Alban Lenoir (à ce titre l'affiche est trompeuse, même si elle fleure bon les affiches à l'ancienne), c'est une déception. L'arc dramatique principal est calé sur Nicolas Duvauchelle, toujours très bon, mais son personnage n'avait pas suscité d'empathie jusqu'à maintenant, et c'est toujours le cas ; ce qui lui arrive ne nous intéresse pas. Stefi Celma est un peu sacrifiée (cela commence par sa coiffure), c'est-à-dire secondaire, dans ce troisième, après sa mise en avant que nous avions apprécié dans Balle Perdue 2 (2022).

Nous apprécions deux personnages qui sont mis en avant dans ce troisième de franchise, qui sont bien vus : Julie Tedesco, que nous avons envie de revoir, en garagiste magicienne qui sait manipuler l'ironie ; et Quentin D'Hainaut, qui est mis en avant et dont la contribution dans le dernier quart du film laisse imaginer que nous pourrons le revoir dans un quatrième...

Sur la signature principale de la franchise, le film est une réussite. Poursuites, bagarres, séquences d'actions phénoménales qui de plus ne sentent pas le CGI porn à plein nez. Sur ce plan-là, le film est une réussite impressionnante. Motos, voitures, camions, hélicoptère, tramway, une multitude de vecteurs d'actions sont utilisés, mais aussi fusillades et combats corps à corps. Sur le corps à corps, il y a une belle séquence dans un tramway, qui se rapproche de la séquence d'anthologie du bus de Nobody (2021, Ilya Naishuller) sans l'égaler (elle contient de l'humour que nous n'avons pas ici). Il y a aussi les extensions prodiguées aux véhicules qui sont toujours impressionnantes et contribuent à des éléments visuels originaux qui rendent le film unique.

poster du film Bande-annonce Balle Perdue 3 

mardi 27 mai 2025

Mad Max au-delà du Dôme du Tonnerre (1h47, 1985) de George Miller et George Ogilvie

Avec Mel Gibson, Bruce Spence, Adam Cockburn, Tina Turner, Frank Thring, Angry Anderson, Angelo Rossitto, Paul Larsson, George Spartels.

Revoir ce troisième de franchise de George Miller est intéressant. Car ce film est une bascule dans la franchise Mad Max. Il s'agit ici d'un film pour enfant avec beaucoup d'humour et beaucoup de spectaculaires, mais assez peu de violence (qui était une caractéristique importante des premiers films=. Georges Miller prépare ses films pour enfants qu'il fera plus tard à base de cochons (très présents ici) ou de pingouins (qui ne sont pas présents ici). 

Le film contient sa dose d'humour, qui n'est pas très fin, mais l'univers ne s'y prête pas. Notamment dans la partie qui se déroule autour du Dôme du Tonnerre et des cochons qui produisent du méthane grâce à leurs excréments. Le film bascule ensuite dans une espèce de film vraiment pour enfants à base de petits singes, d'humour et d'éléments exotiques, car notre pauvre Mad Max rencontre une secte qui semble d'ailleurs héritée de personnes qui viennent d'un crash d'avion. 
Là où le réalisateur est fort est dans l'enchaînement des différents univers, le sondeur d'homme, la secte des enfants, chaque univers ayant sa cohérence et s'interpénétrant pour créer un film qui dans son ensemble fonctionne et ne donne pas de patine dystopique au film. 
Ce qui est gênant, c'est la musique, pas la musique originale de Maurice Jarre, mais l'utilisation de la chanson du générique de fin qui est consternante, ou alors le passage au saxophone, qui, pourquoi pas, nous indique clairement que nous ne sommes pas dans un film noir au sens dystopique, mais bien un film pour enfant et plutôt joyeux. 
Le spectaculaire est assuré avec les véhicules sur roues ou sur rail, et c'est très bien, car ce sont des éléments clés de la composante de cette franchise. 
Dans les crédits techniques, il est possible de noter un excellent travail sur les costumes et sur les décors.
poster du film Bande-annonce Mad Max au-delà du Dôme du Tonnerre

Les Graines Du Figuier Sauvage (2h47, 2024) de Mohammad Rasoulof

Avec Soheila Golestani, Missagh Zareh, Setareh Maleki, Mahsa Rostami, Niousha Akhshi, Reza Akhlaghirad.

Ces graines du figuier sauvage tiennent le spectateur en haleine, et ceci sur toute la durée. Le film est constitué de plusieurs chapitres. Le premier expose une famille iranienne dans le père est procureur à la solde de l'état iranien, avec sa femme qui gère la maison et ses deux filles sont étudiantes. Arrivent ensuite les événements de la femme assassinée parce qu'elle n'avait pas son voile. Évidemment cela crée des tensions pour la famille avec le père procureur qui condamne en série sur ordre de l'État. Le film bascule lorsque l'arme de service du père disparaît. Là le film bascule dans un huis clos ou le père interroge voire torture sa femme et ses filles pour savoir laquelle d'elle a volé l'arme, car si elle n'est pas retrouvée il va se retrouver lui-même en prison et sa crédibilité sera réduite à néant dans le système étatique iranien. Et puis c'est la dernière partie où il y a un jeu entre le procureur et sa femme et ses filles pour arriver à les faire parler et là le film bascule dans un non-retour qui va jusqu'à sa conclusion. 

Le film est très malin. Le personnage du père et sa petite vie de famille seraient presque sympathiques. Mais lorsque l'on voit comment sont menés les interrogatoires, d'abord avec un spécialiste de la psychologie qui se trompe en terme d'interprétation, puis le père mène lui-même ses interrogatoires à base de caméra. Comme si le fait de parler devant une caméra et devant tout le monde aller faire parler la coupable du vol du pistolet. 
Le film a un intérêt documentaire aussi sur la vie à Téhéran en tout cas sur la vie de certaines personnes iraniennes choses que l'on ne voit pas souvent. 
Un film à la fois simple et puissant qui oblige le spectateur à réviser ses évaluations et ses jugements sur les personnages et leur comportement en cours de film. Très fort.
 
poster du film Bande-annonce Les Graines du figuier sauvage 

Mad Max 2 Le Défi (The Road Warrior, 1h36, 1981) de George Miller

Avec Mel Gibson, Bruce Spence, Michael Preston, Max Phipps, Vernon Wells, Kjell Nilsson, Emil Minty, Virginia Hey, William Zappa, Arkie Whiteley.

Ce deuxième Mad Max questionne lorsqu'on le revoit en 2025. Le redémarrage avec Mad Max Fury Road (2015, George Miller), puis Furiosa (2024, George Miller) arrivé ensuite ont donné une nouvelle dimension à cette franchise. Et avant il y avait le film séminal, Mad Max (1979, George Miller) qui lui montrait un univers de fin de monde, à la jointure, avec la déliquescence de l'état et sa police, dans un univers de violence ou il est très difficile de maintenir des lois qui font que les gens puissent vivre ensemble. 

Ce deuxième de franchise montre l'hystérie des personnages dans cet univers ou les groupes sont en cours de création, en cours d'identification de moyens de subsistance, et se créent autour de desseins communs. Par contre, tous les groupes ont des problématiques de carburant pour pouvoir se déplacer avec des moteurs thermiques (les moteurs électriques n'avaient pas encore le vent en poupe). Georges Miller introduit des éléments d'humour qu'il n'y avait pas dans le premier de franchise. Qui d'ailleurs il développera dans le troisième qui est une comédie avec des éléments d'action. 
Il est aussi intéressant de voir les séquences d'action tournée en réel avec un ensemble de cascadeurs et de véhicule tous plus graphique et spectaculaire. Nous savons que les éléments spectaculaires seront démultipliés dans Fury Road. Une constante de la franchise ; le personnage de Max est toujours antipathique.
poster du film Bande-annonce Mad Max 2 

La Prisonnière De Bordeaux (1h48, 2024) de Patricia Mazuy

Avec Isabelle Huppert, Hafsia Herzi, Noor Elasri, Jean Guerre Souye, William Edimo, Magne-Håvard Brekke, Lionel Dray.

Nous ne savons pas qui est la prisonnière de Bordeaux. Isabelle Huppert dans un rôle de femme de chirurgien. Où est-ce Hafsia Herzi qui se retrouve hébergée par Isabelle Huppert afin de pouvoir visiter son mari en prison. Toutes deux ont un mari emprisonné et c'est comme ça qu'elles se rencontrent : lorsqu'elles vont visiter leurs maris, elles se croisent, et se nouent une relation. Nous comprenons bien que le personnage d'Isabelle Huppert s'ennuie dans sa vie courante bien que très aisée. Et Hafsia Herzi est de niveau social différent et se bat pour gagner sa vie, et s'occuper de ses enfants ; mais elle doit aussi s'occuper des camarades de son mari qui sont des voleurs ou des médiocres. Ce qui va introduire une histoire de butin volé non encore retrouvé. 

Le film a le mérite de montrer les procédures pour aller visiter une personne en prison. Chose rarement montrée ou en tout cas nous n'en sommes pas encore familiers. 
Le film n'aborde pas les problématiques d'hébergement au sein des prisons. Qui est un problème sociétal en tout cas en France. Le sujet est cette prisonnière de Bordeaux qui peut être un de ces deux personnages féminins, où le personnage d'Isabelle Huppert est prisonnier de sa bourgeoisie et de son train de vie médiocre ; cela peut être aussi le personnage de Hafsia Herziqui est quelque part prisonnière de l'hébergement que lui propose Isabelle Huppert, mais aussi de toutes les composantes de sa vie personnelle (enfant, maris, accointés).
Les deux actrices sont formidables et les deux personnages sont bien brossés et suscitent tous les deux une empathie du spectateur pas forcément pour les mêmes raisons.
poster du film Bande-annonce La Prisonnière de Bordeaux 

Tigertail (1h31, 2020) de Alan Yang

Avec Tzi Ma, Christine Ko, Hong-Chi Lee , Queenie Yu-Hsin Fang, Fiona Fu, Joan Chen, Kuei-Mei Yang, James Saito.

Le personnage principal est tellement monolithique dans ses expressions qu'il en devient risible. C'est l'histoire d'un père qui ne parle pas à sa femme ou à sa fille et qui le paiera sur la durée. Son amour de jeunesse contrarié par un mariage forcé pour pouvoir immigrer aux États-Unis fera qu'il restera frustré toute sa vie aux USA en américain (le commence à Taïwan pendant la jeunesse, puis il migre aux USA). 

Le film n'est pas exempt de qualité. Il y a un savoir-faire certain pour compter cette histoire. Mais le personnage principal, ce père de famille, ne suscite aucune empathie et même nous fait sourire par moment tellement est insistante son incapacité à communiquer,et ceci dans toutes tes situations de sa vie courante. Notamment comme déjà évoqué avec sa femme et sa fille. 
Il s'agit donc d'un film un peu mitigé,qui peut faire écho à certaines personnes que nous connaissons dans notre vraie vie, car il est toujours difficile de parler et d'exprimer ou de donner ses sentiments.
poster du film Bande-annonce Tigertail 

samedi 17 mai 2025

Don't Worry Darling (2022) de Olivia Wilde

Avec Florence Pugh, Harry Styles, Chris Pine, Olivia Wilde, KiKi Layne, Gemma Chan, Nick Kroll, Sydney Chandler, Kate Berlant, Asif Ali, Douglas Smith.

Le propos du film est de nous présenter une société parfaite où les gens vivent en harmonie, mais une société de type phallocratique, les femmes faisant la cuisine, le ménage, et le mari travaillant, dans le style d'une vie des années 50 en Amérique du Nord. Cette "communauté" est regroupée dans un désert. Les maris allant tous les matins en même temps, chacun avec une voiture, travailler au même endroit, dans quelque chose comme un centre de recherche. C'est l'argument initial du film.

Il va apparaître que ce monde si parfait, d'un point de vue phallocratique, rempli de belles couleurs et de beaux vêtements, ne l'est peut-être pas complètement. Il est peut-être artificiellement parfait.  De petites touches sont égrenées au cours de la première moitié du film.

Chris Pine est le chef de cette communauté, de cette secte pourrait-on dire. Le film, sous des atours de mise en forme luxueuse, n'est pas parfait et manque d'originalité sur son scénario. Et il pourrait être de plus plus sombre, plus noir, plus pervers. Nous comprenons bien que cette communauté représente une vision parfaite de la vie par ceux qui l'ont construite ; les idéaux qu'elle porte sont bien maigres, assez restreints, pour donner vie à une communauté étriquée. Nous aurons l'explication dans le film. C'est peut-être là l'intérêt du film : nous donner à voir l'idéal familial et féminin des hommes états-uniens.

D'ailleurs le scénariste et sa réalisatrice n'ont pas convié la composante religion dans ce monde parfait, croyance en dieux, le livre référentiel (par exemple la Bible). Car finalement le dieu est le chef de la communauté, Chris Pine.

Olivia Wilde et sa scénariste Katie Silberman on fait du beau boulot, même si le film n'est pas exempt de longueur lorsque nous avons compris ce qu'il en retourne, le film aurait pu accélérer (les deux heures de durée sont excessives pour un tel sujet).

poster du film Bande-annonce Don't Worry Darling